AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  




 
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 No cure is going to fix me ▬ JUNE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyMer 2 Juin - 23:11

Mieux vaut se consumer un an à travailler que de végéter cinq ans sur un lit d'hôpital.
Nicolaï Ostrovski


No cure is going to fix me ▬ JUNE 38s4p3h No cure is going to fix me ▬ JUNE 36yvxql



« Bonjour, j’ai rendez vous avec le docteur Reed. »
« Vous pouvez attendre dans la salle d’attente, il va arriver. »

« Merci. »



Elle alla s’installer dans la salle d’attente comme demandé. Elle détestait les hôpitaux et ça depuis longtemps. En même temps, c’était ridicule de dire ça. Quels genres de personnes aimaient les hôpitaux ? Les couloirs froids, l’ambiance morbide n’aidaient en rien à la popularité des hôpitaux. Son sac sur ses genoux, elle fixait un point droit devant elle. Elle n’osait pas regarder les personnes autour d’elle. Elle n’osait pas regarder l’endroit. Elle refusait de se souvenir de la dernière fois qu’elle était venue dans cette salle d’attente précise. Ca faisait deux ans, pourtant tout était encore claire en elle, tant les événements que la douleur qu’elle avait ressenti en perdant sa meilleure amie. Sa vie avait été bouleversé ce jour-là. Elle n’avait pas seulement perdu sa meilleure amie, elle avait aussi perdu la dernière trace d’innocence qui lui restait encore. Après le décès de sa mère, son père avait tout fait pour que Charly reste une enfant le plus longtemps, mais malgré tout, elle avait grandit beaucoup plus vite que les autres. La mort ne touche pas uniquement la personne qui part, mais toutes les personnes qui l’entourent.

Noam était parti quelques jours après qu’ils aient enterré Lynn. Son cœur s’était brisé le jour là. Elle avait cru ne jamais pouvoir s’en remettre. Elle n’avait même pas eu le temps de lui annoncer sa grossesse. Si Lynn n’était pas morte ce jour là, les choses auraient été différentes. Charly aurait pu dire à Noam qu’elle était enceinte. Ils auraient eu le bébé et elle n’aurait pas été obligé de la faire adopter. Mais quoi qu’il se soit passé, quoi qu’il aurait pu se passer, le cancer aurait toujours été là. Dans tous les scénarios possibles, c’est la seule constante. Elle déteste ça. Se savoir condamnée la rend malade. Elle refuse de se faire soigner. Elle sait les effets que la chimio pourrait avoir sur elle. Elle n’avait peut être que 7 ans, mais elle se souvient encore des effets que ça a eu sur sa mère. Les deux seules personnes de son entourage à le savoir ne comprennent pas son choix de ne pas se faire soigner. Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils comprennent. C’est pourquoi elle avait refusé de leur dire. A June notamment. Il n’aurait jamais du le savoir. Quand elle a appris sa maladie, elle était encore avec lui. Elle s’était éloignée de lui volontairement, pour éviter de le faire souffrir. Au final, ça n’avait servi à rien. Elle connaissait son passé et l’histoire avec sa femme. Dans leurs malheurs, ils s’étaient trouvé tous les deux. Il avait redonné espoir à Charly. C’est un homme admirable. Elle lui a certainement brisé le cœur, pourtant il est toujours là. Plus les jours passent, plus elle se rend compte qu’elle va faire souffrir des gens. Elle n’a aucun problème avec son cancer. Son problème, c’est ce que ça va entrainer pour les autres. Pour sa fille. Pour Noam. Pour Joyce, Josh, Casey et Aidan. Pour June.

« Mlle Evans. »
Elle relève la tête et aperçoit June vêtu de sa blouse de médecin. Elle se lève et lui offre un demi-sourire. Elle ne sait pas comment se comporter avec lui. Elle est contente de le voir et en même temps gêné, par les circonstances, par leur rupture. « Docteur Reed. » réplique-t-elle sur le même ton formel, un sourire amusé sur les lèvres, avant de le suivre dans son bureau.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar

Invité

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyJeu 3 Juin - 1:29

Ce matin lorsque le réveil avait sonné, j’avais, comme chaque matin, espéré que Lane l’éteigne. J’avais espéré qu’elle viendrait se blottir au creux de mes bras. J’avais espéré sentir sa peau contre la mienne, son odeur, entendre sa voix. Comme chaque jour, j’avais eu quelques instants l’espoir que tout ceci ne fut qu’un immense rêve dont je me réveillais enfin. Mais le réveil avait continué de sonner jusqu’à ce que je daigne tendre mon bras. Lane n’était pas là, elle m’avait quitté et jamais ne reviendrait. Pour mon plus grand malheur. Mais je continuais à chaque instant d’espérer la revoir. Je savais pertinemment que je me faisais du mal, refusant ainsi la réalité, vivant dans le passé, n’osant pas affronter son décès. Mais je continuais à croire. « L’espoir fait vivre », n’est-ce pas ?

A l’hôpital, vêtu de ma blouse blanche, j’arpentais les couloirs, fredonnant l’air d’une chanson que j’avais écouté plus tôt dans la voiture, sur je trajet. J’allais de chambre en chambre, prenant des nouvelles de mes patients. J’appréciais tout particulièrement ce rapport avec les gens. J’aimais savoir que j’avais pu les soulager, les guérir, améliorer ou rallonger leur vie. En bref accomplir ce que je n’avais pas faire avec ma femme. Ce remord cesserait-il de me hanter un jour ? J’en doutais fortement. J’avais peu à peu apprit à vivre avec, tant bien que mal. Je m’étais habitué à sa présence, faute de m’habituer à l’absence de Lane.

J’avais échoué avec ma femme, mais j’avais l’intention de réussir avec Charly. Avec qui j’avais vécut une passion dévorante suite au décès de Lane, avait qui j’avais prévu de me marier. Mais à présent tous ces rêves de robe blanche et d’église étaient loin derrière nous. Elle m’avait abandonné à quelques jours de la réception, suite au retour en ville de Noam, son ex. J’avais mis du temps à me remettre de cette seconde séparation. Mais il y a quelques semaines, son chemin et le mien se sont recroisés, ici même, dans les couloirs de l’hôpital. J’avais apprit grâce à une collègue qu’elle avait contracté un cancer. Décidément, cette maladie allait nous poursuivre toute nos vies, mes amantes et moi. Telle une malédiction.

J’étais rapidement devenu son médecin attitré, et la rencontrait chaque semaine, dans mon bureau. C’est là que j’avais apprit sa décision oh combien stupide de ne pas se battre, de laisser la maladie la ronger jusqu’à son dernier souffle, sans jamais rien faire pour l’éloigner. En bon médecin et en bon amant, j’avais décidé de l’en dissuader. Mais je connaissais assez Charly pour savoir que, tout comme Lane, elle était extrêmement têtue, et que ni moi ni personne ne pourrait lui faire changer d’avis. Mais « qui ne tente rien n’a rien » n’est-ce pas ?

« Mlle Evans. » Elle se leva, me salua et s’assit en face de mon bureau. Je pris place de l’autre côté et la regardais droit dans les yeux. Elle avait toujours ce même regard déterminé. Je savais que pour elle, ces consultations hebdomadaires ne représentaient rien d’autre qu’une obligation envers son médecin. Mais pour moi elles représentaient tellement plus. J’avais en moi l’espoir de la reconquérir et j’avais l’intime conviction, que le fait que nos chemins se soient recroisés n’avait rien d’anodin. J’avais toujours pour elle certains sentiments que jamais je ne pourrais effacer. « Toujours décidée à crever ? » Aucun besoin de prendre des pincettes avec elle, elle avait choisit de se laisser mourir. J’avais choisi de remuer le couteau dans la plaie, jusqu’à ce qu’elle change d’avis et se rende compte qu’il ne s’agissait pas de la bonne décision, quelles que soient les raisons qui la poussaient à agir de cette manière.


Dernière édition par June E. Reed le Dim 27 Juin - 16:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyLun 21 Juin - 22:35

Un cancer. Ces deux mots avaient changé toute sa vie. Quand on avait diagnostiqué un cancer à sa mère, Charly n’était qu’une enfant. Pourtant elle se souvenait de tout. Elle se souvenait de l’état de sa mère avant l’annonce de la maladie et de son état après. Aux yeux de la jeune Evans, tout avait changé à partir du moment où ils avaient appris que sa mère avait un cancer. Avant, elle allait très bien. C’est après que tout avait changé. Elle avait commencé la chimiothérapie et son état s’était dégradé. Elle avait commencé à avoir des nausées. Elle avait perdu ses cheveux. Puis elle était décédée. Tout ça n’avait servi à rien. Charly refusait de vivre les mêmes épreuves.

Si elle devait mourir, elle préférait passer ses derniers moments en pleine possession de ses moyens pour pouvoir profiter des gens qu’elle aime. Elle voulait que les gens qui restaient se souviennent d’elle comme une personne souriante et croquant à la vie, pas comme une personne malade. Elle refuse que le jour où elle disparaisse, Noaly se souvienne d’elle, la tête dans la cuvette en train de vomir. Elle voulait laisser un bon souvenir à sa fille, même si ce n’était que pour quelques mois. Avant de mourir, elle voulait aussi s’assurer que tout le monde aille bien, que Noam ne sombrera pas dans l’alcoolisme une nouvelle fois, que Joyce aura quelqu’un pour la soutenir, que June ait un nouveau but dans sa vie.

Le prendre pour médecin n’avait pas forcément été la meilleure idée du monde. Mais c’était le seul en qui, elle avait confiance. Une totale confiance. Après tout, quand elle avait cru qu’elle n’avait plus aucune raison de vivre, il lui avait redonné espoir et elle lui en serait toujours reconnaissante. Il était plus qu’un homme qui avait partagé sa vie. Il serait toujours plus. C’est aussi pour ça qu’elle avait accepté que ce soit lui son médecin. Depuis qu’ils avaient rompu, il lui manquait.

Elle se leva et lui sourit avant de le suivre dans son bureau. Charly savait pertinemment comment leur rencontre allait se passer. C’était la même chose à chaque fois. Elle refusait de se faire soigner. C’était son choix, mais lui ne l’acceptait pas. C’était sa vie après tout. Si elle voulait mourir en paix, elle en avait le droit. On était aux Etats Unis, un pays démocratique où les choix étaient libres. La jeune Evans s’installa sur une chaise, devant le bureau de son ex fiancé. Elle aurait pu le parier qu’il allait lui faire une remarque. Son sourire s’effaça automatiquement. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, comme pour se protéger des remarques de June, qui au fil des jours s’immisçaient doucement en elle. « Je ne suis pas décidée à crever. Si c’était à moi de décider, je préférais ne pas mourir, mais vu qu’apparemment, je vais mourir, je préfère le faire dignement. » répliqua-t-elle froidement. Bordel, pourquoi personne ne voulait comprendre qu’elle ne voulait pas souffrir ? « En plus, je suis sur que tes collègues ont eu tort. Je pète la forme. Le cancer a du disparaitre de lui-même. » Rajouta-t-elle dans un sourire joyeux. Elle était réellement de mauvaise foi. Elle était sans cesse fatiguée. Elle avait des vertiges et l’appétit lui manquait, mais elle ne voulait pas l’avouer. Elle l’aurait peut être avoué si ça avait été un parfait inconnu, mais June n’était pas un inconnu et elle ne voulait pas l’inquiéter.

L'autre raison pour laquelle elle avait accepté, c'était pour prendre de ses nouvelles. C'est pas comme si elle pouvait se rendre à leur ancien appartement et lui proposer d'aller boire un café. Elle se doutait qu'il refuserait et elle le comprendrait. Elle s'en veut pour la souffrance qu'elle lui a infligé et elle n'est pas sure de pouvoir se le pardonner un jour. Se mordillant la lèvre, elle le détailla du regard quelques secondes. « Comment tu vas ?» demanda-t-elle doucement.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar

Invité

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyDim 27 Juin - 17:02

« Je ne suis pas décidée à crever. Si c’était à moi de décider, je préférais ne pas mourir, mais vu qu’apparemment, je vais mourir, je préfère le faire dignement. » J’avais dû l’entendre dire ça au moins une centaine de fois, et pas qu’à moi. Au reste du personnel médical, et sûrement à ses amis aussi. Elle savait parfaitement que je n’avais pas voulu insinuer qu’elle désirait réellement mourir. Je faisais simplement référence au fait qu’elle ne veuille pas se battre contre ce foutu cancer, qu’elle avait décidé d’abandonner le combat avant même de l’avoir commencé. Alors qu’il subsistait une chance, sans doute infime, mais tout de même que nous trouvions un remède, ou de quoi rallonger sa vie -ou éloigner sa mort-, de quoi apaiser ses maux, de quoi l’aider à vivre aussi normalement que possible quelques années de plus. Mais mademoiselle Evans en avait décidé autrement, et nous ne pouvions aller à l’encontre de sa volonté. Malheureusement. Mais je ne suis pas le genre de docteur à suivre sagement les règles. Je travaille à l’instinct, et la plupart du temps, ça s’avère être payant. Je n’allais pas la laisser mourir. Pas elle. Pas Charly. Pas celle que j’avais aimé et failli épouser. Pas celle que je continuais d’aimer. Elle été têtue, mais je pouvais l’être aussi, et ce petit jeu allait certainement durer longtemps. Je n’allais pas lâcher l’affaire, et elle non plus, jusqu’à ce que…

« En plus, je suis sur que tes collègues ont eu tort. Je pète la forme. Le cancer a du disparaitre de lui-même. » Ah bon ? Tiens c’est amusant ça. Et moi qui croyais que le cancer était une maladie atroce en plus d’être incurable, qui pompait vos moindres ressources, vous laissant complètement épuisée, et fréquemment victime à des évanouissements. Du moins c’est comme ça que l’avait vécu Lane. Je crois qu’elle aurait préféré mourir dès les premiers signes de faiblesses, plutôt qu’endurer de telle souffrance pendant deux ans.

Non sincèrement, je dois avouer avoir souris. Je reconnaissais bien là Charly. Qui avais appris qu’elle était malade alors que nos étions encore ensemble, et qui m’avait longuement menti, sans doute dans le but de me protéger. Moi le pauvre petit docteur qui avait déjà tellement souffert en perdant sa femme suite à un cancer. Sauf que pour le coup, elle n’était pas crédible une seule seconde, si elle avait réussit à me berner pendant des mois, ces mensonges n’avaient plus aucune crédibilité à présent. Mais bon c’était bien essayé. C’était une délicate attention de sa part. Parfaitement inutile certes, mais délicate. « Sérieusement ? Mais qu’est ce que tu fais encore là dans ce cas ? Vas-y, sors, cours, vole, tu es guérie. ELLE EST GUERIE ! » ajoutais-je en m’adressant à un public imaginaire. Je la voyais déjà lever les yeux au ciel. Autant qu’elle sache qu’elle avait trouvé un partenaire pour le grand jeu des imbéciles.

Après un court silence, elle prit de mes nouvelles. C’était devenu une habitude lors de nos rendez-vous hebdomadaires, nous prenions des nouvelles l’un de l’autre, comme deux vieux amis qui se rencontrent à la terrasse d’un café. Il faut bien l’avouer, le cabinet d’un docteur c’est nettement plus hype qu’une terrasse de café. J’aurai beaucoup aimé lui répondre que Lane me manquait toujours horriblement, que je n’arrivais toujours pas à me faire à l’idée qu’elle soit partie, que j’espérais chaque jour en vain la voir franchir le pas de la porte un sourire aux lèvres, que je souffrais tout autant de la voir chaque semaine sans jamais pouvoir l’embrasser, car je n’avais envie que de ça, qu’elle me manquait affreusement, que j’avais grandement besoin de sentir le contact de sa peau contre la mienne, que j’étais prêt à tout pour elle, car je l’aimais, d’un amour inconditionnel. Mais je crois que pour cette fois-ci un simple « Plutôt bien, et toi ? » accompagné d’un sourire suffirait. Après notre rupture, nous ne nous étions jamais revu avant que je la croise à l’hôpital, et la revoir ainsi chaque semaine me rappelait le bon vieux temps et me laissait entrevoir ce passé que je regrettais tant. Inconsciemment, nous étions en train de reconstruire pas à pas les fondations d’une nouvelle relation. Purement amicale visiblement, du moins de son point de vue.
Revenir en haut Aller en bas
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyMer 30 Juin - 23:31

Charly était têtue. Ce n’était peut être pas une de ses meilleures qualités. Mais ça l’avait aidé dans beaucoup de situations. C’est grâce à cette qualité/défaut qu’elle était toujours là aujourd’hui. Elle avait conscience que cette fois, ça ne pourrait pas l’aider. Elle sait que la seule chose qui pourrait la sauver, c’est un traitement contre le cancer. Mais elle sait aussi, qu’il y a une chance, qu’elle ne puisse pas être sauvée. Et si c’est cette solution qui s’offre à elle, elle ne veut pas infliger à ses proches une descente aux enfers. Elle refusait qu’ils se souviennent d’elle comme étant une personne malade. Elle préférait qu’ils disent d’elle qu’elle était têtue et irresponsable, plutôt qu’on dise qu’elle était à bout de force, ou fatiguée. Charly pouvait camper sur ses positions pendant longtemps. Au lycée, elle avait été expulsé pendant deux jours parce qu’elle refusait de disséquer une grenouille. Elle avait finit par gagner et n’avait jamais eu à disséquer cette grenouille, qui avait finalement été libéré. Elle n’avait jamais trouvé plus têtue qu’elle. Généralement, les autres cédaient avant elle. Sauf June. Il était aussi têtu qu’elle et ça craignait pour la suite de leur relation.

Le prendre pour médecin n’avait peut être pas été la meilleure des solutions. Elle ne sait pas, exactement, pourquoi elle l’a fait. Elle n’avait pas voulu lui dire. Elle savait ce qu’il avait déjà traversé avec sa première femme et elle refusait de lui faire revivre ça, une nouvelle fois. Si elle avait eu le choix, il ne l’aurait jamais su. Personne n’aurait jamais rien su de sa maladie. Un jour, elle l’avait croisé en sortant d’un rendez vous avec son médecin traitant. A vrai dire, elle lui a foncé dedans et son dossier est tombé de ses mains. Il l’a rattrapé et il a directement vu le diagnostic. Sur le coup, elle n’avait pas su comment réagir. Puis elle a vu son regard. L’espace de quelques secondes, il avait paru bouleversé avant de déclarer d’un ton ferme qu’il était son médecin. Elle n’avait pas su dire non. Elle savait qu’elle était en quelque sorte sa seconde chance. Mais en réalité, son choix était plus égoïste. Il lui manquait et elle avait besoin de lui dans sa vie. Elle se rendait compte qu’elle n’avait pas le droit de penser ça, que c’était injuste envers lui et envers Noam. Mais il avait été une véritable bouée de sauvetage pour elle et elle lui en était reconnaissante, plus qu’elle ne pourrait jamais l’exprimer. Leur relation lui manquait.

Il y avait toujours eu ce ping pong verbal entre les deux, ses remarques sarcastiques jetées à tort et à travers. Lui seul répondait toujours à ses remarques. Il était un public incroyable. Elle croisa ses bras sur la poitrine et comme il l’avait prévu, elle roula des yeux à sa remarque, avant qu’un sourire ne se dessine sur ses lèvres. Elle était de mauvaise foi, il le savait. Elle était, sans cesse, fatiguée. Elle avait toujours cette envie désagréable de vomir. « Tu crois vraiment que je peux voler ? Ca me semble plutôt risqué comme même. » répliqua-t-elle sur un ton faussement enfantin avant de lui accorder un sourire rayonnant. Le truc, c’est qu’elle n’avait pas l’impression d’être malade quand elle était avec lui. Elle pourrait facilement oublier sa maladie, s’il ne lui rappelait pas sans cesse.

Elle le détailla du regard quelques secondes avant de poser la question, qu’elle retenait depuis qu’elle était entrée dans le cabinet. C’est pas comme si elle pouvait le faire à tout moment. C’est aussi pour ça qu’elle avait accepté qu’il soit son médecin traitant. Pour s’assurer qu’il aille bien. Même si elle savait qu’il lui mentait sûrement. Ils n’étaient pas très doués pour dire la vérité sur leurs sentiments, tous les deux. Si elle ne savait pas que leur rupture était uniquement de sa faute à elle, elle parierait sur leur incapacité à mettre des mots sur leurs ressentis. Elle ne crut pas à sa réponse et lui lança un regard inquisiteur. Il maintint son regard et ne rajouta rien. Elle souffla. « Très bien. Je te dis vraiment comment je me sens si t’acceptes de me dire la vérité. On sait tous les deux qu’on va pas aimer ce qu’on va entendre, alors autant être honnête. » Charly était sûre qu’elle n’aimerait pas la réponse de June. Elle détestait savoir qu’il pouvait souffrir, que ce soit à cause d’elle ou à cause de la mort de Lane. Elle reformula sa question. « Alors comment tu vas ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar

Invité

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyJeu 1 Juil - 2:51

Têtue et insistance avec ça. Elle avait son caractère bien à elle, particulier, amusant, parfois pénible voire insupportable, mais tellement attachant. Je l’aimais ainsi. Avec ses qualités, et ses défauts. Pour rien au monde je n’aurais voulu qu’elle change. J’ai toujours beaucoup aimé nos échanges cinglants. Nous en avions déjà alors que nous étions en couple, et nous n’avons pas perdu cette habitude, aujourd’hui, et c’est tant mieux. Il n’y a qu’avec elle que je peux avoir ce genre de conversation. Je dois avouer que ça m’avait manqué. Elle m’avait manqué. Affreusement. Elle et son caractère bien trempé. Quelque part ce cancer avait eu un aspect bénéfique. Celui de nous réunir. Nous nous étions perdus de vue pendant longtemps. Trop longtemps à mon gout. J’avais besoin de sentir son parfum, de me plonger dans ses yeux, d’entendre sa voix. J’avais besoin d’elle. J’avais ressenti ce même besoin quelques années plus tôt, suite au décès de Lane. Sauf que cette fois-ci j’avais un espoir de revoir celle que j’aimais. Et cette chance m’avait été donnée par la pire malédiction de ma vie. Le cancer. Le cancer qui avait emporté Lane et qui allait continuer sa rafle avec Charly. Non, ce n’était pas possible. Ca ne devait pas arriver. Pas une deuxième fois. J’avais fait de mon mieux pour sauver Lane, mais vraisemblablement ce n’était pas assez. Cette fois-ci, on me donnait une seconde chance. Un nouvel espoir de réussite. Et je n’étais pas prêt de le laisser filer. J’allais une fois de plus me lancer corps et âme dans la recherche. Jours et nuits. Sans relâche. Et j’allais trouver ce fichu remède, qui me permettrait d’épargner la vie de Charly. J’en avais le devoir. Je me devais de réussir. Je n’accepterais jamais d’essuyer un nouvel échec. Jamais.

Le hic c’est que j’avais en face de moi la femme la plus butée que je connaisse. Mais j’allais la faire plier. Je ne savais pas encore comment, mais j’allais y arriver. Ca faisait aussi partie des choses que je devais faire. Convaincre Charly et la soigner. Sans quoi je ne pourrais jamais plus me regarder dans une glace. En parlant de glace, Charly avait ce don extraordinaire qu’est celui de lire en moi comme dans un livre ouvert. Elle en avait toujours était capable. Parfois c’était une bonne chose, d’autres fois non. Et aujourd’hui faisait partie des moments où ça ne l’était pas. Je n’avais aucune envie d’étaler devant elle ma palette de sentiments, tous plus pathétiques et pitoyables les uns que les autres. Elle devait sûrement souffrir d’une part à cause du cancer, qui, quoi qu’elle en dise, devait l’épuiser et lui causer bien des tourments, et d’autre part à cause de la culpabilité. Telle que je la connaissais, elle devait s’en vouloir de m’avoir abandonné à quelques jours de la cérémonie. Moi aussi je lui en avais voulu les premiers temps, mais cette rancœur m’était bien vite passée. J’avais rapidement compris les raisons qui l’avaient poussé à faire une pareille chose. Et je comprenais parfaitement que quelques fois les sentiments prennent le pas sur la raison. Comme ils étaient en train de le faire à ce moment même. Je savais qu’elle était en couple, qu’elle avait retrouvé Noam, mais je ne pouvais m’empêchera d’espérer.

« Très bien. J’ai menti. Je ne vais pas bien. Comment pourrais-je ? Je ressens toujours le vide laissé par Lane, chaque jour. Je ne peux m’empêcher de penser à elle, elle m’obsède. » Je me gardais bien de lui avouer que je n’avais cessé d’avoir pour elle des sentiments extrêmement forts. Que je mourrais d’envie de la prendre dans mes bras. Une chose à la fois, c’est plus prudent. Si je m’étais laissé aller à cette confession embarrassante, c’est que j’avais tout autant qu’elle envie de savoir comment elle allait. Réellement. Et c’était là la seule solution pour lui faire cracher le morceau.
« A toi. » lançais-je avec un sourire. Elle avait raison, je n'allais pas aimer ce que j'allais entendre. Mais j'en avais besoin. Tout comme elle avait eu besoin de savoir ce que je ressentais réellement.

Je me levais de mon siège sous son regard inquisiteur, m’approchais de la fenêtre, tirais les stores et l’ouvrais en grand. Un rapide coup d’œil en bas, un haussement d’épaule. « Pour ce qui est de voler, tu peux toujours essayer, ce n’est pas bien haut. Trois ou quatre étages tout au plus. » Décidément, jouer à l’imbécile comme ça avec elle m’avait manqué plus que je ne l’aurais cru. C’était si bon de la retrouver. Une sorte de retour au pays après un long voyage à l’étranger. Et vous le savez comme moi, on n’est bien que chez soi. Et je n’étais bien qu’avec Charly.
Revenir en haut Aller en bas
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyMar 20 Juil - 0:00

Parfois quand elle était dans ce cabinet, elle avait l’impression que rien n’avait changé, qu’elle rendait simplement visite à son fiancé pour déjeuner. Elle savait pertinemment qu’elle avait choisi June comme médecin pour une bonne raison. Pas uniquement parce qu’elle voulait prendre de ses nouvelles. Certes c’était une importante raison, mais pas l’unique. Elle savait très bien qu’il ne ferait pas parti des gens qui la regardent avec pitié. Sauver des gens, c’est son métier. Mais avec Charly, il sait remettre les choses en place quand elle en a le plus besoin. Il ne prend pas de pincettes pour lui dire la vérité, quitte à la blesser. De toute façon, il n’aurait pas laissé quelqu’un d’autre s’occupait d’elle. Elle connaissait son histoire avec Lane. Quand elle l’avait rencontré, il était au fond du trou, tout comme elle. Ils s’étaient sauvés mutuellement. June avait redonné confiance à Charly. Il lui avait permis de remonter la pente doucement. Quand elle avait appris pour son cancer, elle avait voulu s’éloigner pour ne pas le blesser à nouveau. Elle refusait qu’il revive les mêmes épreuves qu’il avait vécu avec sa première épouse. Elle refusait de le faire souffrir. Mais il l’avait comme même appris. Et malheureusement pour Charly, il était tout aussi têtu qu’elle.

Elle avait beau être celle à l’initiative de leur rupture, June lui manquait. Plus elle pensait ça, plus elle s’en voulait. Elle devrait pas ressentir ce genre de choses, pas quand elle était avec Noam et qu’elle avait rompu avec June pour lui. Ces derniers temps, elle était incapable de réfléchir correctement. Une foule de sentiments se partageait en elle. Elle avait peur, elle était heureuse, négative, mais surtout elle s’en voulait. Elle s’en voulait d’avoir infligé ça à June et elle s’en voulait de lui infliger sa visite chaque semaine. Parfois, elle se disait que ce serait mieux qu’elle cesse de venir le voir et qu’elle trouve un autre médecin pour son suivi médical. Mais à chaque fois, une petite voix taisait sa culpabilité. Elle avait besoin de le voir pour s’assurer qu’il aille bien. Elle avait besoin de passer du temps avec lui. Bien sur, le connaissant, elle savait qu’il pouvait être de mauvaise foi, tout comme elle l’était concernant son cancer. Chaque semaine, c’était la même chose, ils se lançaient des belles phrases toutes faites, qui camouflaient la vérité. Charly était fatiguée de tout ça. Elle était malade, il ne lui restait peut être plus beaucoup de temps à vivre alors autant aller droit au but. Comme elle s’en doutait, il avait menti. Sa main glissa automatiquement sur le bureau pour attraper celle de June, comme à chaque fois qu’elle le sentait sur le point de craquer. Elle connaissait ce vide. Elle le ressentait tous les jours, à chaque fois qu’elle pensait à Lynn, à chaque fois qu’elle pensait à son père, même parfois quand elle pensait à sa relation d’avant avec Noam.

« Je sais. Un jour, tu m’as dit que c’était normal que les personnes qu’on a aimé nous manquent tous les jours et qu’on ne pourra jamais les oublier. On doit juste apprendre à vivre sans elles, peu importe à quel point c’est dur. C’était un conseil plutôt intelligent. » répliqua-t-elle doucement. Elle savait que vivre sans les gens qu’on aime, c’était pas facile tous les jours. S’habituer à leur absence était une tache réellement difficile, voire impossible. « Elle doit être fière de toi de là où elle est. » rajouta-t-elle dans un sourire tendre. Elle n’avait jamais connu Lane et elle aurait très certainement du être jalouse, mais Charly avait toujours respecté et admiré la première femme de June, parce qu’elle avait du être une personne remarquable pour que June en tombe amoureux. Elle se mordilla la lèvre et enleva sa main de celle du jeune médecin quand il lui demanda comment elle allait. Elle savait qu’elle lui devait la vérité.

« Je... Je sais pas trop comment je me sens. Certains jours, ça va très bien. D’autre, j’ai du mal à rester debout toute la journée. Je suis sans cesse fatiguée, mais je trouve jamais le sommeil à cause de toutes ces pensées qui virevoltent dans mon esprit. Physiquement, je suis nauséeuse et en manque d’énergie. »
Si elle ne savait pas qu’elle avait un cancer, elle aurait pu croire qu’elle était enceinte une nouvelle fois. Le pire, ce n’était pas réellement son état physique, mais son état mental. C’était un vrai désordre dans son cerveau. « Si je tiens encore le cou, c’est uniquement pour Noaly. » avoua-t-elle dans un souffle.

Elle le regarda se lever et leva un sourcil, légèrement intriguée par son changement de comportement. Un éclat de rire s’échappa de ses lèvres à sa remarque. Elle se leva à son tour et fit comme lui. Après un rapide coup d’œil vers le bas, elle ouvrit la fenêtre. « J’espère que t’es prêt à sauver les jeunes filles en demoiselle superman. Tu sais, au cas où, mes ailes ne s’ouvriraient pas. »[col Elle lui sourit avant de s’assoir sur le rebord de la fenêtre. C’est dans ce genre de moment où il la fixait sans rien dire, qu’elle se rendait compte à quel point leur relation lui manquait, à quel point June lui manquait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar

Invité

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptySam 31 Juil - 2:44

Je me suis souvent demandé si je ne ferais pas mieux de mettre un terme à nos rendez-vous hebdomadaires. De transférer le dossier d e Charly à l’un de mes confrères. J’avais l’impression de nous faire plus de bien que de mal. Mais après tout elle m’avait choisit et j’avais accepté. Habituellement je ne suis pas du genre à croire au destin mais pour le coup j’avais des doutes. Peut-être ces rendez-vous étaient-ils des engrenages de nos destins respectifs. Peut-être allaient-ils se lier de nouveau. Certains vous diront que Dieu seul le sait. Le problème étant que je ne crois aucunement en son existence. Plus jeune je me servais de lui au besoin, mais je me suis bien vite rendu compte que s’il avait réellement existé alors il ne m’aurait certainement pas laissé tomber comme il l’a fait. Il n’est pas nécessaire que j’entre dans les détails, je pense que vous avez tous parfaitement comprit ce à quoi je fais référence. Mais passons, vous n’êtes pas là pour assister à un débat théologique. Intérieur qui plus est.

Je m’étais laissé aller à la confidence sans aucune crainte. Je savais que Charly n’allait pas me juger. Elle ne l’avait jamais fait et ne commencerait certainement pas cet après-midi. Elle connaissait tout de mon passé et moi du sien. Plus ou moins. Il ya toujours une part de secret chez chacun de non, n’est-ce pas ? Nous avions souvent eu des discussions à propos des personnes décédées et du vide incommensurable qu’elles laissent derrière elles. Nous en avions tous deux fait l’expérience et en avions tiré les mêmes conclusions. Et voilà qu’elle me ressortait l’un des conseils que je lui avais donné alors que nous étions encore ensemble. Jamais je n’aurais pensé l’avoir marqué à ce point, et j’avoue avoir été flatté qu’elle me cite ainsi. Non pas d’un point de vu orgueilleux ou d’égo surdimensionné. Simplement je me rendais compte que les paroles que j’avais eues envers elle dans le but d’adoucir sa peine avaient eu l’effet esconté. Elle souhaitait réellement m’aider. Je n’en avais jamais douté.

Son tour était venu de me donner de ses nouvelles. Loin d’être réjouissantes comme je l’avais prévu. Après tout elle n’avait pas un simple rhume ou une angine. Il s’agissait tout de même d’un cancer. La maladie la rongeait de l’intérieur et diminuait de plus en plus ses forces. Elle était en train de la détruire. Et le refus de Charly de prendre son traitement n’arrangeait rien. Je ne peux pas pour autant affirmé qu’il aurait pu la guérir ou adoucir sa douleur. Mais nous aurions au moins essayé quelque chose. Qui ne tente rien n’a rien. Stupide proverbe. Je fus surpris d’apprendre que la seule raison pour laquelle elle tenait encore le cou p était sa fille. Noaly. Une gamine charmante. Une fille que j’aurais aimé avoir avec elle. J’aurais pensé que Noam entrait aussi en considération, mais visiblement non. Décidément Charly ne finira jamais de m’étonner.

« En parlant de cette petite, je la plains. Grandir dans le deuil de sa mère doit être quelque chose d’affreux. » Je n’avais jamais pris des gants avec Charly et je n’avais pas l’intention de commencer aujourd’hui. J’avais depuis le début de nos rendez-vous décidé d’utiliser des électrochocs tels que celui que je venais de lui asséner. J’avais l’espoir de la faire réagir. De lui faire réaliser qu’elle devait se battre. Ne serait-ce que pour ses proches. Défier la mort ainsi était un petit jeu qui ne pourrait pas durer bien longtemps. Et elle en avait parfaitement conscience. Je le savais. Et j’avais aussi compris au fur et à mesure els raisons qui l’avaient poussée à cet abandon. Elle connaissait parfaitement l’effet de ces traitements sur le corps humain et n’avait aucune envie d’infliger cette vision d’elle-même à sa fille et à Noam. Mais il s’agissait cependant là de la seule manière de défier réellement la mort et de vaincre la maladie.

« Je ne me fais pas de soucis pour toi, mais dans le pire des cas, je garde toujours mon slip rouge, ma cape et mes bottines assorties dans ce tiroir. » Elle venait de s’asseoir sur le rebord de la fenêtre. Les battements de mon cœur s’étaient soudainement accélérés. Je n’aimais pas la voir assise ainsi les jambes dans le vide. Elle pouvait tomber à tout moment. Il suffisait d’un rien. J’avais peur pour elle. Comme bien souvent. Et elle le savait. Elle jouait avec moi. Elle avait toujours eu ce petit côté sadique en elle. Le rebord était assez grand pour deux. Je la rejoignais. Enfant j’avais une peur bleue du vide, elle s’était atténuée au fil des années, mais le vertige était toujours présent en moi. Et à cette hauteur et dans cette position, je n’étais aucunement rassuré. Je pris sa main comme elle l’avait fait alors que nous étions encore sagement assis chacun de notre côté de mon bureau. On ne dirait pas comme ça mais quatre étages c’est haut.. Mon sang battait dans mes oreilles. Je frissonnais et respirait avec de plus en plus de difficultés. Non vraiment la hauteur ce n’est pas bon pour moi. J’étais comme tétanisé, incapable du moindre mouvement. Je fermais les yeux et serrais un peu plus fort la main de Charly. Et merde.
Revenir en haut Aller en bas
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyMer 18 Aoû - 17:34

Charly savait ce que June essayait de faire. Depuis qu’elle le connaissait, il avait toujours été honnête avec elle. Il ne prenait pas de gants pour lui dire ce qu’il pensait. Elle avait toujours apprécié cette qualité chez lui, parce que jusque là tout le monde prenait des gants pour lui dire les choses. Son père. Noam. Joyce. Même Lynn. Parfois, c’était brutal. Elle savait qu’il pouvait être blessant, mais elle ne lui en voulait pas. Elle n’avait plus la force d’en vouloir à qui que ce soit ces derniers temps. A sa remarque sur Noaly, elle arrêta de bouger quelques minutes. Depuis qu’elle avait appris son cancer, c’est la seule chose à laquelle elle pensait. A sa fille et à la vie qu’elle aurait une fois que Charly ne serait plus là. Elle aussi avait perdu sa mère et elle était la mieux placée pour savoir ce qu’on ressentait. Mais Noaly n’avait pas encore deux ans alors tout serait plus facile pour elle. Elle finit par soulever les épaules et répondit, de cette vérité qui lui faisait mal, mais qui était réelle.

« Elle se souviendra pas de moi. C’est plus facile de vivre sans une mère dont on ne se souvient pas, qu’avec des souvenirs qui ne cessent de venir vous hanter. » Cette vérité était plus douloureuse que n’importe quel autre à laquelle elle avait pu être confronté. Elle aimait sa fille, plus que tout au monde et l’idée de savoir qu’en partant, elle ne lui laisserait rien était intolérable. Mais parce qu’elle aimait sa fille, elle était prête à faire ce sacrifice. Charly avait perdu trop de personnes dans sa vie. Elle connaissait ce sentiment de perte par cœur. Elle savait qu’à chaque fois qu’on fermait les yeux, des souvenirs de personnes qu’on avait aimé venait s’immiscer. Elle refusait de faire ça à sa fille. Surtout si c’était pour lui laisser des souvenirs d’elle périssant jour après jour. La jeune Evans avait perdu sa mère à 7 ans et en pensant à elle, la seule chose qui lui revenait en mémoire, c’est l’image peu glorieuse d’une femme alité à l’hôpital, perdant tous ses cheveux. Alors peut être que personne ne comprendra sa décision. Peut être que tout le monde pensera qu’elle a été égoïste de ne pas s’être battue pour sa fille, mais tout ça, elle le fait pour elle. Uniquement pour elle. « Et puis, elle aura du monde autour d’elle pour la protéger. Elle a pas besoin de moi. » Elle savait que Noam serait toujours là pour leur fille, que Joyce lui apprendrait tous les trucs de filles qu’elle aura besoin de savoir, que Josh lui apprendra à se battre contre les garçons. Elle est persuadée qu’elle sera bien entourée. Elle ouvre la bouche pour rajouter quelque chose, mais elle la referme rapidement. Elle ne sait pas comment formuler cette demande, ni même comment il réagira, alors elle préfère ne rien dire pour ne pas gâcher le moment. Alors que tout ce qu’elle veut, c’est que lui aussi fasse parti de la vie de sa fille. June compte énormément pour elle et elle sait qu’il pourrait apporter beaucoup de chose à Noaly. Elle aimerait qu’elle soit le mieux entouré possible, mais elle comprendrait que June ne puisse pas le supporter, parce que si lui avait un enfant avec une autre, elle ne sait pas si elle pourrait le supporter.


Un éclat de rire s’échappa des lèvres de la jolie brune alors qu’elle tournait la tête pour voir June qui la fixait alors qu’elle s’installait sur le rebord de la fenêtre. Elle l’imaginait bien, déguisé en superman venant sauver les demoiselles en détresse. Il serait parfait dans ce rôle. « T’as loupé ta voix. T’aurais jamais du faire des études de médecine, t’aurais simplement du être super héros. Et puis d’après ce que je sais, les filles adorent les super-héros. » répliqua-t-elle dans un sourire amusée. Ca faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie si insouciante. Elle ne savait pas si c’était parce qu’elle avait enfin accepté de ne pas se battre ou si c’est parce qu’elle se sentait libre à 4 étages du sol ou même si c’était à cause de June. Elle n’en avait aucune idée et elle ne voulait pas le savoir. Elle sentit June s’assoir à ses côtés et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle savait qu’il avait le vertige. Il lui disait toujours qu’elle était folle quand elle faisait ça dans leur appartement, alors qu’il n’habitait qu’au deuxième étage. Il attrapa sa main et dans un geste naturel, Charly posa sa tête sur son épaule, fixant l’horizon. Son pouce caressa le dos de la main de June dans un silence certain. Elle n’avait pas besoin de parler dans ce genre de moment. Elle profitait juste de l’instant. Le bureau de June avait vu sur le parc de l’hôpital et en cette saison, c’était magnifique. Depuis l’annonce de son cancer, Charly faisait plus attention aux petites choses de la vie. « Tu devrais ouvrir les yeux. » murmura-t-elle doucement. Lui aussi devrait apprendre à profiter du moment au lieu de s’inquiéter pour elle. C’était aussi pour ça qu’elle venait le voir en tant que médecin, pour lui montrer qu’il devait profiter de la vie, même quand elle ne sera plus là.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar

Invité

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyMer 29 Sep - 2:28

Quelle bonne idée j’avais eu de la rejoindre sur ce fichu rebord. Il y a vraiment des fois où j’agis sans réfléchir, et ça donne souvent à des situations comme celle-ci. Un pur bonheur, vraiment. Quel idiot je faisais. Je priais simplement pour que personne ne passe dans le parc à ce moment-là, sans quoi, il rirait certainement dans un premier temps en me voyant ainsi crispé et les yeux fermés, avec une charmante jeune femme souriante et insouciante à mes côtés, puis dans un second temps l’idée lui viendrait peut-être d’aller chercher de l’aide ou d’appeler les secours, et dès lors mon, humiliation serait totale. Quoiqu’au point où j’en étais, un peu plus ou un peu moins, je n’étais plus à ça près. « Elle se souviendra pas de moi. C’est plus facile de vivre sans une mère dont on ne se souvient pas, qu’avec des souvenirs qui ne cessent de venir vous hanter. Et puis, elle aura du monde autour d’elle pour la protéger. Elle a pas besoin de moi. » Ses paroles martelaient mon esprit, je ne savais pas si j’étais inclus dans le « monde autour d’elle » mais je l’espérais. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, je n’avais rien contre cette petite, bien au contraire, je la trouvais adorable. En revanche, elle ne risquerait sûrement pas de comprendre qui j’étais, pourquoi je m’intéressais avec elle, ni quel lien nous unissait. Ce qui en soit était assez problématique. Et puis rien n’indiquait non plus que Joyce, Noam et toute la clique ne me permettent de l’approcher au décès de Charly. Qui sait comment ils réagiraient dans cette situation ? Malheureusement, l’avenir nous le dira tôt ou tard. « Oh tu sais, même si elle ne se souvient pas de toi, il viendra bien un jour où elle posera des questions, et alors on lui montrera des photos, on lui expliquera, elle apprendre à te connaitre à travers nous. Donc je m’excuse mais ton argument n’est pas recevable. Essai encore. » lui lançais-je sans me tourner pour la regarder.

Le contact de nos corps me ravis, je croyais bien ne plus jamais ressentir pareille chose avec elle. Alors qu’elle posait sa tête sur mon épaule et caressait le dos de ma main avec son pouce, un léger frisson me parcourut. J’étais heureux, tout simplement. J’avais attendu depuis longtemps qu’un moment comme celui-ci arrive, et j’avais finalement été exaucé. Je me revis soudain quelques mois en arrière, dans notre appartement, alors qu’elle avait l’habitude de prendre la même posture, les jambes se balançant dans le vide, elle se retournait vers moi et me souriait, elle aussi semblait heureuse à ce moment-là. Son sourire allait me manquer. Plus que tout. Je ne pouvais imaginer une semaine sans la voir sourire, ne serait-ce qu’ironiquement ou sarcastiquement. Ce sourire que j’avais si souvent observé, et qui m’avait toujours donné envie de sourire en retour. J’avais du mal à m’imaginer à quoi ressemblerait ma vie une fois qu’elle nous aurait quittés. Mieux valait ne pas y penser, j’aurais tout le temps de le faire au moment venu.

« Tu devrais ouvrir les yeux. » Elle avait parfaitement raison, les alentours de l’hôpital à cette période de l’année étaient sublimes, et le vue dont je dispose depuis mon bureau l’est d’autant plus. L’un des rares avantages de la vie d’un chirurgien. « Oui mais non, j’suis pas sûr que ce soit une bonne idée tu vois. » Je me connaissais, regarder en face n’aurait eu aucune incidence, en bas non plus d’ailleurs –à ce propos les films nous ont souvent menti, regarder vers le bas n’augmente pas la peur. En revanche, en haut je ne m’y risquerais pas, c’est dans ce cas que je sens mon corps partir à la renverse et que la peur me gagne très facilement. Et même si je le sais pertinemment, une pointe de masochisme en moi me pousse à le faire à chaque fois que l’occasion se présente. Tiens d’ailleurs, en parlant de ça, je commençais à apercevoir le camaïeu automnal. Oups. Tout bonnement magnifique. A vrai dire, je n’ai pas souvent l’occasion d’admirer la vue, du fait que mon bureau tourne le dos aux fenêtres, ce qui est bien dommage d’ailleurs, il faudrait peut-être que je pense à revoir la disposition de cette pièce, bien que ce ne soit ni le moment, ni l’endroit. « Profites-en, ça fait partie des choses qui te manqueront très vite. »

J’hésitais un instant avant de continuer. Je savais que ma question allait paraitre totalement inutile, stupide et pénible, mais je ne résistais pas à l’envie de la poser. [color=teal]« Dis, comment tu appréhendes tout ça ? Je veux dire, tu sais comme moi ce qui arrivera très vite si tu continues dans ce sens. Ça te… est-ce que ça t’effraie ? » J’ai beau faire partie de ceux qui se vante de ne pas craindre la mort, car après tout ça fait partie intégrante de la vie, je reste tout de même persuadé que lorsque l’on se retrouve face à l’échéance, notre avis sur la question doit subitement prendre une nouvelle orientation. Je gardais mon regard fixé sur l’horizon, de crainte de voir l’expression de son visage quand elle me répondrait. Car même si elle n’était pas effrayée, je l’étais pour elle. Et plutôt deux fois qu’une.
Revenir en haut Aller en bas
Charly Evans
Charly Evans
Messages : 1494
Pseudo : Lili
credits : .lollipops & tumblr
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut:
Relations:

    BITCHYADMIN▬ Fly me to the moon

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptyJeu 14 Oct - 12:31

La peur. Cet élément indissociable de la vie. Charly Evans était effrayé de beaucoup de choses. Des clowns. De l’orage. De perdre les gens à qui elle tenait. Mais la hauteur n’a jamais été une de ses grandes phobies. Elle aime la vue qu’on peut avoir sur la ville quand on prend un peu de hauteur. Tout semble tournait au ralenti. Pendant ce bref instant, on arrête d’être acteur de sa vie et on devient un spectateur bienveillant. Toute petite déjà, elle montait sur le rebord de sa fenêtre pour regarder la vue, malgré les crises de nerfs de son père. June ne tarda pas à la rejoindre. C’était juste ce qui manquait à ce moment. Un petit peu de compagnie. La meilleure compagnie. Sa tête se posa sur son épaule, comme un automatisme tiré de leur relation passé. Parler de sa fille ne l’aidait pas à rester calme. C’était la seule chose qui la rattachait encore à la vie. Noaly était son rayon de soleil. Elle passait des heures à la regarder. Elle l’admirait dormir ou en train de découvrir de nouvelles choses. Les autres ne comprendront peut être pas Charly, mais elle, elle savait. Elle savait ce que c’était de grandir dans l’ombre du fantôme de sa mère. Elle savait ce que c’était de grandir en se remémorant sans cesse les souvenirs de sa mère. Tout comme elle savait qu’elle allait mourir. Quoi qu’il arrive. Elle va mourir. C’est aussi simple que ça. Il n’y a pas de gris dans cette équation. Il n’y a que la vie et la mort. La balance de Charly penche vers la deuxième option. Elle en a conscience et si elle peut éviter à sa fille de souffrir, elle le fera. Ce sera pas facile pour elle tous les jours, mais au moins, elle n’aura aucun souvenir de Charly. « Elle a pas besoin de moi. Elle sera très bien entourée, comme je l’ai été quand ma mère est morte. Vous serez tous là pour elle et elle sera que je l’aime plus que tout autre chose. Rien d’autre n’a d’importance. »

Sa tête sur l’épaule de June, elle se sentait plus sereine. Elle avait cette étrange impression que rien ne pouvait l’atteindre. Tout était parfait en cet instant. Elle admirait la magnifique vue que lui offrait la ville. Pendant cet instant, ce n’était pas elle contre la maladie. C’était juste quelqu’un de normal qui profitait de l’instant avec une personne plus qu’importante à ces yeux. « Fais-moi confiance. » Elle le vit ouvrir les yeux et eut un petit sourire amusé face à son air effrayé. Un léger éclat de rire s’échappa des lèvres de la jolie brune à la remarque acerbe du médecin. « Tes remarques me manqueront plus que la vue. » avoua-t-elle dans un sourire sincère avant de déposer ses lèvres sur sa joue. Il allait drôlement lui manquer avec sa mauvaise humeur et son humour noir, avec son charme certain, avec sa drôle de façon de toujours savoir ce qu’il fallait dire au bon moment.

Elle prit le temps de réfléchir à la question. Est-ce qu’elle avait peur ? Elle se mordilla la lèvre. Ils avaient décidé d’être honnête l’un envers l’autre. Cette question ne fera pas exception à la règle. « Non. » murmura-t-elle avec une voix empli de sincérité. La mort ne lui faisait pas peur. Elle savait qu’elle ne serait pas seule après. Elle retrouverait ses parents et sa meilleure amie. Charly n’est pas le genre de personne à croire en un Dieu, quelqu’il soit. Mais elle croit en un après et pour le moment, c’est la seule chose dont elle a besoin. « La vie m’effraie plus que la mort. Mais j’ai plus peur pour vous. J’ai peur pour ma fille. Pour Noam. Pour la bande. » Elle se tut quelques secondes avant d’attraper la main de June. « J’ai peur pour toi. » avoua-t-elle. Dans toute cette histoire, le plus affreux, c’était de ne pas savoir ce qui arriverait aux personnes qui restent.
Revenir en haut Aller en bas
Noam E. Tanner
Noam E. Tanner
Age du personnage : 25 ans
Messages : 2123
Profession/Etudes : Mécanicien
Pseudo : sydney
credits : sydney
open pour un sujet ? : Yep

Tell me more
Statut: Craque pour quelqu'un
Relations:

ADMIN Aimer quelqu'un, c'est aussi aimer le bonheur de quelqu'un

MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE EmptySam 9 Avr - 16:51

DEPART DU JOUEUR
Revenir en haut Aller en bas
http://dont-stop-believin.forumactif.com/t150-noam-tanner-when-you-call-my-name-it-s-like-a-little-prayer http://dont-stop-believin.forumactif.com/t61-tanner-when-you-run-into-my-arms-we-steal-a-perfect-moment http://dont-stop-believin.forumactif.com/t59-noam-tanner-i-belong-to-you https://dont-stop-believin.forumsrpg.com
Contenu sponsorisé


MessageSujet: Re: No cure is going to fix me ▬ JUNE   No cure is going to fix me ▬ JUNE Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

No cure is going to fix me ▬ JUNE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hope Mills :: Remember Once Upon A Time...-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit