Soquel Avenue est une magnifique rue de Hope Mills. Mais bon la plupart des personnes ici y passe en coup de vent. De l’étudiant pressé à la mère de famille qui fait les courses dans un de leur petite échoppe. Je ne faisais que passer par là. De plus il était trop tard pour faire les magasins.

Ma journée avait été habituelle. J’avais travaillé dans le magasin. Comme il n’y avait pas beaucoup de monde, j’avais du ranger toute la réserve. Tout était en désordre. Je ne comprenais pas comment ils s’y retrouvaient. En même temps personne, à part moi, n’aimait ranger la réserve. Mais le patron préférait me voir à la caisse parce que je connaissais plus de monde. J’avais aussi la plus grande culture de la musique que ce soit rock ou classique. Enfin le patron n’étais pas prêt de me virer, heureusement.

Je faisais toujours des promenades nocturnes. Je n’arrivais pas à dormir et je pensais à trop de trucs en même temps. Je préférais faire un tour que de me droguer de calmement pour dormir. Je l’avais déjà fait pour ne plus ressentir la douleur. Mais mon médecin me disait que ce serait dangereux. Que je devais trouver quelque chose d’autre. J’avais essayé de lire mais ce me faisait penser encore plus, d’écouter de la musique mais je trouvais aucune musique qui me calmait, les bains avant d’aller dormir,… Jusqu’au jour où je me suis promené dans la ville et que j’avais remarqué que quand je rentrais chez moi j’avais les idées claires pour dormir. C’est donc ce que je faisais tout les soirs.

Bizarrement Jessie m’est revenu en temps toute la semaine. J’avais entendu souvent son prénom et je ne savais pas ce qui faisait parler les gens. Jessie me manquait, je devenais peut être parano. Tout les soirs, je me remémorais les moments qu’on avait passé ensemble après la mort de Lynn jusqu’au fameux soir. Dans le comportement de Jessie, je n’avais jamais vu que je lui plaisais. Alors j’en étais venu à la conclusion que je m’étais fait des illusions et qu’elle était partie pour ca. Je devais m’en prendre qu’à moi.

J’avais mes écouteurs dans mes oreilles. On me voyait toujours avec. Je ne savais plus me passer de ceux-ci. Je ne pouvais surtout entendre les chuchotis sur mon passage et le silence de la nuit ne me mettait pas à l’aise. Tellement perdu dans mes pensées, je ne faisais pas plus attention à la musique qui vibrait dans mes oreilles qu’aux gens que je croisais.

Cette fille je ne l’avais pas vue, habillé en noir, je l’ai bousculé au tournant qui menait à Soquel Avenue. Je relevais à peine la tête et marmonna « Pardon » pratiquement inaudible. Je m’étais quand même arrêter. Et je fini par relever la tête pour voir si je connaissais la personne que j’avais bousculé. Si je l’a connaissais, ca ne faisait aucun doute. « Jessie ? Tu es revenue ? » Il m’avait fallu peu de temps pour que parle. Mais beaucoup plus pour que je réalise qu’elle se tenait devant moi comme si c’était normal.

J'avais mal dormi cette nuit là, encore une fois j'avais fais un cauchemar - toujours le même. J'ai rêvé de Lynn, elle était vêtue de blanc, comme un ange. Une tâche rouge - du sang - coulait de là ou était placé son coeur et elle me murmurait des mots à l'oreille. Elle disait que je n'étais qu'une traîtresse, que je l'avais trahi et que jamais elle ne me pardonnerait. C'est ainsi que je m'étais réveillée en sursaut en plein milieu de la nuit. Heureusement que je vivais seule, à force j'avais réussi à gérer. Mais il n'empêche que je ne pus me rendormir, je passais donc ma nuit à réfléchir. Il fallait que je parle à Aidan, c'était décidé j'irais le voir.
Le matin en me levant, j'étais dans un sale. Ma peau était plus pâle que d'habitude et j'avais des cernes marquées en dessous des yeux. Je fus donc obligée de me maquiller pour avoir l'air d'aller bien. J'en profitais pour mettre du crayon et du mascara, j'avais l'air d'aller parfaitement bien. Je remerciai l'inventeur du maquillage. Pour ma tenue je m'habillais d'une jupe noire avec un haut de couleur bleue. Je voulais être la plus discrète possible. J'emportais ma veste de cuir, enfilais des ballerines et sortais. Je ne prenais pas de petit-dejeuner il était déjà trop tard. Je décidai d'aller me promener en ville avant d'aller dans un restaurant pour déjeuner. Ici rien n'avait changé, ni les gens ni les magasins. Certains furent étonnés de me voir alors que d'autres m'ignorèrent royalement. A l'époque mon départ avait causé beaucoup de rumeurs et de comérages. Pour mon déjeuner, je me contentai d'une part de pizza et je continuais de me promener. J'allais faire un petit tour à la plage, j'y passais mon après midi. Le temps passais tellement vite. Il était 2o heures et je me promenai encore dans les rues, je n'avais pas envie de rentrer chez moi, à me morfondre toute seule. Soudain, je me fis bousculé ce qui eut le don de me sortir de mes pensées. Je me retournai pour voir qui étais la personne qui m'avait bousculé et je remarquai son visage ... Aidan ... Non, je n'étais pas prête à le revoir ni à lui parler. Mon coeur battait tellement fort que j'avais l'impression qu'il allait explosé. Il paraissait étonné mais parfaitement calme. « Jessie ? Tu es revenue ? » Oui c'était bien, non tu ne rêves pas Aidan. Je passais une main dans mes cheveux, j'étais stressée. Je répondis alors, d'une voix tellement faible. « Bonsoir Aidan ... » Je guettais l'explosion de sa colère mais rien ne vint. Je commençais alors comme si de rien n'était. Je parlais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit. Je n'étais pas en mesure de répondre à ses questions.J'avais peur de sa réaction, peur de ce qu'il pouvait me dire. « Comment vas-tu ? »Cette question me paraissait essentielle, vu que je ne savais pas comment il allait. Personne n'avait voulu me le dire. Ma respiration était plus hachée, j'avais une énorme envie de m'échapper comme la dernière fois.

Jessie n’avait pas changé. Ses longs cheveux bruns bouclaient légèrement. Elle était si différente de Lynn. Il n’y avait aucune particularité dans son visage qui me la rappelait. C’était ses gestes, la façon de me parler et de nier mes questions. Elle le faisait souvent ignorer mes questions. Parce qu’elle ne lui plaisait pas ou parce qu’elle ne trouvait pas indispensable d’y répondre. Lynn faisait pareil même quand je lui ai demandé de m’épouser, elle a réussit à me parler de sa mère. Ce souvenir me faisait toujours rire sauf aujourd’hui.

La question n’était pas anodine, je voulais savoir si elle revenait pour de bon. Si elle allait rester et si j’allais enfin savoir si elle m’en voulait. Je la regardais d’un air perçant. Sa main dans ses cheveux me fit comprendre qu’elle ne se sentait pas à l’aise ce qui me culpabilisa encore plus. « Bonsoir Aidan ... ». Sa voix était si faible que si je n’avais pas enlevé mes écouteurs en la voyant, je n’aurais rien entendu. Ses lèvres avaient légèrement bougé.

Pourquoi avait elle éviter ma question pour m’en reposer une autre à laquelle je ne pouvait pas lui répondre temps qu’elle n’aura pas répondu à la sienne. « Comment vas-tu ? » Je ne savais pas quoi lui dire. Non je ne vais pas bien, je ne dors pas la nuit et j’ai la conviction que c’est de ma faute si tu es parti ou Oui bien sur tout va bien ce qui serait un énorme mensonge mais qui la rassurait. « Sérieusement, je ne sais pas. » C’était la seul réponse qui semblait s’accorder à la situation. Et en même temps, il y avait une part de vérité. J’avais arrêté d’essayer de savoir si j’allais bien. Je passais les jours, un a un, survivant.

Tourner la page, j’avais essayé. Mais il n’y avait rien d’écrit sur la page suivante alors j’étais revenu à la page où je m’étais arrêté. Quand j’ai tourne cette page, j’ai entre vu quelque chose puis tout a été effacé le lendemain. Bien sur ce soir là, je n’ai pas fait de plan. Jessie aurait été la première après Lynn. Je pensais que si je sautais ce cap ca irait. Mais c’est tout l’inverse qui s’est passé. « Reviens tu Jessie ? Vas-tu rester ? ». J’espérais qu’elle répondrait. J’avais besoin de réponse à commencer par celle-ci. Après il y en aura peut être d’autre.

Mon dieu, je n'étais pas prête à lui parler ni à lui expliquer quoi que ce soit ! Pourquoi maintenant ? J'aurais voulu attendre ne serait-ce quelques jours pour le voir pour que je puisse trouver quoi lui dire. Et je me retrouvais face à lui par hasard dans cette rue, j'aurais dû me cloîtrer chez moi pour être sûre de ne croiser personne. Peut-être avait-il appris par Charly ou Noam que j'étais revenue, apparemment il n'était pas au courant. Il fut plus que étonné de me voir et apparement il cherchait ses mots. Ca ne devait pas être évident pour lui, encore moins pour moi qui l'avait abandonné. Je me demandais ce qu'il pensait, il devait certainement m'en vouloir. Même j'en étais sûre qu'il m'en vouloit, il devait me détester. Je l'avais abandonné après cette dure épreuve qu'était la mort de Lynn et j'avais espéré qu'il irait bien. Mais apparement non. « Sérieusement, je ne sais pas. » Je ne disais rien, il n'y avait rien dire. Ce que j'avais espéré n'était pas arrivé, il n'avait pas tourné la page.

Extèrieurement il avait l'air d'aller bien, quoi qu'il était un plus pâle que la dernière fois que je l'avais vu. Il était néanmoins toujours aussi beau et il n'avait pas changé. Ses cheveux avaient encore poussés et ça m'étonnait qu'il ne les avait pas encore coupés. Je devinais néanmoins qu'à l'intérieur il n'allait pas bien, il n'avait plus ce petit éclat qui autrefois brillait dans ses pupilles. Peut-être n'avait-il pas oublié et je me doutais qu'il était pleins de questions. Je murmurais alors. « Tu as pourtant l'air d'aller bien ... » Mais comme on disait, il ne fallait pas se fier aux apparences. Il se dépêcha aussitôt de reposer cette question que j'avais soigneusement évité auparavant. « Reviens tu Jessie ? Vas-tu rester ? » Je n'en savais rien, je n'étais pas sûre que j'allais rester. J'avais trop peur de ce qui allait se passer. Mais si j'étais là c'était pour lui parler. Je n'étais venue que pour ça. « Si je suis revenue c'est uniquement pour te revoir ... Je ne sais pas encore si je vais rester »

Il fallait que je lui explique comme ça avait été dur de partir mais ça avait été mieux ainsi. J'avais trahi Lynn et jamais je ne me le pardonnerai. J'étais consciente que j'aurais dû lui laisser une lettre ou quelque chose pour lui expliquer. Mais une lettre n'aurait pas pû expliquer tous ce que j'avais ressenti. Je ne regrettais pas d'avoir passé cette nuit avec Aidan mais j'avais avant tout pensé aux conséquences de cet acte. Je me lançais alors. Nous étions toujours debout, l'un en face de l'autre dans cette ruelle. « Je suis désolée Aidan ... Il faut que tu comprennes, je n'ai pas voulu te faire souffrir ! Je veux juste que tu saches que je ne regrettes rien, j'avais seulement l'impression d'avoir trahi Lynn ... et j'avais tellement peur » Ca y est c'était ma révélation même si je n'avais pas encore tout dit, lui seul avait le droit de savoir la vérité et je voulais la sienne en retour.

Spoiler:

Quand on a un travail, on est obliger d’avoir bonne figure, de se raser le matin et de faire une beau sourire qui dit « tout vas bien dans le meilleur des monde ». Sauf que ce sourire était faux et pas que chez moi. Ca faisait trois ans, il fallait bien que je fasse comme si j’avais tourné la page comme Jessie me l’avait demandé. Je n’avais pris aucunes couleurs pendant les vacances et de larges cernes foncés montraient à tout le monde que mes nuits étaient souvent courte. Je regardais Jessie qui semblait gêné de me voir. Comme si elle ne le voulait pas. Avais-je fait quelque chose de plus grave que ce que je pensais pour qu’elle ne veuille même plus me voir. Mais elle me rassura dans ses paroles tout en m’inquiétant un peu. « Si je suis revenue c'est uniquement pour te revoir ... Je ne sais pas encore si je vais rester ». J’avais l’impression qu’il faudrait que je pèse mes mots pour qu’elle ne s’en aille pas à nouveau. Maintenant qu’elle était revenue, je ne voulais plus qu’elle parte. Et si elle devait partir je préférais mettre fin à notre discussion. Même si personne ne le savais, même si j’en avais parlé à personne, elle m’avait manqué. Je n’avais pas été indifférent à son départ. J’avais envie de lui supplier des rester mais je n’en avais pas le droit. Allait-elle prendre la fuite à nouveau.

Puis viens le moment des explications. Ce que je redoutais. Je pensais qu’elle allait tout me mettre sur le dos, ce qu’elle aurait du faire. A la place, elle s’en voulait à elle. « Je suis désolée Aidan ... Il faut que tu comprennes, je n'ai pas voulu te faire souffrir ! Je veux juste que tu saches que je ne regrette rien, j'avais seulement l'impression d'avoir trahi Lynn ... et j'avais tellement peur » Sa déclaration me surpris puis je compris. Je compris son départ précipité sans au revoir. J’avais compris qu’elle soit gênée de me revoir. J’aurais tellement voulut la rassurer, lui dire que je ne lui en voulais pas.

C’était vrai, je ne lui en avais jamais voulut pour cette nuit là. Je m’en étais voulut à moi-même. C’était trop tôt. J’étais toujours planté comme un piquet dans le sol, n’osant faire aucuns gestes. Je regardais le sol, honteux. Mon seul dilemme était de savoir de quoi elle avait peur. Et maintenant qu’on était dans les révélations, j’espérais qu’elle me le dise. « De quoi à tu peur Jessie ? Du regard des gens ou du mien ? ». Et puis je ne pus m’empêcher de prendre sa main. Jessie était avant tout mon amie et je n’aimais pas la voir triste, apeurée ou même déçue. Je regardais nos mains pour ne pas à affronter son regard. « Je ne t’en ai jamais voulu Jessie. C’était juste trop tôt. Tu n’as pas à être désolé. Moi non plus je n’ai jamais regrette cette nuit. J’ai juste regrette de t’avoir fait partir. Si tu savais comme je m’en veux… Je ne voulais pas que tu partes. » Ma voix chevrotait légèrement comme si j’allais pleurer. Mais je n’ai plus pleuré depuis longtemps comme si j’en avais plus été capable. Je gardais ma main lié à la sienne. J’espérais qu’elle resterait, c’était une manière de lui faire comprendre.

Aidan et moi ne nous étions visiblement pas compris. Il s'était trompé sur les raisons de mon départ, j'aurais dû les lui expliquer avant de partir. Mais non je m'étais enfuie, abandonnant tout le monde. J'imaginais la surprise qu'il avait ressentie le matin en se réveillant, me cherchant à ses côtés alors que je n'étais plus là. En partant j'avais espéré qu'ils oublient, qu'ils m'oublient moi. Je m'étais imaginée revenir quelques années plus tard et voir Aidan à nouveau marié, heureux et m'ayant totalement oublié. J'avais été tellement naïve et débile pour espérer cela. Car rien n'avait changé, jamais il ne pourrait oublier son épouse, jamais il ne s'en remettra. Maintenant pour moi cela paraissait tellement évident. En prononçant le prénom de Lynn, je vis Aidan frissonner. Il avait visiblement encore du mal. Au début moi aussi mais aujourd'hui j'arrivais à penser à elle sans pleurer car je pensais à elle joyeuse, heureuse.
Face à mes révélations, il parut surpris preuve qu'il avait pensé à autre chose mais maintenant au moins il avait compris. Je me demandais ce qu'il s'était imaginé, je n'aurais jamais la réponse. Je lui avais confié que j'avais peur. Peur de ce que les gens allaient penser, je ne supportais pas le regard des gens. « De quoi à tu peur Jessie ? Du regard des gens ou du mien ? ». Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il s'empara de ma main. Je ne comprenais pas pourquoi il venait de faire ce geste, je le regardai pour deviner pourquoi mais il baissa la tête. Pour moi ce geste avait certainement une toute autre signification pour lui. N'empêche son contact m'apaisa, je laissais nos mains entrelacés. Il fallait que je réponde à sa question. J'avais peur de tout le monde, de lui qui m'aurait dit que ce n'était qu'une bêtise, une erreur. Et des autres qui diraient lorsqu'ils l'apprendraient que j'avais trahi Lynn. J'avais sauté sur son mari en deuil. Oui j'avais eu peur de ça. « J'avais peur que tu me dises que cette nuit n'était qu'une erreur pour toi ... J'avais peur de ton regard et de celui des autres. Dès qu'ils l'auraient sû, ils auraient affirmés que j'avais profité de toi parce que tu étais en deuil... Que j'avais sauté sur le mari d'une de mes meilleures amies, et profité de sa mort pour ça ! » Mes propos pouvaient paraître bien crû et je savais qu'il serait choqué en entendant cela mais c'était ce que je pensais. Il rajouta alors, la voix tremblante. « Je ne t’en ai jamais voulu Jessie. C’était juste trop tôt. Tu n’as pas à être désolé. Moi non plus je n’ai jamais regretté cette nuit. J’ai juste regretté de t’avoir fait partir. Si tu savais comme je m’en veux… Je ne voulais pas que tu partes. » Il croyait être la cause de mon départ, il avait tort. Je fus soulagée d'apprendre qu'il ne m'en avait pas voulu. Il fallait qu'il comprenne que ce n'était pas de sa faute, seulement de la mienne. « Tu n'as pas à t'en vouloir, ça n'a jamais été de ta faute. Seulement de la mienne ». J'avais l'impression qu'il allait pleurer, je voulais le réconforter mais je n'avais aucun moyen pour. Je voulais le prendre dans mes bras comme l'aurait fait une amie mais je n'en étais pas capable. J'avais trop peur que ce geste soit mal interprété ou qu'il me rejette. Et alors ? Qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? C'était de ma faute s'il était triste. Il fallait que je répare mes erreurs. Je le prenais alors dans mes bras et je murmurais un : Désolée

Son absence, je l’avais très mal vécue. Je ne comprenais pas pourquoi je souffrais tant qu’elle soit partie. En même temps je n’avais jamais du souffrir de l’absence de quelqu’un. A part celle de Lynn, mais elle n’était pas partie de son plein gré comme Jessie. Lynn, je savais qu’elle ne reviendrait pas. Alors pour moi c’était plus une perte qu’une absence. J’avais toujours nourri un espoir de revoir Jessie. Cet espoir m’avait détruit. Ne dit-on pas « L’espoir fait vivre, l’attente fait mourir ». Qu’elle soit partie, c’était une personne qu’on m’enlevait en plus. Il y avait déjà Lynn qui était parti, puis il y avait Noam et enfin Jessie. Mon cercle d’ami les plus proches venait de se réduire d’un seul coup. Je n’avais plus beaucoup de personne sur qui me tourner. Je ne cherchais plus à parler comme avec Jessie, je cherchais juste de la compagnie pour ne pas me sentir seul. C’est ce que j’avais fait pendant trois ans.
Et la revois-la. Elle était revenue pour moi. Je ne savais pas ce que je devais y comprendre et pour l’instant je ne voulais pas chercher la raison de son retour. J’avais déjà du mal avec la cause de son départ. « J'avais peur que tu me dises que cette nuit n'était qu'une erreur pour toi ... J'avais peur de ton regard et de celui des autres. Dès qu'ils l'auraient su, ils auraient affirmés que j'avais profité de toi parce que tu étais en deuil... Que j'avais sauté sur le mari d'une de mes meilleures amies, et profité de sa mort pour ça ! » Elle s’en voulait vraiment pour cette nuit. C’était juste ça la cause de son départ. Ha oui, il y avait aussi le regard des gens. Je la comprenais mais personne ne l’aurait su si elle m’en avait parlé. D’ailleurs je ne l’avais jamais dit. A personne. Elle n’avait pas profité de moi, a aucune occasion. J’étais surpris qu’elle pense ca. Elle se trompait. Sur ce point là, on était pas du tout d’accord. « Ho Jessie,… Non » Ma voix était douce pour la rassurer. D’un coup j’eus l’impression qu’elle avait bien plus souffert que moi. Je savais que je s’étais de ma faute, toute cette peine que je pouvais lire dans ses yeux. « Tu n'as pas à t'en vouloir, ça n'a jamais été de ta faute. Seulement de la mienne ». Elle niait tout en boucle. Elle était têtue et si déterminé. Mais elle avait l’air si fragile. J’aurais du la prendre dans mes bras. A la place c’est elle qui est venue me consoler.
Elle était plus petite que moi mais j’avais l’habitude. J’enfuis mon visage dans ses cheveux. Ils sentaient toujours le même shampoing. Elle n’avait pas changé depuis toutes ses années. Je le serrais légèrement dans mes bras. Ce petit être fragile m’avait tellement de fois réconforté. Je fermai les yeux pour profiter de cet instant. Le silence régnait. Je sentais son souffle sur ma peau. Sa présence m’apaisait. J’avais besoin d’elle et je ne me rendais pas compte encore à quel point. « Désolé ». Je desserrais quand elle murmura ce mot. Je pris ses mains dans les miennes et la regardai dans les yeux. « Ne sois pas désolé, je ne t’en veux pas et d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi tu dis que c’est de ta faute. » Je caressais ses mains avec mon pouce doucement. Je voulais tellement la soulager, tellement la réconforter.

J'essayais de m'imaginer ce que ça aurait été si je n'étais pas partie. Deux schémas s'imposaient : soit nous faisions comme si rien n'était arrivé et Aidan et moi serions restés amis. Il aurait tout doucement remonté la pente et aurait été heureux. Soit nous nous serions mis ensembles ce qui pour moi semblait impossible, j'abandonnais l'idée. Dans tous les cas il aurait été heureux, il aurait remonté la pente et aurait peut être tourné la page. Alors qu'aujourd'hui il n'était plus que l'ombre de lui même. Cela faisait peut être des années que nous ne nous étions pas vus mais je pouvais quand même remarquer si il allait bien ou pas. C'était certainement pour cela que Charly n'avait pas répondu à ma question, je m'en serais encore plus voulu. A l'évidence il montrait aux autres qu'il allait bien, enfin il essayait alors qu'il était toujours mal. Je faisais ça moi aussi, j'avais essayé de faire croire à tout le monde que j'avais adoré ma petite escapade sur les routes des Etats-Unis alors que j'ai passé mon temps à penser à Aidan et aux gens qui m'attendaient là-bas.

Apparemment il ne fus pas d'accord avec ma vision des choses, je ne l'étais pas avec la sienne. J'avais oublié à quel point nous étions différents même si nous étions tous les deux aussi têtus l'un que l'autre. « Ho Jessie,… Non » Si j'avais raison, c'est ce qu'ils auraient pensé. Je n'avais même pas pu garder le secret et personne ne s'était jamais rendue compte que je l'aimais. Charly avait pensé la même chose quand je l'avais mise au courant, je n'aurais jamais dû le lui dire. « Si c'est ce qu'ils auraient pensé ... tu le sais» Il me laissa le prendre dans mes bras , j'avais oublié à quel point j'aimais son odeur.Il m'avait tellement manqué, plus que je ne l'avais cru. J'étais tellement petite face à lui. Quand je murmurais mes excuses il se détacha, il ne comprenait pas. Il repris mes mains et me regarda. « Ne sois pas désolé, je ne t’en veux pas et d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi tu dis que c’est de ta faute. » J'avais raison il ne comprenait pas. Si je devais m'en vouloir, je l'avais abandonné. « Je t'ai abandonné quand tu avais besoin de moi ! Comment ne pas m'en vouloir ? Imagine ta vie si je n'étais pas partie ...» Oui, il devait imaginer. Moi je le voyais heureux, plus que maintenant c'était sûr.Peu importe ce qu'il dirait, je ne pouvais m'arrêter de m'en vouloir. Il y avait tellement de choses que je regrettais d'avoir fait. Il fallait qu'il me pardonne toutes mes erreurs.

Je réfutais tous ce qu’elle disait, je devais être aussi têtue qu’elle mais elle savait me convaincre. J’aurais tellement voulut que c’est trois ans disparaissent. J’en avais besoin, vraiment besoin. Je voulais retrouver le bonheur ou même un semblant. Là où un avenir était encore possible. Aujourd’hui, en la voyant, je me suis projeté dans l’avenir. Enfin, j’imaginais un avenir qui ressemblerait au passé. Avec Jessie, la douleur passait comme si j’avais pris un médicament contre les cœurs brisés. Je n’avais jamais pensé aux regards des gens. « Si c'est ce qu'ils auraient pensé ... tu le sais» Jessie avait raison sur le faite que les gens penseraient. Ils penseraient du mal d’elle ce que je ne pouvais accepter. Mais je m’en foutais de tout ce qu’ils pourraient dire sur moi. Je ne voulais pas qu’on me plaigne, c’est tout ce qui me fâchait. Pour le reste, on pouvait dire ce qu’on voulait de moi. Que je m’étais marié trop tôt, que je n’étais qu’un sale gosse de riche, que j’étais un intello,… Je n’en avais vraiment rien à foutre. Mais qu’on parle de Jessie en mal, ca je ne pouvais pas l’accepter. Les gens pensent de trop. Ils voient le mal partout. Pour moi, Jessie n’avait ait aucun mal. Je sais que de toute façon, même si on avait dérapé un peu plus tard les gens auraient trouvé quelque chose à dire. Je sais que quand je tournerais la page dans ma vie, tous les regards seront braqués sur moi. Ils auront vite fait de dire que j’ai déjà oublié Lynn même si ca ferait 10 ans. Surtout si c’est avec quelqu’un qu’ils connaissent comme Jess.

Après ce petit moment de calme où j’avais pu sentir à nouveau l’odeur des cheveux de Jessie, j’essayai à nouveau de dédramatiser la situation. Mais c’est une vraie tête de mule, ce que j’adorais chez elle. Ca avait de bons cotés parfois mais ici non. « Je t'ai abandonné quand tu avais besoin de moi ! Comment ne pas m'en vouloir ? Imagine ta vie si je n'étais pas partie ...» Je l’avais fait tellement de fois. Ma vie ressemblerait vraiment à une vie. Elle avait raison. Ma vie aurait été mieux, beaucoup mieux que maintenant. Parce qu’elle aurait été là. « Jessie, c’est vrai tu m’a lâchement abandonné. Je t’en ai voulu malgré moi. J’étais égoïste car je ne voulais que se soit le calme dans ma tête, ce que tu arrivais à faire. Je ne savais pas ce que tu pensais toi, je me suis rendu compte que je t’avais peut être fait souffrir. Que c’était la raison de ton départ. Mais tu es revenue. Alors tout ce qui s’est passé avant n’a pas d’importance, tant que tu es là. Je me fous bien de la peine que tu m’as faite, tout ce que je veux c’est réparer les dégâts que je t’ai fait. » J’avais lâché une longue tirade, qui pour moi avait un sens mais je m’étais quelque peu perdu dans mes mots. Mais je l’avais dit. Ce que je pensais. Maintenant, il ne me manquait plus qu’a voir l’expression de son visage. Je savais qu’elle allait tout réfuter en bloc.

Il savait que j'avais raison à propos du regard des autres, au moins une chose ou je n'avais pas tort. Je ne supportais pas le regard des autres, leurs commentaires, leurs rumeurs tout cela me mettais hors de moi et Aidan savait que ça me faisait du mal. Depuis qu'on se connaissait il avait toujours cherché à me protéger, tâche qui fût difficile. J'étais un aimant à malheur et malchance, encore aujourd'hui j'accumulais les gaffes et lui ne s'en rendait pas compte ou étais-je seulement parano ? Les deux étaient forts probables. Lui par contre était toujours indifférents aux commérages, je me demandais comment il y arrivait. Peut être avait-il dû faire face à beaucoup de chose dans le genre mais moi je n'étais qu'une petite chose tout faible, même pas capable de se défendre. Je me représentais l'image d'un petit bébé phoque face à un énorme requin. J'allais me faire manger, c'était certain.

Aidan avait toujours eu le don pour dédramatiser les situtations mais moi j'étais têtue. Quand j'étais persuadée de quelque chose même lorsque j'avais tort je n'en démordais pas. Bref j'étais vraiment du genre bornée et tenace en plus ce qui avait le don d'énerver la plupart de mes proches. « Jessie, c’est vrai tu m’a lâchement abandonné. Je t’en ai voulu malgré moi. J’étais égoïste car je ne voulais que se soit le calme dans ma tête, ce que tu arrivais à faire. Je ne savais pas ce que tu pensais toi, je me suis rendu compte que je t’avais peut être fait souffrir. Que c’était la raison de ton départ. Mais tu es revenue. Alors tout ce qui s’est passé avant n’a pas d’importance, tant que tu es là. Je me fous bien de la peine que tu m’as faite, tout ce que je veux c’est réparer les dégâts que je t’ai fait. » J'avais écouté ce qu'il venait de dire avec attention. Ce que je pensais avait été juste, j'avais eu ma confirmation ce qui me déprima légèrement mais il s'en foutait comme il disait. Je n'en étais pas convaincue qu'il oublierait. On ne peut pas oublier et effacer tous d'un coup.Et puis je ne voyais pas de dêgats qu'il avait pu faire. Dans le genre têtu lui aussi en tenait une couche. « Tu ne m'as rien fait ! Et de quels dêgats tu parles ? » C'est vrai, je ne voyais pas ce qu'il avait bien pû me faire, en aucun cas il m'avait fait du mal, il n'en était même pas capable. Il était trop gentil, trop lui pour faire du mal à quelqu'un.

[HJ: Désolée post nul ]

Jessie ne comprenait vraiment rien alors. Ou elle était vraiment têtue. J’optais pour la deuxième solution. Elle arrivait même à nier qu’elle n’allait pas bien. On le voyait sur son visage. Lors de ma longue tirade, je l’avais bien regardé. Elle avait mis du fond de teint. En mettre autant, c’était pas son genre. Je l’avais remarqué car elle s’était rapproché de moi et donc du réverbère. Elle essayait de cacher quelque chose sur son visage. Des cernes je supposais. Je la regardais avec attendrissement et aussi, je crois, avec amour. Un amour protecteur pour elle. Je caressai toujours doucement sa main. Je voulais encore la prendre dans mes bras, sentir la chaleur de son corps contre le mien, la douceur de son visage dans mon cou, l’odeur de ses cheveux.

Mais l’heure était aux explications. Les miennes avaient été faites. Il suffisait maintenant qu’elle avoue ce qu’elle ressent réellement au lieu de ce cacher son une carapace. « Tu ne m'as rien fait ! Et de quels dégâts tu parles ? ». Je pris un air sérieux vraiment sérieux. Qui la forcerait à parler enfin je l’espérais. Mes sourcils s’étaient froncés, je ne souriais plus, mes lèvres se pincèrent. Je pris une grande inspiration sans bruit. Je devais savoir et ce serait maintenant. « Jessie, dis moi que tu n’as pas souffert ses trois années, que je ne te manquais comme tu m’as manqué, que tu étais bien mieux sans moi, et je te laisserai partir. Je te laisserai vivre cette vie si tranquille. »

Au fond de moi j’espérais qu’elle dirait que je lui avais manqué. Mais un part de moi me disait que si elle était mieux avant il faudrait la laisser partir. Cette fois ci j’aurais une explication. Ce manque s’effacera peu à peu. J’aurais une raison valable. Je ne saurais pas tout, le saurais-je un jour ? Mais elle sera bien et ce sera le principale. Tout le monde sait que je ne reprendrais pas une vie correcte, que j’en souffrirais tout le temps. Que la mort de Lynn était aussi la mienne. Alors que Jessie parte, ca ne changera pas grand-chose. Mais si elle restait, tout serait différent. Ca s’est sur.

Je l'avouais je ne voulais pas comprendre ce qu'il essayait en vain de me dire. Je ne voulais entendre aucune révélation, ni déclaration de sa part. Je n'étais pas prête ... ce n'était pas pour rien que j'étais partie toutes ces années. Je ne voulais pas entendre la vérité et que tout cela recommence. Je savais qu'il allait me mettre au pied du mur pour avoir ce qu'il veut, pour entendre ce qu'il veut. Mais je n'étais pas capable de lui répondre. Juste pour lui éclaircir les idées, au moins dans un sens à l'aiderait à aller de l'avant. Cela faisait tellement longtemps que je m'étais efforcée à ne plus penser à lui, à cesser de l'aimer mais le fait de le revoir chamboulait tout. Je m'étais convaincue, j'avais convaincue les autres que je ne l'aimais plus et là ... tous partait en fumée parce que je n'avais que fais de me mentir !

Il avait pris un ton sérieux, il avait les sourcils froncés. Je devinais que ce qu'il allait dire n'allait pas me plaire, il n'arrêta pas de caresser ma main pour autant. Je redoutais tellement cet instant, que je commençais à frissoner. Néanmoins je me concentrais pour l'écouter attentivement. « Jessie, dis moi que tu n’as pas souffert ses trois années, que je ne te manquais pas comme tu m’as manqué, que tu étais bien mieux sans moi, et je te laisserai partir. Je te laisserai vivre cette vie si tranquille. » Il me posait un ultimatum. Etait-il débile ? Avait-il besoin que je lui dise que j'ai souffert tout ce temps, qu'il m'avait manqué à un point inimaginable et que j'avais besoin de lui ? Etait-il aveugle ? Avait-il vraiment besoin de cette garantie ? Apparemment oui. Je lâchais alors sa main, je n'arriverais pas à lui dire tout cela en face. Je sentais les larmes qui coulaient sur mes joues et je n'arrivais pas à les contrôler.J'avais envie de lui hurler que je l'aimais, oui ! Jamais depuis que nous étions amis il ne s'en était rendu compte ! Je commençais alors à crier, les passants auraient pu pensé que je suis folle. « J'ai souffert Aidan ! Tu me manquais tellement, j'ai crû ne jamais pouvoir m'en remettre ! J'avais tellement besoin de toi ... Ma vie n'est et ne sera jamais tranquille ! Elle est ratée ! ». Je venais de dire tout ça d'une traite et je n'y voyais plus rien tellement les larmes embrumait ma vision.Lui restait là, cherchant ses mots, les bras battants le long de son corps.Il venait d'avoir sa révélation certainement. Je lui avais dis ce qu'il voulait savoir, maintenant c'était à lui de réagir. Il pouvait faire ce qu'il voulait de toute façon j'avais touché le fond, je ne pouvais que remonter comme disais le dicton

Avais-je passé un cap ? Je ne sais pas mais en tout cas, une barrière de défense venait de tomber. J’avais dit quelque chose qui l’avais touché ou qui lui rappelait un moment triste. Mais elle aussi sentit ses défenses tomber et c’est pour cela qu’elle me gueulait dessus en plein milieu de la nuit dans une rue de Hope Mills. Elle pleurait aussi, Jessie pleurait rarement mais quand elle pleurait c’était toujours pour quelque chose qui la touchait. A présent, je m’en voulais d’avoir posé ces questions mais dans un sens il fallait le faire. Il fallait qu’elle m’avoue ce qu’elle avait ressentit. Qu’elle se l’avoue en même temps. Je me détestais de l’avoir autant fait souffrir. Elle n’en avait même pas idée.

Ses larmes coulaient le long de ses joues. Un flot continu qu’elle n’arrivait pas à calmer. « J'ai souffert Aidan ! Tu me manquais tellement, j'ai crû ne jamais pouvoir m'en remettre ! J'avais tellement besoin de toi ... Ma vie n'est et ne sera jamais tranquille ! Elle est ratée ! ». Je restais un moment là, les bras le long du corps en la regardant, espérant qu’elle se calmerait. Mais je ne supportais pas de la voir comme ca. Je la pris dans mes bras et caressais doucement son dos pour qu’elle arrête ses sanglots. Elle restait dans mes bras. Je lui chuchotais quelques mots pour la calmer, pour qu’elle sache que j’étais là. « Non, t’as vie n’est pas ratée. Tu as des amis, tu m’as moi. Jessie, je suis là. Calme-toi. Je reste près de toi. » C’est tout ce que je pouvais faire enfin ce qui me vins directement en tête.

Soudain une idée me vient en tête. Après avoir retourné tant et tant de fois les événements dans ma tête, je trouvais peut être une solution. Au début ce me semblait totalement impossible. Jessie était ma meilleure amie de puis tant de temps. J’avais peut être mal compris ses sentiments. On m’a toujours dit que l’amour et l’amitié était fort proche. Ma solution n’était pas invraisemblable quand on y pensait. La gardant toujours contre moi, je lui soufflais quelques mots à l’oreille. « Jessie, est ce que tu m’aimes ? Je veux dire aimer d’amour. » Sa réponse sera peut être la clef de l’énigme. Après l’avoir posée, je me dis que même si c’était vrai, têtue comme elle est, elle me cacherait la vérité. Je pouvais en être sur.

Je ne comprenais pas. Que voulait-il que je fasse ? Qu'attendait-il de moi ? Qu'essaiait-il de me faire comprendre ? Toutes ces questions que je me posais restaient et resteraient probablement sans réponses.A moins que toutes les questions qu'il me posait m'amèneraient à comprendre. Pour l'instant ce n'était pas le cas, je commençais même à croire que c'était mon cerveau qui était tordu vu que je ne voyais pas ou il venait en venir. Les interrogations qu'il me posait me faisait du mal, il avait douté du fait qu'il m'avait manqué. Avait-il pensé que j'étais partie dans mon propre intérêt ? Probablement.Il devait aussi pensé que j'étais dénuée de sentiments vu sa réaction. Face à mes larmes il resta là, me fixant. Ca n'avait pas l'air de le déranger plus que ça. Les gens qui traversaient la rue devaient certainement penser que j'étais folle. Je venais de lui hurler dessus puis je fondais en larmes.
A mon grand étonnement, il me pris dans ses bras pour me rassurer. Je me laissais faire. J'étais tellement petite par rapport à lui que j'avais la tête posée sur son torse.Lui, caressait mon dos pour me calmer. Il ne devait plus être habitué à voir quelqu'un pleurer et de ma part ça devait être étonnant, même lors de la mort de Lynn je n'avais pas pleuré. Je ne savais même pas pourquoi je pleurais en cet instant, peut être à cause de toutes ces choses que j'avais acumulé ces dernières années et que seulement maintenant je dévoilais ce que je pensais, ressentais alors que je l'avais caché à tout le monde. Il rajouta alors : « Non, t’as vie n’est pas ratée. Tu as des amis, tu m’as moi. Jessie, je suis là. Calme-toi. Je reste près de toi. » Des amis ? Je n'en avais plus depuis mon départ. Et lui, notre relation restait indéfinie pour moi. Néanmoins je commençais à me calmer, je ne répondis rien à ses propos.Le fait d'être dans ses bras m'apaisait, c'était tellement naturel pour moi.Puis il continua de parler. « Jessie, est ce que tu m’aimes ? Je veux dire aimer d’amour. » Cette question me désamorça. Je ne savais pas quoi répondre. Je me devais d'être honnête avec lui, mais je ne savais pas. Cela faisait tellement de temps que j'essayais de me convaincre que non, mais je n'avais pas réussi à l'oublier. Oui, je l'aimais c'était certain. Mais qu'allait-il faire lui ? Me repousser ? Probablement. Je me cachais dans son torse et murmurais: « Oui ... je t'aime ... Et toi ?... »Je lui posais cette question sans trop y croire. Je ne savais pas comment il allait réagir. Je profitais de ses derniers instants dans ses bras.Advienne que pourra.

Je gardais Jessie dans mes bras. Il ne faisait plus froid quand la chaleur de son corps me réchauffait. J’aimais sentir ce contact. Je l’aimais bien plus que n’importe quel autre contact. Soudain, je revis notre dernière soirée.

Flash back
Je revenais du bistro avec Jessie contre moi. On ne se soutenait pas qu’on soit bourrée mais Jessie et moi nous sommes inséparables. Elle me raccompagnait chez moi. Je ne voulais pas la laissé. Arrivé devant chez moi, je ne la lâchai pas. « Viens avec moi Jessie. Reste, s’il te plait, je veux ne pas me retrouver seul à nouveau. » Je savais que c’était le bon argument et il n’était pas faux. Toutes les nuits, je me retournais dans mon lit avant de m’endormir épuisé à 4 heures du mat. Elle accepta et on monta ensemble. Je lui avais demandé de dormir avec moi en toute amitié. Elle accepta.

Quand nous nous sommes retrouvés dans ce lit, je n’arrêtais pas de la voir même quand je fermais les yeux. Je me suis relevé dans le lit, elle fit pareil en se demandant ce qui s’était passé. Je ne sais pas ce qu’il ma pris mais je l’ai embrassé. Nous nous sommes embrassé…
Fin du flash Back

Et puis elle lâcha une bombe. Je ne m’étais pas préparé à cette réponse. Même si j’avais eu cette idée, j’essayais de réfuter pas que je ne l’aime pas mais croyant cette histoire impossible. « Oui ... je t'aime ... Et toi ?... » La question me troubla car je n’avais pas de réponse à celle-ci. Bien que je me souvienne de l’électrochoc qui était passé en moi quand je l’avais embrassé. Ce n’était pas comme si j’avais embrassé quelqu’un pour qui je n’avais pas de sentiments. J’éprouvais quelque chose pour Jessie, plus fort que de l’amitié. Je la détachai de moi pour la voir. Je caressai ses cheveux en me mordant la lèvre. Après un moment d’hésitation, je m’avançai pour l’embrassé. Je voulais juste vérifier s’il n’avait pas rêvé cette nuit la. Mais se ravisa pour ne plus la faire souffrir à nouveau. Je la regardais avec douceur. « Je ne sais pas Jessie, je ressens quelque chose pour toi mais ce n’est pas comme avec Lynn. Je ne veux pas te faire souffrir avec mes incertitudes ». Je me demandais si elle avait espérer une réponse positive. Elle devait l’avoir surement fait et je venais de casser tous ses rêves. Je passai ma main le long de son bras.

En revenant ici, j'avais pris des risques. Oui, j'avais tenté de refaire ma vie ces dernières années et j'avais presque réussi. Sauf que j'étais revenue pour revoir Aidan, pour voir si j'avais bien fait de m'enfuir après notre nuit. Si ça avait été la bonne décision mais mes sentiments envers lui m'avaient rattrapés. Je n'avais en aucun moment cessé de l'aimer malgré toutes mes tentatives. J'avais même connu quelqu'un d'autre et pourquoi nous nous étions séparés ? Parce que j'avais pensé que notre relation ne mènerait à rien vu que je pensais à un autre homme. Bref j'avais jamais oublié Aidan et je savais que lui ne pourrait jamais oublié Lynn. Aucune relation, histoire n'était possible entre nous. Je le savais pertinemment. Premièrement parce qu'il fallait qu'il m'aime alors qu'il me voyait uniquement comme sa meilleure amie. Deuxièmement car il n'oublierait jamais Lynn, il en était obsédé. Et pour cette raison plus jamais il n'irait de l'avant, plus jamais il n'aurait une vie " normale " . Je me demandais même comment il réagirait si il apprenait que sa femme défunte avait une soeur jumelle et qu'elle avait débarquée ici. Je laissais cette question en suspens me concentrant sur sa réaction face à mes propos.

Je venais de lui avouer que je l'aimais et je savais que ce n'était pas réciproque. Pourquoi m'avait-il posé cette question alors qu'il connaissait la réponse. Je l'aimais depuis des années, depuis le premier jour ou je l'ai rencontré alors que lui était amoureux de Lynn. Il ne m'a toujours que considéré comme une amie, sa meilleure amie probablement mais rien d'autre. Avait-il été tellement aveugle pour qu'il ne s'en rende pas compte. Face à ma révélation, ça lui fit l'effet d'une bombe. Il avait l'air surpris mais j'étais certaine qu'il s'en était douté. Il me lâcha et ne paressait pas savoir quoi répondre à ma question. Il me regarda, et caressai mes cheveux. J'avais toujours le regard embrumait à cause des larmes mais je ne sanglotais plus. Il s'avança alors, voulant faire quelque chose puis s'arrêta au dernier moment. Je ne compris pas. Il me regarda tendrement et ajouta. « Je ne sais pas Jessie, je ressens quelque chose pour toi mais ce n’est pas comme avec Lynn. Je ne veux pas te faire souffrir avec mes incertitudes ». Comme Lynn ? Ca ne sera jamais comme avec Lynn ! Lynn était l'amour de sa vie. Jamais ne ferais le poids face à elle, je le savais très bien. Il passais alors sa main le long de mon bras, je le dégageai. Je ne voulais plus qu'il me touche. J'avais deviné sa réponse, j'en avais été sûre et ceux depuis le jour de mon départ. J'avais ressenti un immense sentiment de rejet mais je ne lui en voulais pas. Je ne le regardais plus, luttant contre les larmes. Je ne voulais pas qu'il voit ce que je ressentais. Je dis alors la voix tremblante. « Je comprends ... » Je n'avais donc plus rien à faire ici, j'avais eu confirmation et j'allais repartir exactement comme il y a deux ans sauf que cette fois-ci je le mettrai au courant. Je me rapprochais une dernière fois de lui et déposa un baiser sur sa joue et murmura. « Au revoir ... » Je me détchai de lui, le regardais une dernière fois et me retournai prête à partir.

Jessie allait parti et moi je n’allais rien faire. J’avais du mal bien sur à la voir partir comme ca. Elle semblait être la personne la plus importante pour moi depuis ses trois ans et je la laissais repartir. Elle m’aimait, je le savais à présent. Je savais pourquoi elle était partie et pourquoi elle partait à nouveau. Je pensais que c’était la meilleure solution qu’on finirait par vivre avec car on oublie jamais. Elle me rejetait mais je crois aussi que sans le vouloir je l’avais aussi éloigné de moi. J’aurais pu dire que je l’aimais mais je ne pouvais pas lui mentir. C’était égoïste. Ce que je redoutais le plus était de la blesser à nouveau.

Je n’avais même pas pu la toucher. Le dernier contact d’elle fut juste ses lèvres qui effleuraient ma joue. J’eux soudainement envie de pleurer, ridicule nan. Je n’avais plus pleuré depuis tant de temps, je m’en souvenais même plus. « Au revoir » Je ne voulais pas de son au revoir. Qu’est ce que j’allais en faire ? Je voulais qu’elle reste, je voulais pouvoir être celui qu’elle espérait. Si seulement il n’y avait pas cette souffrance. Pourquoi fallait-il qu’elle soit revenue ? Pourquoi fallait-il qu’elle m’aime ? J’avais tellement de questions qui resterait sans réponse parce qu’elle n’en avait pas. Je restais debout sans réagir. J’avais cette petite vois dans ma tête qui me disais qu’il fallait la rattraper, que j’allais encore plus souffrir si elle partait.

De toute façon ma petite voix avait toujours raison, c’était ma conscience après tout. Elle ne me laisserait plus tranquille après. Je lui attrapais doucement le bras de Jessie pour la retenir. Je ne m’accrochais pas, elle pouvait partir si elle le voulait vraiment. « Reste Jessie ! S’il te plait ! ». Mon ton était suppliant. Je voulais vraiment qu’elle reste. Mais je savais que si sa décision était prise, je ne pouvais plus rien dire. Elle est têtue, elle ne changera pas d’avis. C’était ma dernière solution. Je savais que si je faisais vraiment tout pour qu’elle reste je l’aurais embrassé mais j’avais tellement peur que ce baiser soi de trop alors je m’abstiens.

Je savais ce que je faisais, je savais ce que je voulais. Pour la première fois depuis des années je n'étais pas complètement perdue et je savais quoi faire. Ce que je voulais c'était lui plus que tout mais face à la non-réciproquité de mes sentiments je ne pouvais décemment pas le forcer à vouloir de moi. Partir, oui c'était la meilleure solution pour lui comme pour moi. Il avait eu ses explications, j'avais eu ma confirmation. Il m'oublierait si facilement sauf que cette fois-ci je ne reviendrais plus, ce sera comme si je n'avais jamais existé. Et puis il irait de l'avant, enfin. Oui je n'aurais jamais dû revenir car pour moi ce n'était qu'une déception, une de plus à mon long palmarès. Et puis j'étais certaine que lui était du même avis, il savait que c'était l'unique solution. Une amitié serait trop compliqué à gérer pour ma part du moins et rien d'autre ne paraissait possible. Oui c'était le seul choix possible, j'en étais sûre.

Face à mon au revoir il ne dit rien. Néamoins il attrapa doucement mon bras pour me retenir, je me retournais pour le voir. Il avait un regard triste, incompréhensif presque apeuré même. Puis il réussit à dire quelques mots, d'un ton plus que supliant. « Reste Jessie ! S’il te plait ! ». J'étais toujours retournée, son ton me faisait mal au coeur. Je ne voulais pas qu'il souffre. Mais il vallait mieux qu'il souffre un peu maintenant que beaucoup durant des mois. Il avait assez souffert durant ses derniers mois. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de l'embrasser. Toutes ces choses m'étaient interdites. Je me rapprochais alors de lui et lui dis, espérant être claire « Je suis désolée Aidan ... Toi, comme moi savons que c'est la meilleure solution ... Plus rien ne me retiens ici...» Il le savait oui ... Il fallait qu'il me laisse partir, je n'avais aucune raison de rester ici. C'était probablement la dernière fois que je le voyais et pour ça il fallait que je fasse ce que je n'avais jamais osé faire ces dernière années. Je me rapprochais de lui, prête à réaliser mes désirs. Il ne comprenait certainement pas ce que j'allais faire mais tant pis, au pire il me rejetterait. J'approchais mon visage du sien tout doucement pour qu'il comprenne mes intentions, il me laissait faire. Je sentais sa respiration contre ma peau. Je m'approchais un peu plus de lui et mes lèvres se posèrent sur les siennes, tendrement et tout naturellement. Je fermais les yeux, je frissonais à présent. Au moins j'avais tenté ma dernière chance. Je me détachai de lui puis l'observai. Je lui murmurais un Merci car il m'avait laissé faire. J'attendais de voir sa réaction.

J’allais vraiment me mettre à pleurer. Mes yeux étaient humides et je regardais Jessie le visage déformé. Je savais ce que je ressentais, c’était de la douleur aucun doute. La laisser partir était une erreur qui me ferait bien plus souffrir quand je me retrouverai dans mon lit le soir. Je me sentais las d’essayer de la récupérer. Je savais qu’elle allait partir et que moi j’allais devoir rester dans ce stupide appartement avec ce stupide boulot. A ce moment là, ma vie entière semblait stupide sans la moindre particule de bonheur et d’avenir. Et je me rendais surtout compta que c’était le départ de Jessie qui me mettait dans cet état. Je n’arrivai pas à trouvé un peu de joie. « Je suis désolée Aidan ... Toi, comme moi savons que c'est la meilleure solution ... Plus rien ne me retiens ici...» Je pensais vraiment qu’elle avait tord, ce n’était pas la meilleur solution pas pour moi. Même si je savais à présent pourquoi elle partait, je ne pourrais jamais arrêter de m’en vouloir et de me dire que j’ai fait le mauvais choix.

Et puis, il a fallut qu’elle m’embrasse. Ce baiser, ce que je n’avais pas osé faire, était rempli d’amour mais aussi de tristesse. Je savais qu’elle allait m’embrasser et je n’ai pas dit non, je ne pouvais pas dire non. Mon cœur chavira quand elle posa ses lèvres sur les miennes. J’ai cru manqué de souffle. C’était bien trop court. C’était un baiser d’adieux car elle ne reviendrait pas. J’en étais sur. Cette visite l’avait détruite elle-même, ca se voyait dans ses yeux. Dire que j’avais cru la connaitre par cœur mais qu’en faite elle me cachait depuis tout ce temps qu’elle avait des sentiments pour moi. Ce baiser était une torture horrible pour moi, j’avais presque oublié le gout de ses lèvres. Quand elle se détachait de moi, je laissai mon bras sur elle et après un instant ce fut moi qui m’approchais d’elle. Avec un peu d’hésitation, je posai mes lèvres. Je ne voulais pas la laissé partir. Je ne voyais pas d’autre solution. Dans ce baiser il y avait de la tendresse mais aussi du désespoir. J’espérais qu’elle comprendrait que je ne la laisserai pas partir. En restant près de ses lèvres, je murmurai quelques mots. Parfois, j’avais l’impression de trop parler. « Je sais que je suis égoïste à cet instant mais je peux pas te laisser » Je passai ma main sur sa joue doucement. Je suis sur que si quelqu’un nous voyait, il dirait qu’elle beau couple alors qu’on se quittait. « Je peux pas te dire adieux ». Une larme coula sur ma joue. Je l’essuyais rapidement et fis un sourire. Ca me faisait rire, un rire nerveux. J’essayais de positivé mais j’y arrivais alors mon visage se referma.

Je ne savais pas ce qu'il ressentait ni ce à quoi il pensait mais il avait le coeur au bord des lèvres. J'avais l'impression qu'il allait pleuré ou s'effondrer parterre. Il souffrait, je le faisais souffrir. Mais avais-je le choix ? Non, certainement pas. Il fallait que je me préserve, que je tente de sauver le peu qu'il me restait et le sauver par la même occasion.Il n'en savait rien mais une épreuve bien plus dure l'attends, lorsqu'il rencontra cette Léanne. Il en serait bouleversé, son coeur chamboulé. Il la prendrait imméditement pour Lynn, elle qui était si belle. Il pourrait même en tomber amoureux, car elle était tout ce qu'il avait aimé un jour. Je voyais trop loin, oui je pensais sans arrêt à ce qui allait à se passer alors que j'aurais dû me focaliser sur l'instant présent, sur Aidan

Face à mes propos il resta muet, ses yeux remplis de désespoir et de douleur. Cela me faisait mal de le voir ainsi, encore plus quand je savais que c'était de ma faute. J'aurais voulu faire taire ses souffrances mais je n'en étais pas capable. Je lui imposais même mon départ. C'était pour ça que la première fois j'étais partie sans le dire à personne, il aurait tenté de me retenir et je serais restée, abandonnant toutes mes convictions pour lui. Quand je l'embrassai il ne s'opposa pas, me laissant faire alors que c'était ce qu'il ne voulait pas.J'étais un monstre de lui infliger cela. Il m'embrassa à son tour, d'un baiser doux mais rempli de sens, de désespoir. Mon coeur battait tellement fort, que j'avais l'impression que j'allais tombée.J'en fus étonnée mais ne dis rien. Avait-il fait juste ça pour me retenir ? Oui c'était le message qu'il voulait me faire passer. Il me murmura alors : « Je sais que je suis égoïste à cet instant mais je peux pas te laisser » Non il ne l'était pas, c'est moi qui l'était car je l'abandonnais encore une fois. Je vis une larme coulée le long de sa joue, il l'essuya le plus rapidemment possible. C'était la première fois que je le voyais pleurer depuis la mort de Lynn. « Ne pleure pas ...» Ca devait lui faire tellement de mal, il était vraiment prêt à tout pour que je ne parte pas. « Je peux pas te dire adieu ». Que pouvais-je bien répondre à ça ? Faisait-il tout cela pour que je reste ? Me donnait-il ce que je voulais plus que tout mais que lui ne souhaitait pas ? Il devait se sentir obligé. « Aidan ... tu n'as pas à faire cela pour me retenir ! Tu te forçes ...tu ne veux pas de ça ... »Telle était mon opinion, une larme coula à nouveau le long de sa joue. Je l'essuyais avec mon doigt et lui caressai le visage. J'avais besoin de lui, mais lui avait besoin de moi d'une autre manière. Je m'approchais alors de son visage et lui murmurais. « Je t'aimerais toujours ... Ne t'en fais pas tout ira bien ...» Oui il irait bien, la souffrance ne dure pas. Elle s'apaise avec le temps

Je laissai tomber, j’en avais marre, marre de lui demander de rester, marre de tout faire pour, marre d’avoir mal. Je devrai souffrir en silence comme j’ai fait ses trois dernières années. Jessie voulait partie, pourquoi ne faisait elle pas quelque chose pour que je la déteste. Elle continuait à être aux petits soins et d’être d’une douceur incroyable. Je m’étais battu, j’avais tout fait. Plus rien ne me vint à l’esprit pour la garder dans cette ville, avec moi. Je ne dis plus rien, j’écoutai juste ce qu’elle me disait. « Aidan ... tu n'as pas à faire cela pour me retenir ! Tu te forçes ...tu ne veux pas de ça ... » Finalement, le baiser n’avait servi à rien. Ce n’est pas ce qui la fera rester. Elle était déterminée. Je me trouvais idiot de ne pas l’aimer comme elle l’aime. Ca serait tellement plus facile. Tout serait plus facile.

Je continuai de pleurer malgré moi. Ce n’était pas un flot continu de larmes, c’était juste une comme ca de temps en temps. La douceur de sa main quand elle se posait sur moi faisait presque mal. Ce serait la dernière attention pour moi. Je ne la reverrai plus, je ne la sentirai plus que ce soit la douceur de ses lèvres, de sa peau ou même la douce odeur de son parfum. Je restai là, les deux bras battant, le long du corps. J’attendais qu’elle arrête et qu’elle parte, que tout ça soit fini. A présent, j’aurais du profiter du moment mais je n’y arrivais pas.

Elle s’approcha de moi, juste pour me parler. « Je t'aimerais toujours ... Ne t'en fais pas tout ira bien ...». Là, je sus que c’est elle qui souffre et qui souffrira le plus. C’était à moi à partir, elle, elle ne fera que retarder le moment. Pas que ca ne me plairait pas mais je savais que de toute façon il n’y avait aucun moyen qu’elle reste. Doucement, j’enlevai sa main. Je la gardais un peu dans la mienne le temps que j’ai fini de parler. « Adieux Jessie. Prend soin de toi, ne fais rien de stupide. Moi aussi, je t’aimerai toujours. » C’était ma dernière phrase à son intention. Ma dernière phrase aussi pour quelques jours car j’allais prendre congé quelques jours pour m’en remettre. Je lâchai sa main, regardai son visage pour ne pas l’oublier et fis demi tour. Je ne marchai pas directement. Je ne savais pas pourquoi mais j’espérai qu’elle me dirait qu’elle reste. Mais ce ne fut pas le cas alors je commençai à marcher doucement. Les larmes roulaient toujours le long de mes joues et je ne les arrêtais pas.

Je ne voulais pas partir, j'avais juste peur de souffrir encore. Partir maintenant était ce qu'il y avait de mieux à faire. J'en avais assez de ces déceptions, je n'aurais pas supporté la prochaine fois qu'il tomberait amoureux et qu'il me parlerait d'elle.C'était plus que je ne pouvais tolérer. Et lui qui faisait tout pour que je reste, même m'embrasser alors qu'il ne m'aimait pas pour que je reste près de lui. Je devais sans aucun doute être un monstre, ça aurait été tellement plus facile qu'il me déteste. Ca ne lui aurait fait aucun mal et il aurait oublier si facilement. J'aurais même accepté cela de sa part, après tout ce que je lui avais fait...

Et il continuait de pleurer, ça me faisait tellement mal de le voir ainsi. Je voulais le revoir sourire au moins une fois. Je n'étais même pas assez forte pour lui dire adieu définitivement, je faisais durer le moment et il l'avait bien remarqué. Ce n'était pas moi qui partirais en premier mais lui. Il fallait bien que l'un de nous deux fasse le premier pas mais j'avais tellement besoin de lui.Je voulais partir, espérant que ça irait mieux après mais je n'y arrivais même pas. Et si changeait d'avis, que dirait-il ? Peut être souffrirait-il un peu moins et peut être que j'arriverai à tenir encore quelque temps dans le rôle si compliqué de sa meilleure amie ? Je n'en savais mais ça valait sûrement le coup d'essayer. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit il avait pris ma main dans la sienne. Ses larmes coulaient le long de ses joues, il allait me quitter je le savais. « Adieu Jessie. Prends soin de toi, ne fais rien de stupide. Moi aussi, je t'aimerai toujours » Prendre soin de moi ? Je n'ai jamais été capable de prendre soin de moi il le savait très bien. Et je ne ferais rien de stupide pour lui. J'aurais tellement aimé que mon amour soit réciproque. Je ne dis rien, les larmes me montaient aux yeux. Il lâcha alors ma main, me regarda alors un instant il devait certainement attendre que je lui dise que je reste mais il se retourna et s'en alla. Je restais là, plantée comme un piquet. Je n'étais pas capable de bouger ni de dire quoi que ce soit. J'étais certaine que lui aussi pleurait. Je cessais de réfléchir, il fallait que je le rattrape. J'allais souffrir je le savais mais tant pis il en valait la peine. Je criais alors : « Attends ! » Je me mis à courir dans sa direction, je le rattrapais et me mis en face de lui. Il pleurait toujours, je ne supportais pas cela. Je lui dis alors : « Je reste ... si tu me promets de ne pas me parler de la prochaine fille dont tu tombera amoureux ...» Je sèchais à nouveau les larmes qui coulaient le long de ses joues et attendais sa réponse, il allait m'en vouloir.

J’étais reparti dans l’ombre. Je regardais mes pieds que je trainais au sol. Je n’essayais plus de ravaler les larmes qui coulaient automatiquement le long de mes joues. J’aurais peut être du dire que je l’aimais. Les sentiments que j’avais ressentis m’étaient comme inconnus. Je ne suis pas tombé amoureux de beaucoup de femmes peut être deux ou trois avant Lynn. Avec Lynn ca avait été si différent que je me suis dis que les précédente ce n’était pas de l’amour. Pourtant quand j’ai revu Jessie, c’est ce sentiment, celui que j’avais connu il y a bien longtemps que j’ai ressenti. Je sais qu’aucune femme ne sera Lynn, que personne ne la remplacerait mais qu’il faudra que je retrouve quelqu’un avec qui je me sens bien et aujourd’hui c’était Jessie. Mais elle partait alors c’est que nous n’étions pas fait pour être ensemble. Je chottai dans un caillou que j’envoyai quelques mètres plus loin. Je me dis que je rechotterai dedans quand j’y arriverai.

Je n’aurais pas cette chance. Mais ce qui m’empêcha de le faire était bien mieux. J’avais perdu espoir mais elle était quand même rester. « Attends ! » Quand elle m’appela, j’arrêtai automatiquement de pleurer et un grand sourire s’afficha sur mon visage. Je me retournai pour être sur de ne pas avoir rêvé. Mais elle vint plutôt se mettre devant moi. Elle ne souriait pas contrairement à moi qui étais était plus qu’heureux qu’elle m’ait arrêté. Il n’en fallait pas beaucoup, juste qu’elle me dise qu’elle reste. C’est ce qu’elle fit. « Je reste ... si tu me promets de ne pas me parler de la prochaine fille dont tu tombera amoureux ...». Je ris d’un cou à l’énoncée de cette phrase. Elle sécha les larmes qui étaient encore présente sur mes joues. Cette fois ci je pleurais de joie et mon sourire était toujours figé à mes lèvres. C’étais a moi de passé une main sur son visage. J’étais tellement heureux que je ne fis pas attention à ce que je disais. Je ne voulais pas lui dire pour être sur de ce que je ressentais. « Et si c’est toi ? ». Je savais que ça allait la surprendre alors je restai calme et mon sourire disparut. Maintenant que c’était dis je voulais rester sérieux. J’attendis sa réponse. J’espérais qu’elle n’allait pas le prendre mal.

Ce que je faisais était absolument invraisemblable ... Quelques instants auparavant j'étais décidée à partir, à m'en aller et ce pour toujours et maintenant je changeais d'avis. Je pensais automatiquement à ce que disait mon père quand j'étais petite :" Y a que les cons qui changent pas d'avis " ! Il pouvait être fier de moi je ne faisais apparemment pas partie de cette catégorie de personnes. Néanmoins je savais que j'allais souffrir, je ne voyais aucune autre issue mais j'avais tellement besoin que j'étais prête à tout. J'endurerai tout cela malgré tout, j'en étais capable ... Enfin j'espérais en être capable ... Seul le temps me le dirait.
Encore une fois je le laissais partir, ma tête me disait de le laisser s'en aller mais mon coeur me disait rattrape le. J'ai préféré écouter mon coeur, je lui ai crié d'attendre et il s'est arrêté. Il n'eut pas le temps de se retourner que j'étais déjà en face de lui, il avait un léger sourire sur les lèvres. Au moins lui était heureux, c'était tout ce qui m'importait.

Il rigola de suite face à ma requête, il souriait même. J'avais surement l'air d'une dépressive par rapport à lui. Il passa sa main sur mon visage, un geste tendre qui me surpris. Etait-il tellement heureux qu'il en oubliait ces convictions ? A ma grande surprise il me demanda. « Et si c’est toi ? » Tout simplement impossible. J'avais abandonné cette idée il y très longtemps et ça ne pouvait arriver qu'en rêve. Je baissais les yeux et répondis : « Ca n'arrivera jamais ... ». Je laissai échapper un léger soupir puis le regardai à nouveau. Je le regardai, il doutais apparement. Ses yeux étaient indéchiffrables et il avait effacé son sourire. Je n'osais rien dire de plus, j'attendais seulement une réaction. Pourquoi avait-il posé cette question d'ailleurs ? Alors qu'il venait il y a quelques minutes à peine de me rembarer, peut être y songeait-il réellement.

[J'ai pas fais mieux là ]

Je n’avais rien prévu. Ma vie ne devait pas changer pour moi. J’étais tombé dans cette phase de la vie où l’on ressent ni joie ni bonheur, ni lassitude ni peine. Une phase où l’on se laissait juste aller dans les jours qui venaient. On se levait tout les matins à la même heure même le dimanche. On voyait parfois ses amis mais ca ne nous faisait rien. Bien sur on ressentait un manque si on ne les voyait pas pendant un moment mais le fait d’aller les voir était devenu naturel, habituel. C’était juste comme ça. On ne voyait pas de fille en particulier, on n’était plus amoureux et on ne ressentait même pas une envie d’avoir quelqu’un dans son lit. Je n’en étais pas lassé jusque là de cette vie jusqu’à ce soir là. Je ne m’étais pas rendu compte quel tournure avait pris ma vie depuis qu’elle était partie. Parce que je n’avais plus de personne avec qui j pouvait rire. Bien sur, mes autres amis me faisaient rire mais avec elle c’était différent. Je me sentais à l’aise avec elle, il n’y avait pas de sujet tabou. J’avais l’occasion de reprendre ma vie d’avant, de rire à nouveau, de ressentir les sentiments que depuis longtemps j’effaçais.

Un jour dans un film, un homme peu ordinaire à dit « Notre vie est définie par des opportunités... Même celles qu’on manque.» Je trouvais qu’il avait raison. Surtout en ce moment. Bien que j’aurais du lui dire que je l’aimais, j’ai raté cette chance et la suite de ma vie a été écrite. On dit aussi que c’est nos choix qui façonnent notre vie. Mais aussi celle des autres. Elle a choisis de rester. Sa vie changera mais la mienne aussi. Et en quelques seconde, celle où elle à prononcer « Je reste ... », la vie de toute la ville ainsi que celle de là où elle vivait avant changea.

J’ai quand même essayé de me récupérer mais c’était un coup dans l’eau. Je réessayerai. Je m’en fous de toute façon tant qu’elle reste. « Ca n'arrivera jamais ... ». Un sourire optimiste s’affichait sur mon visage. Je ne répondis pas à ca. Je ne montrai pas ma légère déception. De toute façon ma joie était telle que je ne ressentais pas beaucoup ce sentiment. Je ne fis que de m’avancer vers elle. Je la pris doucement dans mes bras. Je ne la serra pas comme les dernières fois, ici, c’était chaleureux et emplit de joie. « Merci ». Je la relâchai. Et avant qu’elle se demande pourquoi je la remerciai, je m’expliquai. « Merci de rester, merci de rester malgré la souffrance que tu as du supporter, merci » Sur ses mots, je m’avançai un peu dans la ruelle. Ne la voyant pas me suivre, je me retournai avec un sourire. « Tu retournes avec moi ? ». J’espérai qu’elle allait accepter. Je voulais qu’elle me raconte ce qu’elle avait fait pendant ses trois ans. Je voulais tout savoir de sa vie même si ce n’était pas important pour elle pour moi ca l’était.