« - Je me demandais, si tu te rappelais que le garage existait, Tanner ! » l’apostropha Ted avec un regard bienveillant. « mais c’est qu’en plus tu t’es reconvertit en baby-sitter. »
Noam grimace. Comment s’expliquer sur le sujet sans que ça prenne de proportion alarmantes, lui est pénible. Il pose alors les yeux sur Noaly qu’il maintient sur sa hanche.
« - Pas exactement. » souffle-t-il mal à l’aise. Il a horreur de parler de lui. Alors parler du fait qu’il est papa, c’est tout simplement ahurissant. Il ne compte que passer au garage. Il voulait juste prendre un peu l’air avant de rejoindre Charly au Bones. Le fait que le garage se trouve à deux pas, l’arrange grandement. « Je te présente Noaly… ma fille. »
« - Ta fille ? » répète Ted en le dévisageant avant de rire nerveusement. « Tu rigoles. Cette beauté ne peut surement pas être ta fille. »
« - Je savais bien que personne ne me croirait. » hausse-t-il les épaules. « Mais là, c’est sa mère que tu vas vexer. »
« - Le bébé de Charly… » se rappelle alors Ted en se pinçant les lèvres, après réflexion.
« - Notre fille, en effet. » répète Noam. Il en sait pas exactement comment se comporter vis-à-vis des personnes de son entourage, par rapport à sa relation avec Charly et Noaly. Il croise le sourire rassurant de Ted.
« - T’en fais pas. J’suis au courant de rien. » le rassure-t-il avant de passer un doigt sur la joue de la petite fille. « ça veut dire que ça s’arrange entre vous. »
Noam esquisse un sourire. Il ne veut pas afficher son histoire avec Charly dans les rues de la ville. Ils ont besoin de temps pour se retrouver. D’autant plus que personne n’a connaissance de l’état de la jeune femme. « Je… » hésite Noam avant de laisser échapper un léger soupir. « On est amis et parents de Noaly. Il y aura toujours quelque chose entre nous. Si c’est ce que tu veux savoir. »
« - D’autres langues de vipères se gêneront pas pour disséquer vos vies. » assure Ted. « Tant que vous êtes heureux, c’est le principal. »
Ted n’est pas du genre lourdaud à toujours suivre les ragots de la ville. Lui-même a eu son lot de commérage sur sa vie. Alors il sait très bien combien ces rumeurs peuvent être fausses et ridicules. Il esquisse un sourire à ses visiteurs et ne tarde pas à enchainer. « En tout cas, j’suis heureux pour vous deux. » Seulement Ted doit lui dire quelque chose. A chaque fois qu’ils ont évoqué le sujet de la famille, Noam s’est considérablement refermé à chaque fois. Ainsi, Ted a vite comprit qu’il devait exister des tensions chez les Tanner. « Tes parents sont passé la semaine dernière. Ils souhaitaient te voir. »
« - Tu leur as dit quoi ? »
« - Que tu t’étais absenté pour quelques temps. » expliqua-Ted. « Si t’as des problèmes avec eux- »
« - Je règlerais ça plus tard- »
« - Noam, j’ai pas de conseil à te donner… mais t’as déjà perdu Lynn- »
« - Reste en dehors de ça, Ted. Les Tanner ne méritent pas qu’on se penche sur leurs vies. Vraiment pas. »
« - Comme tu voudras. » hausse-t-il les épaules. « Si tu veux un avis extérieur, tu sais où me trouver. »
« - Merci Ted. » murmure Noam en voyant une cliente rentrer dans le garage.

Noaly dans ses bras qui marmonne un « maman », ils quittent le garage et traverse la rue pour remonter l’avenue, malgré les paroles de Ted qui résonne dans son esprit. Plus haut se situe le Bones où il est certain de trouver Charly plongé dans les comptes. Il sait qu’en les voyant, elle va rouspéter mais il s’en moque. Tant qu’il peut l’empêcher de travailler trop dur, il continuerait ainsi jusqu’à la fin. Il se perd dans ses pensées. Les propos de Ted le tracasse. Les Tanner appartiennent à son passé. C’est dû moins ce qu’il assure. Toutefois, il a conscience qu’il doit en parler. Charly lui en a déjà fait part. Elle n’insiste pas sur le sujet et d’une certaine façon, il lui en est reconnaissante. Mais de l’autre, il ne veut pas l’accabler avec cette histoire de famille. Pourtant, elle fait partie de cette famille à bien y réfléchir. Grimaçant, il continue sa route sans faire attention lorsqu’il manque de bousculer une jeune femme.

« Tentiooon ! Papa !! » lance Noaly en fixant son père. Il a juste le temps de piler avant de réellement voir la jeune femme qu’il reconnait après un instant. « Oh… Désolé Maureen ! » s’excuse-t-il en guise de bonjour.

Depuis deux ans, il s’évertue à ne pas penser aux Tanner. L’effet de la trahison n’est toujours pas dissipé. Qui aurait pu pensé que ceux qui l’ont élevé lui cacherait une chose si importante ? Noam n’avait jamais été un gamin difficile. Comme tout garçon il avait été turbulent mais avec les années, il avait finit par s’assagir. Et puis, il faut reconnaitre que Lynn et Charly ont jouer un rôle prépondérant dans son attitude. Seulement, il ne s’agit pas d’elles à cet instant. Mais de ses parents adoptifs qui semble décidé à vouloir lui parler. Noam est reconnaissant à Ted de lui avoir donné une issue de secours. Noam se doute que les Tanner ont du passer à l’appartement. Peut être même ont-ils parlé à Miss Spitz qui a du leur apprendre que Noam passait un temps considérable avec Charly. Combien de temps lui restait il avant qu’ils ne débarquent au Bones ? Cette idée fit naître une nouvelle fois cette colère à leur encontre. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec eux. Il voulait juste vivre sa vie et peut être essayer de nouer un lien avec cette famille biologique. Ou du moins essayer. Son pas s’allonge en remontant la rue qui le mène au Bones. Ces pensées s’égarent entre sa situation et les Tanner. Si Lynn était encore là, ils ne les auraient pas sur le dos de cette manière. Leur secret aurait été bien gardé. Sauf qu’il n’en peut plus des secrets, silence, non-dit et regards suspicieux. Noam ne demande pas la lune, juste de pouvoir vivre en paix avec ceux qu’il aime. Il est même prêt à ne pas brusquer Charly devant la maladie. Quelques années plus tôt, il aurait foncé droit devant sans réfléchir aux conséquences. Aujourd’hui, Noaly était là. Elle était celle qui ferait la différence. Son petit bras accroché autour de son cou, il l’écoute babiller comme elle le fait régulièrement. Il ne capte qu’un mot sur trois mais c’est bon de sentir cette moitié de lui, pleine de vie. Son avertissement l’aurait presque fait sourire, s’il n’avait pas manqué de bousculer quelqu’un. Il s’excuse rapidement avant de reconnaitre Maureen. Ça fait bien des semaines qu’il ne l’avait pas vu.

A grandir entouré de filles, il avait apprit certaines choses sur elles. Souvent leurs sourires cachaient de profondes blessures. Lorsqu’elles se justifiaient, c’est qu’il y avait un malaise. Mais surtout, lorsqu’elles disent qu’elles vont bien, c’est tout l’inverse. Noam le sait pertinemment. Combien de fois, Charly lui a répété qu’elle allait bien pour lui dissimuler sa maladie ? Il n’avait pas été dupe. Immédiatement, il avait sentit qu’elle lui cachait quelque chose d’important. Noam n’est pas doué pour s’exprimer, cependant il sait écouter. Car en dépit de ses problèmes, il a toujours su aider les autres. Et la première a toujours été Charly. Alors oui, il s’estime assez méticuleux lorsqu’il s’agit de flairer quelqu’un qui va mal.

« - Tes yeux disent le contraire. » répartit Noam avec un sourire engageant. Il a du temps à perdre. Ou du moins, il laisse un sursis à Charly pour sortir du Bones, même s’il la connait suffisamment pour savoir qu’il va quand même devoir l’arracher à ses obligations. « Si t’as un peu de temps… on pourrait aller boire un café. »

Rien ne la force à accepter mais il sait qu’après même quelques minutes de discussion sur ses problèmes ou sur un tout autre sujet, elle se sentira peut être mieux. Noaly fixe alors la jeune femme puis fronce légèrement les sourcils.

« - Voi maman ? » demande la petite fille aux yeux verts, en les levant vers son père.

« - Bientôt, crapule. » l’embrasse-t-il sur la tempe, avant de diriger son regard vers Maureen. « Je te présente Noaly. Ma fille. » Il aurait du rajouter que c’était également celle de Charly. Mais à bien y regarder, les traits des Evans transparaissait de manière affolante sur la petite fille. Les yeux de Maureen exprimèrent un instant de stupéfaction puis un sourire plus sincère envahit ses traits. Noam y répondit spontanément. « Oui, je sais… moi, papa… c’est la chose la plus invraisemblable ! Tout le monde me regarde avec l’air de dire, « c’est une blague ? » » plaisante-t-il avec entrain. Sauf que tout le monde finissait par réaliser qu’il n’y avait pas de chute à cette blague, car Noaly était belle et bien sa fille. Son petit démon aux boucles ébènes avec les ailes d’un ange.

Repensé à sa vie d'avant . Se souvenirs de tous se qu'elle avait vécu en 25 ans en Australie. Maureen ne voulait plus. Elle s'efforcer depuis qu'elle avait aménager ici et par conséquent changer de vie , a ne plus y penser. Se qui n'étais pas toujours facile . Comment oublier tans d'années de bonheur malgré tous ? A vrai dire elle n'avait pas la force de tiré un trais sur son passé , ses amies , sa vie. Elle était obliger à présent de faire du mal au gens. A l'instar de sa meilleur amie Hannah...Lui cachais une partis de la vérité et lui dire de l'oublier étais très dur pour la jolie brune , surtout qu'elle même n'y arrive pas . Mais elle savait que c'était pour son bien. Si Maureen avait dis a son amie où elle se trouvait à présent elle aurait été capable de venir la retrouver et le m'être devant le fais accomplie.

Si elle ne risquait pas aussi gros , Maureen serait bien rentrée en Australie. Mais risqué de se faire arrêter et par conséquent abandonner sa petite sœur, se n'étais même pas envisageable. Ellie grandissait a vue d'oeil. Elle avait à présent treize ans. Elle rentré dans l'adolescence et elle avait besoin d'attaches. Besoin de se connaitre , de savoir la vérité. Et Maureen ne serait sans doute pas capable de lui cachais la vérité très longtemps.

Maureen , avait toujours reproché à ses parents adoptifs depuis qu'elle savait qu'elle avait été adopté le fait qui ne lui on pas dis plus tôt se lourds secret. Et maintenant elle reproduisais les mêmes erreurs. Elle s'en voulais de detruire ainsi la vie de sa petite soeur. Pourtans elle sais qu'elle réagissais par amour et non par égoïsme. Parfois l'idée qu'elle aurait été mieux dans une famille d'acceuil venais simiser dans l'esprit de miss Preston. Et elle n'arrivais pas à la chasser. C'étais à ces moments la qu'elle l'aché prise et baiser les bras. Elle ne pouvais pas faire de sa vie , une vie "normale" car elle ne l'étais pas. Ellie ne l'étais pas.

Perdu dans ses pensées , la jolie brune n'entendis presque plus Noam Tanner son voisin, qui lui parlait. il lui proposait d'aller boire un verre si elle avait un peu de temps. Du temps Mau' en disposait beaucoup surtous en se moment. En temps normale elle aurait refuser poliment l'invitation du jeune homme , car elle n'appréciais pas des tonnes de se confier et de parler de sa vie. Elle préférée intérioriser. Cela dis Noam été quelqu'un de confiance. Et assez attentif aux problémes des autres. Les gens de cet région étais très chaleureux.

<<Pourquoi pas...j'ai besoin de pensé à autres choses....>>

A l'annoce de Noam , un sourire se dessina sur les lèvres de Maureen . Un vrai et sincère cette fois. Noaly était tellement mignonne. Elle ressemblait un peut a son père mais avait quand même beaucoup de trait qui ressemblait à sa mère Charly Evans il ni avais aucuns doute. Mau' s'aprocha et pris la petite menotte de l'enfant. Elle aimais beaucoup les petits. Le temps où Ellie étais bébé été bien révolue mais Maureen se souviens qu'elle s'amuser beaucoup à prendre soin d'elle.

<<Elle est magnifique Noam... Toi et Charly doivent être très heureux !>>

En y réfléchissant , Maureen n'avait jamais aperçue Noaly et Noam ensemble. Pourtans la petite fille devais bien avoir trois ans. La questions brulait les lévres de Miss Preston mais elle s'avait que c'étais très deplacer de possé une tel questions. Cela faisais étrange de voir Noam donnait tans de tendresse à sa fille. Maureen avait toujours pensée que c'étais un macho et qu'il n'aimais pas s'attacher au gens. En vérité c'étais un gros nounours.

<<Etre père te va très bien ne t'en fais pas je suis sur que tu t'en sortira à merveille et que toi , Charly et se petit ange formerais une grande famille très soudé. >>

Elle lui adressa un grand sourire. Elle étais sincére. Voir les gens autours d'elle la rendais heureuse . Sa l'aidais à oublier ses soucis.

Avec ce retour, sa vie était devenue encore plus compliquée, déroutante et semée d’embûches. Si dans un premier temps, il avait du faire face à bien des confrontations, Noam commençait tout juste à voir le bout du tunnel. Lorsqu’il y songe, un visage se forme dans son esprit. En serait il là, si Charly n’avait pas fait le premier pas ? Elle avait crée cette brèche en lui. Osez briser cette carapace de fortune qu’il s’était faite au cours de ses deux années. Mais au final, il lui était reconnaissant. Il était désormais sobre, recommençait à voir leurs amis, même si pour la famille – il faut reconnaître que la situation est bien plus complexe – mais surtout, il réapprend à vivre. A son retour, chacun avait avancé dans des directions opposé. Ils auraient dû se détester, se faire du mal à ne plus être capable de supporter la présence de l’autre. Sauf qu’ils ne font jamais rien de façon conventionnelle tous les deux. Leurs souffrances les rapprochent. Entre disputes et réconciliation difficiles, ils se confient l’un à l’autre comme si ses deux années ne s’étaient pas écoulées. L’existence de Noaly a eu un rôle inestimable dans leur rapprochement. Bien sur à Hope Mills, lorsqu’on prononce le prénom de Noam, celui de Charly n’est guère loin. Si dans un premier temps il était effrayé de revenir, il ne le regrette pas. Il a une fille qu’il apprend à connaître un peu plus chaque jour et Charly. Sa Charly qui ne fera jamais rien pour lui faciliter la vie. Mais c’est aussi pour ça qu’il l’aime. Personne ne pourra mieux la comprendre que lui. Vivre ensemble lui rappelle cette période à l’appartement. A cette pensée, c’est même mieux que ça. La voir passer la porte de la maison et prendre leur petite fille dans ses bras, l’émeut plus qu’il ne pourra l’exprimer par les mots. Toutes les deux forment sa famille. A chaque regards qu’il pose sur elles, il sait désormais que s’il est revenu c’était pour ça. Pour elles. C’est toujours dans ses moments que la maladie de Charly vient brouiller ses pensées. Il a peur de ce qui se passera. Aller aux séances de chimiothéraphie, rencontrer les médecins, pénétrer dans cet hopital où il a vu sa sœur mourir. C’est bien plus qu’une simple épreuve. Il se doit de faire preuve de courage pour Charly. Il sait l’enfer qu’elle a traversé. Sa famille a été décimé avant même qu’elle puisse être totalement heureuse. L’est elle aujourd’hui ? Il aime à penser que lui. Ils sont une famille mais aucun d’eux n’a réglé leurs problèmes.

La famille est importante pour Noam. Ses rapports avec les enfants, sa facilité à capter leur attention, ses relations avec Lynn. A vrai dire, Noam n’a jamais eu de difficultés pour se lier aux gens. Aimer n’est pas réellement un problème pour lui, mais l’exprimer est tout autre. En découvrant la vérité sur son existence, il prend sur lui. Il lui a déjà fallut du temps pour en parler à Charly. Ça n’a pas été une partie de plaisir car, il lui permettait ainsi d’ouvrir une petite porte sur son cœur. La vérité explosera. Noam sait que ça ne pourra plus durer bien longtemps. En remettant ce dossier à Reese – qui n’est autre que sa petite sœur – il attend un geste. Leur relation est très difficile. A cause de leur passé et des mauvais tours qu’il a joué à la jeune femme. Des années ont passé et il espère secrètement pouvoir se rapprocher d’elle. Peut être un peu mieux comprendre sa sœur et leurs parents biologiques. Il éprouve de la colère à leurs égards mais le besoin de vérité prime sur le reste. Peut être est ce la raison pour laquelle, il est si déterminé à comprendre. Les Tanner ont commit la plus grave erreur qui existaient. Ils l’ont élevé. Ainsi, ils auraient du savoir combien la vérité avait toujours primé dans la vie de Noam. Le mensonge est ce qui a détruit sa vie. Et la mort de Lynn, l’a brisé. Il se rappelle encore de ce jour où elle lui a fait promettre de veiller sur Charly et Aidan. L’intensité dans les yeux de la blondinette, sa main qui avait serré ses doigts et ce besoin de promesse, ça lui avait arraché le cœur. Parler de ces moments, lui était encore difficile. Et elle avait eu ces quelques paroles. « Prends soin de Charly, elle va avoir besoin de toi. » A l’époque, il n’avait pas comprit entre les lignes. Aujourd’hui, il savait qu’elle était au courant pour Noaly.

Ses pensées venaient s’emmêler. Désormais sa vie tournait autour de Charly et Noaly. Les Tanner étaient bien loin de ses priorités. Et ce, même si Lynn avait été leur fille biologique. Sa vie avait prit un tournant en apprenant lors de cette nuit à l’hôpital. Par moment, il éprouve l’impression que Lynn est tout près. Lorsque Noaly pose sa tête dans le creux de son épaule, il pourrait jurer entendre sa sœur rire et lui faire ses petites remarques piquantes. Perdus dans ses songes et les babillages de Noaly, du haut de ses un an et demi. Il manque de bousculer Maureen. Ça n’est pas dans ses habitudes d’être inattentif, il s’excuse rapidement et remarque très vite le trouble chez elle. Même si son objectif était d’aller au Bones pour extirper Charly de ses obligations. Il lui donnait encore un répit. Ainsi il se retrouva à proposer à boire un café à Maureen. Acceptant, il lui sourit doucement avant de l’embarquer en direction du Bones. Pensez à autre chose. Il fronce légèrement les sourcils, et axe son regard vers elle. « De reprendre des couleurs et de me raconter ce qui te tracasse. » Enchaine-t-il avec cette bienveillance dans les yeux.

Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour que la conversation dévie sur sa fille. C’est son rayon de soleil. Ses rires, ses sourires, ces mimiques troublantes, ses expressions faciales et ces mots qu’elle escamote. Des petits détails qui rend Noam heureux. Jamais, il n’avait imaginé que devenir papa le mettrait dans un tel état. Il adorait sa fille. S’occuper d’elle, n’était en aucun cas une charge. Et d’une certaine manière, c’était comme s’il passait ses journées avec Charly. Il regarde Maureen jouer avec les doigts de sa fille et cette dernière se met à l’observer méticuleusement. Heureux. Etait ce vraiment ce qu’ils étaient en ce moment même ? Noam aimerait pouvoir le dire mais le cancer de Charly et les non-dits ne semblaient pas être totalement dissipés. Noam trouvait à peine le temps de passer un moment avec elle ou même parfois tous les trois. Bien sur, tout allait bien mieux entre eux. Mais ils étaient encore loin du compte. Il s’entendit pourtant répondre naturellement.

« - Le bonheur est une chose fragile. » Il ne veut pas rentrer dans les détails. Pourtant, il sent sa fille se raccrocher à lui et se mettre à sucer son pouce. Cette simple vision lui rappelle un matin où il s’était réveiller seul dans le lit. Son premier réflexe avait été de fouiller la maison à la recherche de Charly. C’est seulement en dernier recours qu’il avait été voir la chambre de leur fille où toutes deux dormaient à poings fermés. Noaly suçant son pouce, glissée dans les bras de la jeune maman qui la serrait maternellement contre son cœur. Cette vision le poursuivait très régulièrement. C’était l’un des moments volés où Charly montrait l’étendu de l’amour qu’elle éprouvait pour leur fille. « La vie est bien souvent cruelle. On doit profiter de chaque seconde de bonheur comme si c’était la dernière. Elles sont toute ma vie, ces deux là. »

Il n’est pas du genre à se confier. Enfin qui n’est pas au courant que Charly détient son cœur depuis toujours ? Certes, les disputes entre eux n’ont pas réellement disparus. Mais tout le monde sait – aujourd’hui encore plus – qu’il fera n’importe quoi pour sa famille. S’il devait être fier de deux personnes, ça serait elles sans aucune hésitation. Il a peur du futur mais n’en dit rien. Pour le moment, il se contente d’être là pour elles, comme Charly l’a été quelques mois plus tôt, à son retour. Il espère alors que ça les guidera sur la bonne route, ensemble.

Former une belle et grande famille. Lorsqu’il entendait ses quelques mots, il voulait y croire. Sauf que c’était toujours dans ses moments précis que le cancer de Charly surgissait dans son esprit. Personne ne se doutait de sa maladie. Il avait du d’ailleurs être déterminé pour la faire craquer. Sans ça, il n’en aurait jamais rien su. Car Charly protégeait toujours les siens et elle estimait qu’ils auraient surement une meilleure vie sans elle. Sauf que Noam savait que ça ne pourrait pas être son cas, si Charly ne serait plus à son coté. Elle était son âme sœur et sans elle, il avait touché le fond. Même avec leur fille avec lui, il a conscience que ça ne lui suffirait jamais. Noaly n’est dans sa vie que depuis quelques semaines et il n’a que quelques regrets. Ne pas avoir été là pour Charly au moment de sa grossesse et de son accouchement. Là avait été sa plus grosse erreur. Peut être était ce aussi, la raison pour laquelle, il couve autant les deux femmes de sa vie. Il les veut heureuse et lorsqu’il pense au futur, il se voit entouré de mini Evans-Tanner et de Charly blottie dans ses bras.

« - Grande famille ? En salle d’accouchement, je suis sur que Charly sera capable de me tuer en mettant notre enfant au monde ! » rit il doucement. Avec leurs caractères respectifs, il n’y auraient rien d’étonnant. Paradoxalement, il sait qu’elle n’envisagerait jamais d’élever leur famille sans lui ou encore qu’elle l’empêchera de voir leurs enfants. Pour Noam, la priorité serait toujours sa famille. Il le prouve à cet instant précis avec Noaly dans ses bras. Adressant un clin d’œil à sa fille, cette dernière lui adresse ce petit sourire malicieux. Il dépose un baiser sur sa tête et poursuit en direction du Bones, Maureen à son coté.

« - C’est à peine si je t’ai croisé ces derniers temps. Des problèmes ? »