Un balai dans la main, Charly s'activait à nettoyer la maison de fond en comble. Noaly, bien en sécurité dans son parc, s'évertuait à rire et chantonner, comme si la bonne humeur de sa mère avait déteint sur elle. Parce que malgré tout ce qui n'allait pas dans sa vie, aujourd'hui était un grand jour et elle en pouvait plus d'attendre. A chaque fois qu'une voiture se garait près de chez elle, elle courait à la fenêtre, comme un enfant la veille de Noel qui attend le gros bonhomme rouge. Elle était excitée comme une puce. Elle n'avait plus qu'une hâte, c'était de voir la jolie tête blonde de sa cousine. Elle avait encore du mal à croire qu'elle allait enfin la revoir, qu'elle allait enfin pouvoir avoir un allié indéfectible dans le bazar qu'est devenu sa vie. En même temps, elle ne peut s’empêcher d’être anxieuse. Maxyne a toujours vécu sans se soucier des conséquences, au contraire de Charly, qui sans s’en rendre compte s’est encroutée dans une vie, qu’elle n’a pas voulu pour elle. Hormis sa fille, il n’y a rien de quoi être fière et puis il y a cette chose qui la ronge doucement, qui prend possession de son corps et la rend malade. Elle a conscience que bientôt, elle va devoir lui annoncer son cancer et que les choses seront différentes entre elles, mais pour le moment, elle veut seulement profiter de Max et de sa bonne humeur.

Une voiture se gare de nouveau devant la maison Evans et Charly se rue à la fênetre. Cette fois-ci, il n’y a plus aucun doute. C’est elle. Elle est là. La chevelure blonde et le sourire angélique ne laisse aucun doute. Maxyne est là et Charly ne peut s’empêcher de se sentir heureuse et soulagée de la voir enfin arrivé. Elle se rue vers la porte d’entrée et Maxyne n’a pas le temps de toquer que déjà la jolie brune ouvre la porte et la prend dans ses bras. Bon dieu ce qu’elle lui a manqué. « Bon sang, j’arrive pas à croire que tu sois là. » Elle se détache d’elle pour la détailler du regard avant de se mettre à sautiller comme une petite fille. « T’es trop canon. Je suis trop contente que tu sois là. Viens, je vais te montrer ta chambre. Tu dois être super fatiguée.» Elle déblatère sans aucune pensée cohérente, mais la joie la rend bavarde et faut avouer que ça fait un bout de temps qu’elle n’a pas été heureuse.