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« Si vous aimez, ce n'est pas cet amour qui fait partie de votre destinée ; c'est la conscience de vous-même que vous aurez trouvée au fond de cet amour qui modifiera votre vie. »

Le courage me fait cruellement défaut, je l'ai ardemment cherché à travers tout les États-Unis, maintenant que je suis à quelque pas d'elle je manque de courage la peur me gagne et me noue les entrailles. C'est un ami qui m'a donné son adresse, enfin il croit bien que je c'est la Lillyana que je recherche. C'est ainsi que je me retrouve près de la plage le bout de papier avec son adresse griffonnée dessus. Je n'arrive pas à me décider a aller cogner à sa porte. Je pousse un profond soupir tout en laissant me regard dériver sur l'eau bleu de la mer. Elle semble paisible, mais je suis bien placé pour le savoir que l'eau peut être vil et traître. J'en porte encore de profonde cicatrice sur le corps.

À défaut d'affronter Lillyana, je décide de descendre vers la plage question de dompter ma peur de l'eau. J'enlève ma pair de basket pour sentir le sable chaud entre mes orteils. La dernière fois que j'ai été capable de faire ça c'est avant la tragédie qui m'a tout volé. Je prends une roche et la lance dans l'eau, la mer réagit doucement à ma provocation en me léchant les pieds. Je frisonne et je recule de plusieurs mètres. Ma peur m'a encore vaincu, je suis qu'un trouillard, l'ombre de moi-même. Les pieds mouillés je décide de continuer à marcher le long de la plage. Toujours à une distance raisonnable de l'eau clair. Le soleil tape fort en cette merveilleuse après-midi et je commence à avoir très chaud. Je pourrais me départir de mon chandail, mais mon torse est trié de cicatrice et sa me complexe légèrement. Je n'aime pas m'expliquer aux gens qui m'arrêtent et me pose des questions sur le sujet. Enfin si sa serait juste les questions sa ne serait pas la mer à boire, mais me sentir dévisager sans cesse me rends terriblement mal à l'aise. Je continu mon chemin dans le sable les mains bien enfouies dans les poches de mon jeans.

Mon éternel chapeau noir sur la tête, je m'en suis jamais départi et je trouve qu'il me fait un beau look. Lilly aimait bien mon chapeau si mes souvenirs sont exact. Lilly....comment va-t-elle réagir? Forcément elle va croire à un fantôme ou quelque chose de pas très net. Dire qu'entre nous tout commençais et en une fraction de seconde tout à basculé dans le vide. M'a-t-elle oublié? M'a-t-elle rayé de sa vie et de son cœur? Forcément puisque je suis mort en théorie et sur papier.

Tellement de questions sans réponses, le seul moyen d'en avoir le cœur net c'est du lui demander en face. C'est à ce moment que mon courage me revient, je décide de gagner la route qui se trouve un peu plus haut quand je remarque une jeune femme qui sort de chez elle. Une jolie brunette, élancée et plutôt jolie à regarder.

- Lillyana?

Je ne la vois pas très bien, mais au fond de mon coeur je crois bien que c'est elle. Mon coeur s'emballe tandis que la jeune femme gagne la plage doucement, elle se trouve à quelque pas de moi.

- Lillyana!!

Cette fois-y j'ai crié son nom, impossible de me retenir, je remarque qu'elle cherche autour d'elle d’où provient la voix qui a crier son nom. Elle me remarque enfin, la surprise nous fait figer sur place. Charmeur, j'enlève mon chapeau qu'elle affectionnait temps pour lui faire une légère révérence. Un vrai Gentleman! Reste à savoir si elle va s'enfuir ou combler l'espace qui se trouve entre nous.

Damian & Lillyana, chapter one

L'océan à perte de vue. Rares étaient les gens qui ne trouvaient pas ce spectacle magnifique. Evidemment Lillyana était de cet avis, seulement pour elle cette étendue d'eau n'était pas que cela. Elle était également source de malaise, d'angoisse, de cauchemars... Et pour cause ! Il y a six ans elle avait failli perdre la vie, noyée. Elle s'en était sortie mais une partie d'elle était restée engloutie car ses meilleurs amis et l'homme qu'elle aimait n'eurent pas la même chance. Depuis elle avait réappris à aimer l'eau mais le lien était encore fragile. A la piscine elle s'en sortait plutôt bien mais là, sur la plage les choses étaient différentes. Parfois tout de même elle parvenait à vaincre sa peur et se baigner un peu, mais il fallait qu'elle ai pieds et au maximum elle allait là où l'eau lui arrivait à la taille.
Cela dit, ce matin elle n'était pas venue pour se baigner. Elle avait, comme bien souvent, tourner en rond avant de se décider à se poser sur les rochers qui bordaient la plage. Si le drame se reproduisait elle n'y serait pas à l'abri mais dans le fond, n'était ce pas un peu ce qu'elle cherchait ? Si la mer venait l'emporter, pourrait elle enfin retrouver les êtres aimés qu'elle avait perdu ? Finalement, elle avait peut être un côté suicidaire sous jacent... Elle n'avait jamais penser à mettre fins à ses jours mais il est des choses qu'on ne réalise pas toujours. Seulement après coups.
Toujours est il que lorsqu'elle s'installa, sans égard pour sa jupe longue qui allait vite être humide, elle ferma les yeux et empli ses poumons de l'air marin sans penser à la mort. Sa guitare contre elle, elle commença à la caresser et joua la dernière chanson qu'elle avait écrite pour une jeune artiste qu'elle appréciait musicalement et personnellement. On lui avait souvent dit qu'elle pourrait être chanteuse mais cela ne l'intéressait pas, les feux de la rampe n'étaient pas son truc. Pourtant elle avait du talent, elle composait, écrivait et son grain de voix plutôt soul et qui faisait penser à une black plaisait beaucoup. Mais non, la musique restait juste un plaisir quelque peu solitaire.
Lorsque son ventre commença à gronder, elle décida qu'il était temps de rentrer à la maison. Elle ne vit pas le jeune homme qui remontait la plage, et lui non plus. Elle monta rapidement les escaliers qui menaient à la terrasse arrière et tira la porte fenêtre qu'elle n'avait pas verrouillée vu que Vivienne était encore là quand elle était sortie. D'ailleurs juste au moment où elle entra, elle vit cette dernière filer vers la porte d'entrée en lui jetant un rapide coup d'oeil. Elle lui cria qu'elle était en retard et fila sous le regard amusé de sa coloctaire. Lillya prit alors une pomme bien verte sur le comptoir de la cuisine et croqua à pleines dents. Elle regarda l'heure, effectivement Vivi avait du avoir une panne de réveil ! En revanche le facteur devait être passée et elle attendait un courrier important de son éditeur. Elle prit donc les clés et sortit de la maison pour aller jeter un oeil à sa boite aux lettres. Une petite brise joua dans ses cheveux et sa longue jupe qui sècherait grace au soleil. Marchant tranquilement vers l'avant de la maison, elle eut une impression étrange mais elle n'aurait su dire ce qui se passait. Tout à coup quelqu'un l'appela. Camden ? Elle regarda à droite à gauche, et c'est là qu'elle l'aperçut. Elle se figea aussitôt. Ce n'était pas possible... Aucun son ne pu s'échapper d'entre ses lèvres et elle sentait que sa respiration devenait difficile. Elle ferma les yeux et secoua la tête, se croyant folle. Mais lorsqu'elle les rouvrit il était toujours là, à quelques mètres d'elle, le sourire aux lèvres. Combien de fois avait elle rêvé d'un tel moment ? Elle se sentit mal et s'appuya contre la petite barrière du jardin tandis que ses jambes ne la soutenaient plus...

La surprise est l'épreuve du vrai courage.

Je m'attendais à bien des réaction, mais pas forcément à celle-là. J'aurais du me douter que de me voir après tant d'année serait un choc, un très gros choc même. Je l'a vois qui manque pieds, c'est moi qui réduit la distance entre nous pour la rejoindre. L'inquiétude me noue les entrailles plus que ma peur. J'arrive à sa hauteur sans trop de difficulté, je la retrouve assise à terre l'air hébétée.

- Lillya, est-ce que ça va?

Question idiote dans cette circonstance, comment elle pourrait aller bien? Elle me dévisage sans trop comprendre, je peux voir toute la gamme des émotions dans ses yeux. Que dois-je faire? La prendre dans mes bras? La laisser reprendre ces esprits? Elle m'a reconnue c'est certain, malgré que je ne sois plus comme avant à cause de mes nombreuses cicatrices aux visages. Elles ont été atténués grâce à la chirurgie plastique. C'était nécessaire dans mon cas, je peux vous l'assurer. Je garde une certaine distance pour ne pas la brusquer plus que nécessaire.

- Lillyanna ma douce, c'est moi.....Damian, tu me reconnais?

J'ai pris ma voix la plus apaisante possible, une situation difficile pour tout les deux. Je sens mes yeux qui se remplissent de larmes. Je ne pleure pas facilement, mais après autant d'année à chercher qui je suis et tenter de retrouver la jeune femme qui hante mes nuits, émotionnellement parlant c'est très dur. Je sèche mes larmes avant même qu'elles décident de couler le long de mes genoux. Je suis peut-être sensible, mais j'ai ma fierté. Je tente aussi de contrôler mes tremblements.

- Je pensais ne jamais plus te revoir, je t'ai tellement cherché....

Ma voix s'étrangle dans ma gorge, impossible pour moi de continuer à parler. Nous allons devoir avoir une très longue conversation, elle doit avoir un millier de questions à me poser comme moi j'en ai tout autant. Nous avons 6 ans a rattraper. Je voudrais la prendre dans mes bras, mais j'ai peur de sa réaction. Quand je pose ma main sur la sienne est sursaute légèrement, elle a la peau tout aussi douce que dans mes souvenirs. Un sourire se dessine sur mes lèvres, un sourire de soulagement de retrouver une sensation connue. Mon regard se pose sur le collier qui orne son cou, c'est celui que je lui offert, elle le porte toujours, pour moi cela veut dire qu'elle ne m'a pas oublié.

Je garde le silence tout en ayant la main de Lillyana dans la mienne. Les émotions que je ressens étrangle toute parole. J'attends qu'elle me parle, je veux entendre sa voix. Peu importe si c'est des bêtises ou des cries de sa part ce qui m'importe en ce moment c'est d'entendre sa voix. Je veux me rappelé que je suis toujours vivant. C'est quand même étrange que l'on se retrouve tout près de la mer, car c'est cette dernière qui m'a enlever à elle. Aujourd'hui elle nous a fait retrouver.

Damian & Lillyana...

Elle l'avait espérer ce jour de toutes ses forces jusqu'à ce que l'espoir se transforme en rêve; tout le monde lui avait dit d'abandonner, de tourner la page et elle n'y était pas parvenue. Etait elle récompensée aujourd'hui ou perdait elle la tête tout simplement ? Elle se laissa glisser contre l'espèce de petit portail jusqu'à ce que ses fesses se posent sur l'herbe légèrement humide à cause de l'arrosoir automatique qui s'enclenchait toutes les quatre heures environ. Elle vit Damian se rapprocher, sans pour autant admettre que ce fut bien lui. Pourtant il avait son sourire, son regard, sa gestuelle... sa voix. Alors qu'il lui demandait si elle allait bien, elle le fixait comme si elle ne comprenait pas un mot de ce qu'il lui disait. Plus tard elle s'en voudrait certainement d'avoir eu l'air si tarte ! Allait elle bien ? Non, oui... Elle secouda doucement la tête : elle n'en savait strictement rien. Elle l'observa mieux maintenant qu'il était tout près d'elle, il avait des cicatrices et cette vision fut comme un électro choc. Ce n'était pas un fantôme, non ! Il avait du être blessé pendant le drame, comme elle mais certainement pire. Les larmes lui piquaient les yeux. Biensur qu'elle le reconnaissait, comment aurait elle pu l'oublier ? Elle entrouvrit ses lèvres mais aucun son ne parvint à sortir. Et voilà que Damian aussi a les yeux qui brillent; elle ne se souvient même pas l'avoir vu pleurer avant... Il l'avait cherchée et... Comme elle s'en voulait de ne pas l'avoir retrouvé et d'avoir cru les autres. Son coeur se serra si fort qu'elle eut le tournis une fois de plus et il posa une main sur la sienne. Cette sensation la fit frissonner, un fantôme ne peut pas toucher n'est-ce pas ? Cette fois elle est sûre à 100% que c'est bien lui. Lentement elle porte sa main libre à son visage. Il est chaud et c'est véritable flux de souvenirs qui abreuve sa mémoire en quelques secondes. Les images qu'elle se repasse sans cesse le soir pour s'endormir, ou se torturer comme dirait son père. Un sourire se dessina finalement sur son visage et un clignement des yeux fait couler quelques larmes sur ses joues qui reprennent de leur couleur. « Je... Je t'ai cherché aussi... Je ne t'ai pas trouvé, je suis tellement désolée... » Elle éclata en sanglots, comme si tout le chagrin qu'elle retenait prisonnier depuis des lustres s'échappait enfin. Elle se cacha contre le torse de Damian, respirant son odeur qu'elle reconnaissait entre mille. « Promet moi que je ne suis pas folle... »

La surprise est l'épreuve du vrai courage.

Elle passe par toute les gammes des émotions, comme moi d'ailleurs, elle me scrute, réagis au moindre de mes gestes. Elle veut croire que je suis vraiment devant elle et que je ne suis pas le fruit de son imagination. Je ne peux l'a blâmer, car moi-même j'ai de la difficulté à y croire. Croire que ma longue recherche est enfin terminé, je l'ai enfin à porter de main, j'ai retrouvé l'amour de ma vie. Quand elle dépose sa main libre sur mon visage j'en frisonne presque de plaisir. Je ferme les yeux et prends une longue bouffée d'air frais. Je suis définitivement vivant. C'est une agréable sensation. Un sourire se dessine finalement sur son si beau visage, ce qui me fait sourire à mon tour. Quelques larmes s'écoulent de ses yeux et elle reprends légèrement des couleurs.

« Je... Je t'ai cherché aussi... Je ne t'ai pas trouvé, je suis tellement désolée... »

Ça voix se brise tandis qu'elle éclate en sanglot. Elle s'écroule dans mes bras et je peux sentir la chaleur de ses pleures à travers ma chemise. Je referme mes bras sur son corps frêle et dépose mon menton sur le haut de sa tête. Je la berce doucement et tente de la calmer, de la tranquilliser. Tout est finis, la souffrance n'a plus raison d'être dans sa vie ni dans la mienne d'ailleurs. Je respire son odeur à travers ses cheveux. Elle se calme un peu pour me dire toujours coller à ma chemise.

« Promet moi que je ne suis pas folle... »

Elle a encore de la difficulté à y croire, doucement je la redresse pour qu'elle puisse me regarder dans les yeux. Ses joues sont inondés de larmes, avec tendresse je les sèches l'une après l'autre avec mes doigts.

- Tu n'es pas folle, tu ne rêves pas non plus, je suis là.

Que pourrais-je faire pour lui prouver hors de tout doute qu'elle ne rêve pas éveillée? Bien sûr, je risque peut-être de me prendre une baffe pour ce que je m'apprête à faire. Je penche la tête doucement vers son visage, je la sonde du regard doucement pour tester ses limites. Timidement mes lèvres rentrent frôlent les siennes une première fois. Je ne sens pas de réticence de sa part, du moins pas à ma connaissance. Je dois dire que je perds pieds, j'ai rêvé tellement souvent de pouvoir l'embrasser à nouveau que je veux pas perdre cette occasion qui s'offre à moi.

Mes lèvres rencontrent à nouveau ses lèvres et cette fois-y je ne fais pas que les frôler, sentir ses lèvres chaude et humide de larmes contre les miennes me confirme à nouveau comment je suis bien vivant. Ma langue glisse doucement sur sa lèvre inférieur, je quémande sa permission. Un goût de sel envahie ma bouche quand ma langue rencontre finalement la sienne. Un baiser, fougueux et sauvage, un vrai baiser de retrouvailles. Mes mains glissent doucement dans ses cheveux, j'ai toujours aimé faire ça. Le baiser s'arrête doucement, nous devons reprendre notre respiration, j’appréhende une claque pourtant je ne peux me retenir de lui dire:

- Je t'aime tellement, je ne veux plus être séparé de toi.

Damian & Lillyana...

Lillyana n'en revenait toujours pas. Damian était bien là devant, bien réel. Il n'avait pas beaucoup changé. Il portait quelques cicatrices qui le rendaient encore plus beau à ses yeux. Elle ne pouvait retenir ses larmes tout en caressant son visage. Elle se laissa aller contre son torse musclé, elle ne voulait plus quitter ses bras qui l'entouraient. Toutes les questions qu'elle s'était posée s'ils se retrouvaient un jour avaient quitté son esprit, comme : que serons nous ? Comment cela se passera-t-il ? Pour l'instant seul le fait qu'il soit vivant comptait. Il l'enlaça tendrement et la berça ce qui lui fit un bien fou. D'ailleurs était folle ? Il fallait qu'il lui assure que non pour qu'elle soit absolument certaine du contraire. Il lui fit relever son visage, essuya ses larmes de ses doigts et plongea son regard dans le sien. Il lui assura alors qu'elle ne perdait pas la tête. Il approcha alors son visage du sien et son coeur se mit à nouveau à battre à tout rompre. Elle se sentait comme la première fois où ils s'étaient embrassés. Tout lui revenait en mémoire et elle avait la sensation que ce serait aussi fort cette fois ci. Elle ferma les yeux et accueillit le baiser de Damian comme une caresse divine. Leurs langues se lièrent et retrouvèrent leurs marques en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Lillyana était transportée, elle avait l'impression que ses pieds ne touchaient plus terre. Enfin, ils se détachèrent délicatement et Damian caressa ses cheveux comme il aimait le faire jadis. Il lui avoua alors l'aimer tellement... Qu'est-ce que cela voulait dire ? Qu'il l'aimait toujours, qu'il était amoureux ? Ou juste qu'il tenait toujours à elle ? Et si la nouvelle Lilly ne lui plaisait pas ? Elle n'avait pas totalement changé mais un peu tout de même. Malgré toutes ses interrogations, elle ne put que lui répondre : « Moi non plus... Je ne veux plus jamais te perdre, quoiqu'il arrive. » Elle glissa sa main dans la sienne et lui sourit. « Veux tu entrer ? Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire. » Elle ne comptait pas le harceler pour tout savoir, elle n'était pas de ce genre. Elle le laisserait se dévoiler à son rythme, comme elle, mais elle avait besoin de parler avec lui. De toute façon ils n'allaient pas passer leur journée dans le jardin ! Et quelque part, elle voulait le protéger et le garder juste pour elle, être à l'intérieur serait un peu une façon de le faire.

La surprise est l'épreuve du vrai courage.

Je me sens à nouveau vivant, mon coeur bat dans ma poitrine à une vitesse folle. Ce baiser de retrouvailles me confirme que je suis bien vivant. Je lui caresse les cheveux doucement tandis que je lui avoue doucement que je l'aime et que je ne veux plus être séparé d'elle. Je sais que les choses ont beaucoup changé entre nous. Beaucoup d'eau à coulé sous les pots depuis le jour de la tragédie. Je suis tout de même encore attaché à elle et je ne veux pas m'en défaire, je me rends compte aussi que le baiser que nous avions échangé pourrait être lourd de conséquence. Je ne sais pas peut-être qu'elle a refait sa vie et qu'elle a un nouvel amoureux. Si c'est le cas, je ne lui en voudrait pas, beaucoup d'années ce sont écoulées et ça serait juste normal qu'elle a décidé de refaire sa vie.

« Moi non plus... Je ne veux plus jamais te perdre, quoiqu'il arrive. »

Elle glisse sa main dans la mienne et me sourit, un sourire sincère auquel je peux que répondre par un sourire à mon tour. Elle est toujours aussi adorable, je suis resté le même aussi en quelque sorte sauf que maintenant je suis doté de quelques cicatrices en plus.

« Veux tu entrer ? Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire. »

Mon coeur s'emballe juste à ces quelques mots, mon regard glisse sur la devanture de la maison. Mon angoisse gagne peu à peu du terrain tandis que le bruit des vagues qui se brisent sur la berge ce fait de plus en plus entendre. Je dois prendre sur moi pour retrouver mon sourire.

- Oui, bien sûr.

Elle me guide jusqu'à la porte de sa résidence, le regard vide je contemple la mer qui se déchaîne doucement dans le contre-bas. Je ne crois pas que je serais capable de me débarrasser un jour de cette phobie que j'ai pour les étendues d'eau. Lillyana me laisse entrer dans son appartement qui fait très féminin au premier coup d'oeil. Par politesse j'enlève mon chapeau et le tiens dans mes mains. Je dépose aussi mes chaussures sur le tapis pour ne pas mettre du sable partout dans son appartement. C'est coquet et douillet et puisque je me retrouve dans un endroit sécuritaire mon anxiété baisse d'un cran. Lillyana me fait gagner le salon pour que l'on soit plus à l'aise de ce parler. Je prends place dans un sofa très confortable, mon regard se pose sur la jeune femme.

- Lilly, je ne veux pas que tu te sentes coupable de ne pas m'avoir retrouvé, je me suis réveillé à l'hôpital des semaines après l'incident. On m'a confondu avec un autre et vu que j'avais perdu la mémoire, j'ai pris son identité.

Une façon simple et efficace de résumé la situation, je ne veux pas qu'elle se sente coupable et qu'elle s'en veut de ne pas avoir été en mesure de me retrouver. Selon les dire des médecins et de mes parents adoptifs c'est une chance que les secouristes ont pu me retrouver, car j'étais coincé sous des débris à l'abri des regards.

- Je voudrai savoir comment tu as vécu ses années loin de moi?

Je crois que la question ce pose vu les circonstance, j'aimerais être capable de combler le vide dans mon esprit grâce à aux informations qu'elle pourrait me fournir. Je voudrais savoir ce que j'ai manqué quitte à me torturer et d'en souffrir un peu.

Damian & Lillyana...

Lillyana se sentait à la fois perdue et à la fois... Comment dire ? A sa place ? Comme si sa vie reprenait un sens, SON sens. Etre là, aux côtés de Damian, sentir sa peau et son odeur, entendre sa voix... C'était comme si elle retrouvait une partie d'elle même, la meilleure et qu'elle se sentait entière à nouveau. Biensur elle avait peur que ce baiser ne soit que celui des retrouvailles mais elle était prête à se battre pour récupérer l'homme de sa vie. Cette fois, elle ne resterait pas dans son coin, à regarder une autre vivre avec lui. Peut être était il en couple, mais en toute honnêteté, elle s'en fichait. Ils étaient liés, elle n'en doutait plus.
Elle lui proposa d'entrer chez elle, pour discuter et se retrouver seuls, à l'aise. Du moins plus que dehors car ils auraient sûrement quelques moments de blanc. Il eut l'air de paniquer un peu et elle ne su dire exactement pourquoi mais il retrouva son sourire et accepta. L'océan venait caresser la plage non loin de la maison, mais au bout de celle ci se trouvait comme une mini falaise et l'on pouvait entendre les vagues s'écraser dessus. Peut être était là la raison du malêtre de Damian, aussi Lillyana l'entraina-t-elle vite dans la maison pour qu'il n'entende plus rien. La décoration était celle de sa colocataire, qui possédait la maison et d'elle. C'était féminin, avec des rappels de leurs origines car aucune n'était américaine. Une douce odeur de gâteau flottait encore dans l'air. Lillyana et Damian prirent place sur l'un des sofa du salon, moelleux à souhait. Il lui expliqua aussitôt qu'il s'était réveillé plusieurs semaines après la catastrophe, amnésique. Elle sentit son coeur se serrer et mis la main devant sa bouche. Comme se devait être horrible ! Et pour lui, et pour les gens qui avaient cru reconnaitre un proche. Elle n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il s'était passé ensuite qu'il voulu savoir ce qu'il en était pour lui. Elle soupira et son regard se perdit un instant vers les quelques photos qui ornaient le meuble télé. Il y avait son père, la seule personne de son passé commun avec Damian. Les autres étaient celles de sa nouvelle vie, choix qu'elle avait fait en arrivant ici : ne plus regarder en arrière. Oh biensur, dans sa chambre, dans le tiroir de sa table de nuit, il y avait toujours une photo de Damian et toute leur bande. Elle le regarda à nouveau. « Et bien... j'ai survécu. Au mieux. Je suis rentrée chez nous après vous avoir chercher, surtout toi mais ce n'était plus chez moi. Trop de souvenirs et les gens n'arrivaient plus à me regarder comme avant. Parfois j'avais même l'impression qu'on m'en voulait d'être en vie.... J'ai fini mes études, je me suis lancée dans l'écriture. Aujourd'hui j'ai quelques romans à mon actif et je suis parolière à mes heures. Ici, j'essayais de reprendre une vie normale, là où personne ne sait ce qu'il s'est passé à part mes nouveaux amis. » Elle essuya une larme qui pointait le bout de son nez. Se remémorer en quelques mots les pires instants de sa vie la mettait toujours sans dessus dessous. Elle respira un bon coup. « Et toi ? Travailles tu ? As tu vu tes parents ? Que s'est il passé... ensuite ? » Elle rougit un peu. Elle qui laissait toujours les autres venir à elle sans jamais les harceler de questions, faisait tout l'inverse aujourd'hui. « Désolée, je te brusque sans doute.... veux tu un thé ? Ou autre chose ? »

La surprise est l'épreuve du vrai courage.

J'entends Lillyana soupirer quand je lui pose ma question, je sais que ce n'est pas un soupir d'ennui, mais je la force tout le monde à fouiller dans ses souvenirs qui ne doit pas être tous heureux et joyeux. Je suis son regard tandis que le sien caresse des yeux les nombreuses photos qui font partie de sa décoration intérieur. Je peux dire que je ne reconnais qu'une seule personne dans tout ce lot de photo. C'est son père et c'est tout. Le reste des visages souriant ne sont que des inconnus, ce qui me donne un léger coup. Je réalise que j'ai manqué beaucoup de chose depuis les dernières années et ça me fait mal. Je remarque aussi qu'aucune photo de la bande de jadis se retrouve dans la panoplie de photos. C'est probablement un choix qu'elle a fait de ne pas avoir de photo de nous, pour éviter de souffrir inutilement. C'est tout de même triste, mais je ne lui en tiendrais pas rigueur pour autant. Sa voix me tire de mes pensées et je tourne toute mon attention sur elle.

« Et bien... j'ai survécu. Au mieux. Je suis rentrée chez nous après vous avoir chercher, surtout toi mais ce n'était plus chez moi. Trop de souvenirs et les gens n'arrivaient plus à me regarder comme avant. Parfois j'avais même l'impression qu'on m'en voulait d'être en vie.... J'ai fini mes études, je me suis lancée dans l'écriture. Aujourd'hui j'ai quelques romans à mon actif et je suis parolière à mes heures. Ici, j'essayais de reprendre une vie normale, là où personne ne sait ce qu'il s'est passé à part mes nouveaux amis. »

Elle essuie une larme rapidement, elle n'aime pas se remémorer le passé. C'est tout à fait compréhensif et je ne peux pas lui en vouloir. Elle est devenue parolière et écrivaine. Depuis que je l'a connais, elle a toujours eu un talent pour les mots, talent que je n'ai pas. Je suis sûr que l'écriture a été un bon remède pour soigner ses blessures. L'écriture peut être un bon échappatoire, une façon de se vider l'esprit et de se sentir beaucoup mieux par après.

« Et toi ? Travailles tu ? As tu vu tes parents ? Que s'est il passé... ensuite ? »

Je vois mon amie qui se met à rougir comme si elle avait fait une bêtise. J'avoue que sa réaction me surprends, elle n'a pas l'habitude de poser des questions en rafales. Elle est beaucoup plus posé d'habitude. Elle ne me laisse même pas répondre, car elle me propose aussitôt autre chose comme pour me faire oublier tout ce qu'elle vient de me demander.

« Désolée, je te brusque sans doute.... veux tu un thé ? Ou autre chose ? »

Un petit sourire s'accroche à mes lèvres, je passe ma main dans mes cheveux qui sont déjà bien en bataille avant de lui répondre.

- Ce n'est pas grave, tu attends depuis tellement longtemps pour avoir des réponses à tes questions. Je veux bien un thé, le plus basic que tu as, car les thés à saveur me donnent des migraines.

Je laisse mon amie quitter son siège pour gagner la cuisine pour nous préparer nos boissons. Ça me permet de me mettre de l'ordre dans mes idées, elle revient quelques minutes plus tard avec un plateau. Il a nos thés ainsi que des biscuits pour accompagner le tout. Je lui souris quand elle me tends la tasse, juste à la fumer qu'il en sorte je n'ose pas tout de suite me tremper les lèvres dedans. Je dépose donc ma tasse devant moi silencieusement.

- Pour répondre à tes questions, oui je travaille quand j'ai réussis a me remettre de mes blessures, j'ai repris le boulot de Mikah qui était mécanicien de profession. Puisque j'étais amnésique mes patrons ont été très consciencieux et m'on appris le métier. Je me suis rendu compte que j'aimais réparer les voitures et ça m'a beaucoup aidé aussi.

Je marque une pause, je me risque à prendre une gorgée de thé, mais je me brûle légèrement la gorge, car le liquide est encore bouillant.

- J'ai retrouvé la mémoire grâce à hypnotiseur. J'avais des drôles de rêves et un visage revenait continuellement à mon esprit et je voulais comprendre et découvrir qui c'était. C'était toi en fait, quand j'ai compris qui j'étais vraiment, j'ai plié bagage et je suis rentré en Angleterre voir mes vrais parents.

C'est une version courte de ce qui c'est réellement passer parce que je ne me sens pas très à l'aise de raconter tout. C'est encore difficile pour moi même si j'ai retrouver la mémoire.

- Mes parents m'ont appris que tu avais emménager aux États-Unis, je voulais te revoir c'était mon désir le plus cher. Je suis donc parti à mon tour, j'ai collectionné les petits boulots, j'ai bougé de ville en ville à ta recherche. Ça relève du miracle que je t'ai retrouvé, je ne comptais pas vraiment rester à Hope Mills quand je me suis installé ici. Je me suis trouvé un boulot comme mécanicien et vu que Noam a eu son accident je suis resté pour le remplacer, sinon j'aurais quitté la ville en faite....

Damian & Lillyana...

Lillyana n'avait rien jeté de ses photos et souvenirs avec son ancienne bande d'amis, avec SA bande d'amis mais les afficher comme elle le faisait à l'époque lui était impossible. Cela faisait trop mal. Mais maintenant peut être qu'elle pourrait ressortir ceux de Damian puisque le miracle s'était produit. Ou tout simplement, elle prendrait de nouvelles photos et ils se créeront de nouveaux souvenirs. Ce serait peut être mieux après tout, non ? Car l'époque était révolue, et elle se sentait trop fragile. Pour le moment chaque vision du passé la replongeait dans de bons mais aussi de mauvais souvenirs. Comme lorsqu'elle évoquait à Damian ce qu'elle avait fait après le drame. Elle versa encore quelques larmes et se ressaisit. Au moins Damian n'avait il pas l'air de lui en vouloir d'avoir essayé de passer à autre chose, d'aller de l'avant. Il ne parut pas non plus étonné lorsqu'elle lui révéla son métier. C'est vrai qu'à l'époque elle les saoulait souvent pour qu'ils lisent ou écoutent les nouvelles qu'elle avait écrites. Souvent elle les mettait dans ses histoires, mais avec d'autres noms, un peu comme la bande des cinq.
Elle lui demanda ensuite ce qu'il en était de lui, son travail, ses vrais parents. Elle voulait tout savoir même si ça prendrait du temps et certainement pas qu'une journée ! Mais il fallait un début à tout. Mais peut être qu'elle lui posait trop de questions d'un coup car il parut surpris ? Du coup elle s'excusa aussitôt de le bousculer et lui proposa à boire. Il passa sa main dans ses cheveux et elle ne pu s'empêcher d'avoir le souffle coupé une fraction de seconde. Pourquoi n'avait elle pas le droit de se ruer sur lui et de l'embrasser fougueusement comme cela se serait produit si la vie n'avait pas été si vache ? Elle n'entendit pas ses premiers mots mais le vit sourire. Il était compréhensif, comme toujours avec elle. Bon sauf quand il ne comprenait pas qu'elle était amoureuse de lui, mais ça c'est autre chose !
Elle eut un petit rire lorsqu'il parla du thé qu'il désirait. « Je suis toujours anglaise tu sais. Je ne bois que du bon thé, de chez nous ! » Au moins cette remarque avait elle détendu Lillyana qui se dirigea aussitôt vers la cuisine pour préparer les boissons. Cela ne prit que deux minutes à peine et elle le retrouva dans le salon, les mugs sur un plateau, sachet de thé plongés dans l'eau fumante et du sucre plus du miel à côté. Tandis qu'il lui répondait, elle mit un peu de miel dans le sien, préférant cela au sucre, et l'écouta avec une attention sans faille. Cela lui faisait tellement bizarre de s'imaginer qu'il avait vécu dans la peau d'un autre pendant tout ce temps. Ce devait être dur de découvrir la vérité, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'en réjouir. Mécanicien ? Elle n'avait pas trop de mal à l'imaginer avec un bleu de travail et les mains pleines de cambouis. En revanche elle fut surprise car elle n'avait jamais cru en l'hypnose. Comme quoi elle se trompait. SOn coeur se resserra de savoir qu'il voyait son visage, comme si son esprit ne voulait pas qu'il abandonne. Pouvait il réellement être son âme soeur ? En tout cas, elle voulait y croire.
Damian n'avait pas l'air très à l'aise de raconter tout ça et elle compris que toute l'histoire ne serait pas pour aujourd'hui mais cela n'avait aucune importance. Elle avait toujours été patiente, surtout en ce qui le concernait.
Elle fut profondément touchée et surprise qu'il ne reste pas plus avec ses parents et préfère la rechercher. Elle n'allait pas s'en plaindre biensur. Elle posa une main sur celle de Damian. « Je suis désolée de tout ce que tu as vécu. J'espère que ce... nouveau départ t'apportera le bonheur que tu mérites. Je me répète mais je suis heureuse que tu sois là et... c'est peut être ridicule mais je me dis que c'est le Destin. » ajouta-t-elle en rougissant. Biensur elle aurait préféré que son ami ne soit pas dans le coma, mais entre eux c'était comme si tout était écrit et que rien ne pourrait les séparer. Elle le regarda quelques secondes puis prit son mug de sa main libre pour boire une gorgée de thé. « J'espère que tu resteras quand il sera réveillé... Enfin, je ne connais pas Noam... Son état est il grave ? »