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 « Don’t forget the past.» ▬ Jonas

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N. Blake Rivers
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MessageSujet: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyMar 6 Juil - 2:04




Jonas S. & N. Blake R.




Flashback

    Février 2002

    « En vrai caïd, tu te mets à trainer dans les cimetières maintenant ! » ironise le jeune homme, avec ce sourire sarcastique sur le visage. Boone et son humour, c’était une longue histoire. Bien souvent incompris, personne ne riait à ses blagues. Sauf ses deux acolytes Courtney et Blake. A eux trois, ils formaient une espèce de petite famille. Ce que Boone ignorait à cette seconde, c’était que Blake ne s’était pas faufiler hors du foyer pour s’amuser. A vrai dire, Blake ne s’était pas encore demander comment son ami avait pu le retrouver si aisément. Tournant brièvement la tête vers lui, Blake lui adresse ce regard qui en a déjà fait taire plus d’un au foyer.

    La frimousse de Boone change littéralement. Son nez et sa bouche forme une petite moue embarrassé puis il ouvre la bouche pour la refermer la seconde suivante. Finalement, seul un soupir franchit ses lèvres. C’est alors qu’il pose ses yeux sur la plaque de marbre. « Oh. » souffle-t-il, en prenant conscience de la raison qui avait poussé Blake à venir se recueillir. « Désolé. Vraiment. Je savais pas que… enfin… » bégaie Boone avec sa maladresse perpétuelle. « Désolé. » Il se tait. Ses yeux remontent vers Blake et il marque une hésitation. Boone n’y connaissait rien et ne savait que peu de chose du passé de Blake.

    Il est trop fermé, hermétique à toute forme d’engagement et d’affection. Blake n’a pas eu la vie rose. Pourtant, il tient à Boone comme à un frère. Il ne sait pas grand-chose sur la famille mais une d’entre elle lui est évidente, il donnerait sa vie pour ce gamin maladroit. Parce que même s’il est casse pied et s’attire autant d’ennui qu’un malchanceux le peut, Blake se sent redevable. Car c’est lui qui lui a apprit que la solitude n’était pas la solution à tous les problèmes. Blake reste silencieux. Ses yeux sont secs. Les larmes ne sont venues que lors des funérailles. Depuis il n’a plus versé de larmes pour ses parents. Il aimerait parfois, car ça signifierait qu’il est comme les autres. Sauf que ça ne se produit pas. Sa gorge se serre et les souvenirs lui font mal mais il refoule toute cette souffrance dans son cœur, même si parfois ce dernier se fait oppressant. S’accroupissant, ses doigts effleurent les noms gravés sur la plaque et ses lèvres se pincent, envoyant une prière silencieuse à ceux qui lui ont donné un foyer durant ces quelques années.

    « - Si tu veux que j’parte- »
    « - Fais comme tu veux. » sont les premiers mots de Blake depuis l’arrivée inopinée de Boone.
    « - Tu nous a jamais parlé d’eux. »
    « - Parce que y’a rien à dire. » tranche Blake en se détournant de la sépulture après y avoir déposer un petit bouquet composé par des fleurs qu’il a piqué dans un jardin de la grand-mère à coté du foyer.
    « - Un jour, je parie que j’arriverais à te faire décrocher deux phrases entières. » plaisante Boone. Okay, c’était ni le lieu ni le moment de plaisanter alors que pour la première fois, Blake montrait une autre facette de sa personnalité.
    « - Essaie donc voir. »
    « - J’suis patient. J’ai toute la vie pour ça. » répond Boone alors que Blake commence à se détourner de la sépulture pour remonter l’allée du cimetière qui mène à la sortie. « Comment c’est arrivé ? »
    « - Qu’est ce que ça peut faire ? »
    « - J’me disais que tu voudrais p’t’être en parler. »
    « - Pour ton don de voyance, c’est pas encore ça ! » en rajoute Blake. « Pourquoi tu me cherchais ? »
    « - Court’ m’a dit que tu t’étais fait chopper par un surveillant parce que tu t’es laissé emporté pendant un match de basket et qu’ça a finit en baston. »
    « - Ouais. Ballinger doit apprendre à surveiller son langage et son jeu. »
    « - De quoi t’as écopé ? » demande Boone.
    « - Une semaine de corvée et la distribution des repas. »
    « - Une idée pour y échapper ? »
    « - Faire avaler un somnifère au surveillant ? »
    « - Pas bête. Et tes parents ? » revient-il à la charge, en sachant que Blake n’est pas le style à tout déballer en bloc.
    « - Un accident. »

    Comme par enchantement, Boone a réussi à lui faire décrocher ses deux mots. C’est pas simple avec le jeune Rivers. Surtout qu’il n’a pas pour habitude de se lier ou de se confier. Quand à donner sa confiance, c’était presque impossible. Blake était devenue une personne très méfiante et qui ne cessait de jauger les personnes qui l’entourait. Ainsi, il était constamment sur le qui-vive. La grille du cimetière est derrière eux puis ils remontent le trottoir qui mène au centre ville. Ils doivent rentrer au foyer alors que le couvre feu est passé depuis déjà une heure. Ils risquent bien de se faire chopper une fois de plus mais Blake s’en fou.

    « - T’as des souvenirs d’eux ? » Boone est piqué par la curiosité. Ça fait des années qu’il cherche à percer la carapace de son ami, afin qu’il lui confie ce qu’il a sur le cœur mais Blake reste fermé comme une huitre, comme s’il se sentait responsable de ce qui était arrivé à ses parents.
    « - J’avais 7 ans. J’ai forcément des souvenirs. »
    Cette remarque fait froncer les sourcils à Boone. Est-ce une question ou une affirmation. Il n’insiste pas, car il est conscient qu’avec Blake, faut y aller par petite dose sous peine de se faire congédier en bonne et due forme.
    « - Logique. » marmonne-t-il après un instant. « Toi, je sais pas mais moi, je crève la dalle. C’est pas avec cette soupe qui puait et dont la saveur rappelait les égout que je vais pouvoir aller me pieuter. Ça te dirait d’aller faire un détour dans les cuisines ? » annonce Boone avec ce sourire espiègle sur le visage. Car chez lui, rien n’est plus prioritaire que d’avoir le ventre plein. Il échange un vague sourire avec son ami, que déjà il rentrait à pas de loup en courant vers les porte grillagés du foyer.





Flashback


Ce souvenir, c’était l’anniversaire des dix ans de la disparition de ses parents. Ce soir là dans les cuisines, ils ont trouvé à manger. Et Blake lui a trouvé à boire. Un bouteille de Whisky à peine entamé et un pack de bière. Ils se les sont torché à deux dans leur suite présidentielle du foyer. Après ça, ils ont bien vite trouvé le sommeil. A cette époque tout était encore si simple comparé à maintenant. Il était avec son meilleur ami et il ne se posait pas réellement de questions. Il vivait simplement, même s’il lui cachait qu’il souffrait d’insomnies et que ses rares rêves tenaient bien souvent du cauchemar.

Aujourd’hui peu de choses ont changé depuis la disparition de Boone. Il est encore plus solitaire qu’il ne l’a jamais été. Toujours en marge de la société. Il n’en fait qu’à sa tête et pourtant, il arrive à économiser un peu d’argent. C’est pas grand-chose mais c’est un début. Début de quoi ? il n’en sait trop rien. Il est juste tirailler par les propos que lui a servit Noam. Un frère jumeau. Toute cette histoire lui parait abracadabrante. Sans parler qu’il ne veut pas de famille ! A quoi ça lui servira ? Il a été seul toute sa vie alors pourquoi maintenant les choses devaient elles changer ? Qu’est ce que ça pourrait lui apporter de savoir qui sont ses géniteurs ? Assit sur le bord de cette fontaine, il se laisse bercer par le bruit de l’eau qui s’écoule tandis que, sa guitare sous le bras, ses doigt gratte les cordes au même rythme que le clapotis de l’eau. Il ferme un instant les yeux, savourant alors le contact chaud du soleil sur sa peau. Du moins, il le faisait jusqu’à ce qu’il sente une ombre se profiler devant lui. Il n’ouvre qu’un œil pour distinguer une silhouette qu’il a déjà vu quelque part mais dont il ne parvient pas réellement à se souvenir.

« C’est pour quoi ? »





Dernière édition par N. Blake Rivers le Mar 6 Juil - 20:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyMar 6 Juil - 19:43

    Prêt d'une semaine après avoir appris qu'il avait des frères et soeurs, Jonas ne les connaissait toujours pas ; il n'avait pas senti d'urgence dans le fait de les rencontrer. Lui et Noam s'étaient revus plusieurs fois, par contre, et il avait fait la connaissance de la compagne de son demi-frère, et de sa fille. Les perspectives de son monde s'étaient agrandies d'une manière très inattendue, et il ne savait pas comment exactement il devait gérer cela ; une seule constatation, en revanche ... il n'avait jamais aussi bien joué. Même à ce concours qu'il avait remporté haut-la-main, et qui allait lui permettre de lancer sa carrière, il n'avait pas été capable de faire chanter son violon comme il le faisait depuis quelques jours. Il avançait vite, très vite, sur les morceaux qu'ils devaient travailler, et il espérait être au point sur le premier mouvement du Concerto pour violon de Tchaikovsky d'ici une semaine, tout au plus.
    Reposant son violon dans son étui, il glissa quelques partitions dans sa pochette ; la professeur de violon de l'école de musique d'Hope Mills n'avait pas manqué son arrivée en ville, et il avait eu la plus grande surprise de recevoir un coup de fil de sa part, lui demandant de prendre part à l'audition organisée pour sceller la fin de l'année. Il avait accepté, bien évidemment ; n'importe quelle occasion, pour lui, était bonne à jouer, et à donner de la joie aux gens.
    Rapidement, il détendit son archet, et le rangea dans son étui ; un instant plus tard, son instrument était bien rangé, et il avait quitté son petit appartement en direction du parc où la représentation devait avoir lieu.
    La veille au soir, il avait répété jusqu'à tard avec les élèves, à l'occasion d'une master class improvisée ; aujourd'hui, sorti de quelques ajustements, il n'y aurait pas à se préoccuper de réviser. Néanmoins, il était attendu au parc près de deux heures avant le début de l'audition, et il y parvint en temps, et en heure. Dans un soucis de bien faire, la professeur de violon de l'école de musique le fit répéter en premier, pour "ne pas le faire attendre" ; ce fut vite fait, cela dit ... ce n'était pas lui, évidemment, qui avait les plus gros problèmes pour jouer. Tant et si bien qu'à peine 45 minutes plus tard, il était libéré. Il jeta un oeil à sa montre ... cela ne valait plus vraiment la peine de rentrer chez lui, surtout qu'il était déjà en tenue. Aussi récupéra-t-il son violon - trop précieux pour le laisser, même sous la surveillance de sa collègue - et entreprit-il une balade dans le parc.

    Les lieux étaient plus grands qu'il ne l'aurait imaginé à première vue, et rapidement il se trouva hors de portée du kiosque, et des élèves qui répétaient encore ; tout juste percevait-il au loin le son de leurs instruments, mais trop faiblement pour ne serait-ce que reconnaître le morceau qu'ils étaient en train d'interpréter. Il faut dire aussi que les sons étaient largement couvert par les clapotements d'une fontaine, un peu plus loin ; levant la tête dans cette direction, qu'elle ne fut pas sa surprise de voir Noam assis là, en train de jouer de la guitare. Il ne savait même pas que son demi-frère était musicien : pourtant, ils avaient abordé le sujet de nombreuses fois, ne serait-ce qu'à cause de sa propre carrière de violoniste.
    Sans hésiter, il se dirigea vers le nouveau membre de sa famille, mais se figea quand ce dernier leva la tête vers lui et s'adressa à lui ; ce n'était pas Noam, cet homme-là ne semblait pas le reconnaître. Et si ce n'était pas lui, alors c'était forcément son jumeau, Blake ... S'il s'était attendu à le rencontrer si tôt ! ... Reprenant ses esprits, il lui répondit d'un ton plus ou moins hésitant
    Pour rien ... je t'ai juste pris pour quelqu'un d'autre. Et il n'y avait pas 10000 possibilités quant à l'identité du quelqu'un en question ; aussi Jonas continua-t-il dans son élan Tu es le frère jumeau de Noam Tanner, n'est-ce pas ? Je m'appelle Jonas ... Pour peu que Blake ait eu en sa possession le dossier que Noam lui avait remis à lui-même, se pouvait-il qu'il fasse le rapprochement ?
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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyMar 13 Juil - 0:39



Certaines personnes ne savent pas profiter du silence. Blake en éprouve un besoin. Lui, l’impatient, l’impulsif, bagarreur et intrépide qui ne tient pas en place en règle générale ; il éprouve souvent ce besoin de calme et de solitude. Il part à l’aveuglette dans un endroit reculé que ça soit de jour ou de nuit. Les questions redoublent ainsi dans son esprit. Lors de ses occasions, il lui arrivent de trouver certaines réponses. Ça n’est pas automatique. Une pensée, un souvenir, une remarque, une présence, ce sont ses détails qui l’aident à trouver des réponses. Dernièrement, les questions son nombreuses et ne cessent de s’accumuler.

Il pourrait très bien tout envoyer balader et disparaitre dans la nature comme il sait si bien le faire. Sauf que parfois les propos de son meilleur ami et de ses parents adoptifs lui reviennent avec une force dévastatrice. Il ne sait pas qui il est. Mais doit il pour autant chercher à connaître ses racines ? Sa famille biologique n’a jamais tenu à le connaitre alors pourquoi devrait il faire un pas vers eux ? Mais c’était sans compter sur Noam qui avait fait irruption dans son existence comme une comète traverse la galaxie. Trop d’éléments et d’information. Et quelque part, il ne tenait pas à s’éloigner à cet instant précis. Elle est blonde, a ce sourire exquis et durant une nuit, il a cru à un mirage, à la possibilité qu’il existe quelqu’un apte à comprendre. A le comprendre. Sauf que tous les sépare. Repoussant cette pensée, ses doigts reprennent leurs place initiale sur le manche de sa guitare tandis que de sa main droite, ses doigts gratte les quelques cordes. Machinalement, il ferme les yeux, appréciant chaque seconde de cette mélodie qui provient d’entre ses doigts. Le soleil chauffe sa peau. Des images traversent son esprit tout en appréciant la douce chaleur du soleil mêlé à l’air humide de la fontaine derrière lui. Un contraste détonant mais toujours agréable. Du moins, jusqu’à ce qu’il sente une partie du soleil s’éclipser. Ouvrant un œil, une silhouette se dessine devant lui. Un visage familier sans pourtant être capable de mettre un nom sur ce dernier. Aboyant une remarque comme à son habitude lorsqu’on a tendance à le déranger, ce dernier manque une hésitation. A coup sur, on allait encore le prendre pour Noam. Ça devenait une sérieuse habitude dans cette ville. Le dévisageant, ce dernier ne semble pas craindre l’une de ses réactions impulsive. Surement parce qu’il ignore tout de son tempéramment. « Etre son jumeau ne fait pas de lui mon frère. » grogne Blake en fusillant le jeune homme du regard.

Jonas. Ce prénom lui dit vaguement quelque chose. Pour être honnête, Blake a toujours eu une mémoire sélective. Tenait il à oublier ce Jonas ? Pas impossible. S’il voulait faire ami ami avec Noam, il était mal tombé. Car lui ne pouvait pas supporter Noam. Il était trop parfait, avait eu une vie parfaite, une petite amie, un bébé. Tout son contraire en vérité. Alors peut être était il juste très rancunier ou bien était ce simplement que se découvrir une famille le terrorisait. A moins que ça soit les deux. Il considère une seconde supplémentaire ce fameux Jonas qui reste planté comme un arbre devant lui. « Jonas, c’est noté. Mais si tu veux bien m’excuser, tu me fais de l’ombre. » grince-t-il en se remettant machinalement à jouer sans plus écouter ou même regarder le jeune homme.

Parler n’était pas le fort de Blake. Les gens avaient pour habitude de l’éviter ou de marcher sur des œufs en sa présence. Ou restait silencieux. Son regard dur et sombre en avait inquiété plus d’un. C’était une carapace et Blake avait apprit très jeune à s’en servir pour ne pas être emmerdé par les grands, au foyer. Plongé dans sa musique, l’air s’élevait lentement entre les deux hommes. Blake hésite à rouvrir les yeux mais il éprouve la certitude que Jonas est toujours là. Comme une intuition. Il s’arrête pourtant au beau milieu de son morceau et lui adresse un regard impatient. « Ok, qu’est ce que tu veux ? Je suis pas Noam, j’ai pas une petite vie parfaite, ni une petite amie ou une gosse, alors pourquoi tu reste là à prendre racine ?! » La rudesse et l’impatience sont deux des traits de caractères les plus élémentaire chez Blake. Pourtant, il est quelqu’un de bon sous airs d’ours et d’homme des cavernes. Il tente juste de dissimulé sa vraie nature. Mais Jonas saura-t-il voir clair en lui ? Blake espère que non… et une autre part de lui est presque certaine que cette rencontre n’est pas du au hasard. Même si parfois le hasard fait bien les choses.

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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyJeu 29 Juil - 12:10

    Tu en es vraiment sûr ? Jonas, lui, a de gros doutes quant à cette affirmation ; la famille, c'est inévitable non ? Lui n'a certes pas encore rencontré tout le monde, mais c'est clair qu'ils font déjà, en un sens, partie de son monde. Le simple fait de savoir qu'ils existent, de toute façon, les rend tangibles. Mais bon ... il faut dire aussi qu'il a vécu avec une famille nombreuse, et qu'il n'a jamais manqué d'affection ; du coup, il accepte très facilement de ne pas être enfant unique, et se sent presque excité à cette idée, au contraire.
    La seule avec qui il a un peu plus de mal, c'est sa mère ; l'idée qu'elle ait pu coucher avec un homme marié lui déplaît fortement, ça ne ressemble pas à l'image responsable, douce et gentille qu'il a toujours eue d'elle ... C'est un peu comme de découvrir qu'elle est différente de la mère qu'il s'est toujours connu. Du coup, il ne lui a pas encore parlé de sa rencontre avec Noam, ou tout du moins de ce que celui-ci lui a appris concernant sa famille. Un jour, sans doute, il faudra lui dire ce qu'il sait, mais il n'en ressent une fois de plus pas l'urgence. Ca n'a jamais été dans sa nature de faire les choses dans la précipitation, et le temps lui a toujours donné raison ; pourquoi, aujourd'hui, remettre ça en cause ?

    Avec Blake aussi, d'ailleurs, il pressent qu'il faudra du temps ... L'homme qu'il a en face de lui ... effectivement, il n'y a que physiquement qu'il ressemble à Noam tel que Jonas le connaît ... Pour le reste ... il est fermé là où Noam est sympathique, un véritable miroir déformant en terme de personnalité. Peut-être que ce n'est qu'une façade, ça, Jonas ne saurait le dire pour le moment, mais d'un autre côté ... Ca ne l'étonnerait pas forcément plus que ça ... De toute façon, quand bien même Blake serait quelqu'un d'hostile à la vie et aux gens en général, Jonas ne serait pas étonné non plus ... Il a lu son dossier, après tout, et il sait combien il a été privilégié, et combien il a eu de la chance d'avoir sa mère, face au monde dans lequel son demi-frère a grandi ...
    Blake, lui, ne l'a-t-il pas lu ? Visiblement, il ne sait pas qui il a en face de lui, et ça vexerait presque Jonas ; presque, parce que dans les faits, il est quelqu'un de très compréhensif, et il admet que tout le monde ne peut pas prendre aussi bien que lui le fait de se découvrir des frères et soeurs. N'empêche ... Lui a envie de découvrir cette fratrie, alors forcément, une partie de lui est un peu déçue de constater que visiblement Blake s'en fout ... Faut-il du coup qu'il lui dise franchement qui il est ? Pas gagné, vu le caractère de celui qu'il a en face de lui ... D'ailleurs, il va s'en abstenir ... Mais c'est con, dans le même temps, il n'a pas vraiment envie de partir, après une rencontre aussi peu concluante ; ce serait dommage de s'en aller comme ça, sur un échec ...

    Bilan ? Il reste, planté sur place, sans savoir trop quoi faire, à contempler ce demi-frère qui a fermé les yeux et recommencé à jouer sans plus s'occuper de lui un seul instant ... Encore que ... il ne faut en fait que quelques minutes à Blake pour se rendre compte que Jonas est encore là, apparemment ... Et, encore, il lui ressort ce ton agressif, et cette comparaison avec Noam ... Mais il se sent complexé ou quoi ? Si c'était Noam que Jonas avait voulu voir, il serait déjà parti ... Vraiment il a du mal à comprendre ce demi-frère qui se montre si agressif, mais dans le même temps, ça lui donne presque d'autant plus envie de le connaître. Personne n'est totalement un connard, pour ce qu'il en sait, et il est à peu près certain qu'il y a plus que ça chez Blake, même s'il ne semble pas vouloir le montrer.
    Et puis merde hein ! Il est là, il ne va pas se débiner, du coup il s'assied plus ou moins en face de son demi-frère, sur le bord de la fontaine, et prend un ton beaucoup plus décidé quand il s'adresse à lui. Ce qui, chez Jonas, est assez rare quand on sait à quel point il est quelqu'un de doux.
    Si j'avais voulu voir Noam, je l'aurais appelé, merci. Et si toi, tu avais lu le dossier qu'il t'a donné avec un peu d'attention, tu saurais que Jonas, c'est le prénom de ton demi-frère. Bonjour, Blake. Wow, c'est rare, vraiment, de le voir parler carrément comme ça ... On va dire que c'est l'adrénaline aussi, qui agit ... Il sait pas trop en fait, ça lui fait juste une drôle d'impression de s'adresser à quelqu'un comme ça, il ne l'a jamais fait pour autant qu'il se rappelle. Et pendant qu'on y est, je me moque de savoir si ta vie est parfaite ou non, ça, c'est à moi d'en décider ... quand on se connaîtra mieux ...
    Sur la fin, il s'est tout de même radouci ... Vu le caractère de Blake, il n'est pas certain que celui-ci aura envie de mieux le connaître ... Peut-être qu'il s'en fout, en fait, d'avoir une famille, peut-être que c'est pour ça qu'il n'a pas retenu son prénom ... Ce serait con ... Jonas, lui, a envie de tous les connaître ...
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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyLun 9 Aoû - 15:24



Cette ville est en train de le rendre dingue. Comment en est il arrivé là ? Avec une famille biologique ! Blake ne veut pas y réfléchir. Depuis sa naissance, on ne peut pas affirmer qu’il a eu une chance d’appartenir à une famille. Il y a eu les premières années de sa vie où ses parents adoptifs ont tout fait pour lui donner un foyer. Ce sont les seules personnes qui se sont démenées pour lui. Déjà petit, il n’était pas un enfant facile. Son caractère se faisant ressentir. Le pire fut les années à suivre. Le foyer n’a jamais été un lieu paradisiaque pour lui. Au contraire, tout était bon pour le faire sortir de ses gonds. Toutefois, il trouva deux personnes au foyer avec qui, il partagea des liens fusionnels. Sauf que dans la vie, les dérapages se succèdent. Boone est mort, il a quitté le foyer et Court’ a fait de même quelques années plus tard. Tout ce qui lui restait à cette époque, était la musique. Il n’a pas de diplôme. Blake sait se battre et s’attirer les ennuis. Son nom est déjà apparu dans plusieurs enquêtes policières ou dans des rixes de bars. Hormis ça, son casier est vierge. Mineur, on n’avait rien pour le retenir. Aujourd’hui les choses changeaient. Littéralement. Intégré dans un groupe où le leader lui tape sur le système H 24, il les suit jusque dans cette ville qu’il considère comme maudite. Sa rencontre avec Regan, l’existence d’un jumeau et le voilà embarqué dans une histoire hallucinante. Blake ne se cherche pas de famille, ni de racines. Il vit au jour le jour. Sauf qu’on ne peut pas négligé le passé indéfiniment. Ainsi face à ce type qui semble le connaitre, il se montre désagréable. C’est son échappatoire. D moins le croit-il. Alors pourquoi venait il le harceler de questions ? « T’es pas flic. » résume Blake en détaillant Jonas face à lui. « Tu veux quoi, exactement ? » Il n’y allait pas par quatre chemins. Du Blake tout craché. Une chose en entrainant une autre, il n’était pas impossible que ça tourne vinaigre. Blake était de cette trempe d’impulsivité. Un mot de travers et il s’emportait de façon spectaculaire. Pour quoi autant de brutalité chez lui ? Pour rester ce type mystérieux et anonyme que l’on oublie très vite. Pour que les gens ne s’attache pas à lui ou cherche à mieux le connaitre. Etre une bête noire l’arrange. Au on respectera sa solitude. Sauf que depuis qu’il a mit les pieds dans cette ville, tout part en cacahuète.

La solitude entraine la dépression chez certaine personnes. Chez Blake, la solitude est sa meilleure amie. Il est libre de faire ce qu’il veut de ses journées. Il peut dormir la journée et sortir la nuit pour rentrer au petit matin sans qu’une personne n’ait à lui faire de remarques. Il aime sa vie telle qu’elle est. Un brin marginal mais ayant un sens accru de la justice, il arbore cette nonchalance et m’en foutiste général. Le dossier de Noam ? Il a bien lu deux ou trois trucs par ci par là. Uniquement parce que Regan avait émit quelques propos au sujet de son jumeau. Oui, il était curieux. Mais pas de là à vouloir une famille au grand complet autour de lui. Il ne s’agirait que d’une ou deux personnes, peut être ferait il exception. La réalité est parfois trop lourde à supporter. Depuis plus de quinze ans, il est seul. Les services sociaux n’ont jamais tenté quoi que ce soit pour lui trouver de la famille. Et maintenant, il devrait dire Amen parce que deux frères, une sœur et des parents biologiques lui tombent du ciel ? Ces années au foyer ont fait de lui, une personne solitaire, un brin torturé et quelque peu rancunier. On peut lui reprocher d’être égoïste. Mais aucun d’entre eux à assister à la mort prématuré de leur meilleur ami. Personne n’a ressenti cet abandon à plusieurs reprises. Alors on pourrait lui faire une montagne de reproche. D’être bourru, inaccessible et froid, il s’en tape. Il veut juste vivre sa vie.

Ce qui semble compromis lorsqu’il réalise que ce type est toujours là. Malgré son amertume, ses propos désagréable. Est-il sourd au point d’être incapable de comprendre qu’il doit dégager de sa vue ? Dire qu’il était venu ici dans l’espoir d’avoir la paix. C’était peine perdu. Il relâche ses mains de la guitare, puis lève les yeux vers Jonas. La tirade de ce dernier pourrait presque le faire sourire. Il ne doit pas avoir l’habitude de s’emporter. Son opposé ? Pas impossible. Il semble tenir à la famille, contrairement à lui. Blake lui doit au moins de reconnaitre le courage de vouloir l’affronter. Avec Noam, ça s’est terminé par les poings. Avec Jonas, Blake ne sait pas exactement quoi penser. Sa détermination le touche. Envers et contre tout, Jonas semble si sûr de lui que ça le trouble. Croisant les bras sur sa guitare, il ne le quitte pas des yeux. « Si tu voulais que j’te paie une bière pour fêter ça, fallait le dire plutôt. » grince Blake sans se démonter. Une petite voix lui rappelle que c’est le deuxième membre de la fratrie qui vient se casser les dents pour essayer de réunir leur famille. Cette voix s’éclipse pour laisser place au souvenir de Regan, qui lui avait parlé de Noam et de ses problèmes. Sur le coup, il n’avait pas souhaité en savoir plus. Pour lui Noam n’était pas son frère. La famille était une notion abstraite pour lui. Finalement, sous le regard de Jonas, il laisse échapper un soupir. « Mieux me connaitre ? » répète Blake en secouant la tête. « Et qui te dit que j’ai envie que ça se produise ? La famille ça tombe pas du ciel. » Peut être Jonas ne comprendrait-il pas que Blake veuille rester en dehors. Il n’a jamais appartenu à un groupe. Hormis avec Court’ et Boone. Mais ça remonte à si loin, qu’il n’est pas sur de pouvoir vivre ça une nouvelle fois. Il omet alors le souvenir que la disparition lui a causé. L’abandon, il connait. Blake n’est pas assez fort pour supporter une troisième fois. « Tu ferais mieux de m’oublier, Jonas. Je risque de t’apporter plus d’ennuis que tu ne peux l’imaginer. » machinalement, Blake se lève. Glissant sa guitare dans son dos, il commence à s’éloigner. Etait-ce la peur de découvrir qu’il peut aimer ? la peur de réaliser que cette famille pourrait l’aider à surmonter toutes ses craintes ou encore le fait que ça pourrait lui apporter de la satisfaction et pourquoi pas un peu de bonheur ? Blake veut rester seul car c’est la seule chose qu’il connait. L’unique constante qui lui permet encore de se lever chaque matin. Sans rien devoir à personne. Il s’arrête alors au milieu de la place et se tourne légèrement en direction de Jonas. Leurs regards se soutenant. Il hésite. Sans savoir quoi faire. Se battre contre ses démons ou fuir comme il sait si bien le faire.

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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyVen 17 Sep - 19:15

    Il sait, maintenant, pourquoi il ne s'énerve jamais contre les choses ni contre les gens : parce que c'est inutile, tout simplement. Ce n'est pas comme ça qu'on peut les changer, ça ne sert qu'à perdre sa sérénité. Sa mère .. elle lui a toujours appris le calme et la patience, voire même le renoncement quand l'obstacle est vraiment infranchissable. Blake est comme ça. Il se moque de ce que lui pense, de ce que lui souhaite. Il n'en a rien à foutre même. Et le pire, c'est que Jonas n'ose même pas le juger pour ça : il aimerait se dire que c'est un connard, un sale égoïste, n'importe quoi pour cacher sa déception. Mais il ne peut pas. Blake n'est qu'un pauvre type qui a eu une enfance difficile, et tout ce que Jonas peut faire, c'est le comprendre et l'excuser.
    Quand il a entendu "Et qui te dit que j'ai envie que ça arrive ?" ou quoi que ce soit d'équivalent qu'il avait pu lui dire, il avait compris qu'il n'était pas désirable. Difficile, la sensation de rejet, il n'en a pas l'habitude. A l'école, au collège, au lycée, il a toujours été le bon copain intello mais sympa, pas chiant ; il a toujours eu des potes. Avec les filles non plus il ne s'est jamais fait jeter, elles sont toujours venues vers lui. Soi-disant qu'il est mignon, qu'il a du charme. Faut croire que oui, il n'a jamais eu à draguer de sa vie.
    Et pourtant, il aurait infiniment préféré se faire rejeter par ses camarades de classe, ou pas les filles, plutôt que par son demi-frère ; il ne voit pas comment il pourrait convaincre Blake que ça en vaut la peine. Lui le sait, qu'une famille ça vaut la peine, mais comment l'expliquer ? C'est juste un sentiment profond, une certitude bien ancrée en lui. Il n'a rien pour étayer ça, et en plus, il est non seulement le plus jeune, mais en plus le bâtard de la famille. Il n'en a pas honte, ce n'est pas sa faute, il ne l'a pas choisi. Mais n'empêche que ça ne donne pas beaucoup de poids à sa voix ...
    Il était super décidé encore quelques minutes auparavant, mais maintenant c'est le découragement qui le gagne, aussi prompt à se faufiler en lui que la détermination qu'il avait de convaincre Blake de faire connaissance.
    Franchement, t'as raison, y'a rien pour me le faire croire ...

    Il partirait bien, après ces derniers mots ... il ne voit pas pourquoi rester, de toute façon ; ce n'est pas dans son habitude, après tout, de vouloir s'imposer à tout prix. Il a eu une espèce de regain d'orgueil, qui l'a fait se révolter contre le fait que son demi-frère ne veuille pas le connaître ; mais en temps normal, il serait déjà parti. C'est ainsi qu'il agit toujours. S'imposer, ce n'est pas son style. Il est trop timide, et peut-être trop sage aussi, pour changer ça. Sa dernière copine l'a quitté entre autre à cause de ça ... Soi disant qu'il n'avait pas assez de caractère. Mais avait-il envie, lui, d'avoir plus de hargne ? Dans l'absolu, il était heureux, ce n'était que le fait de se découvrir une nouvelle famille qui le perturbait un peu. Avant cela, il n'avait rien à regretter ; il avait travaillé dur pour arriver là où il en était, et il en retirait une satisfaction immense. La musique était un tel point d'appui pour lui, il ne comprenait pas bien comment Blake ne pouvait pas se sentir calmé par sa guitare. Jonas, lui, s'appuyait totalement sur son violon quand il avait besoin de se poser, de réfléchir. Quand il avait besoin de se calmer. Quand il avait eu une journée merdique. N'importe quand, et à n'importe quelle occasion, c'était ce qui faisait de lui l'être posé qu'il était.
    Alors oui, il serait bien parti à ce moment-là, si Blake ne l'avait pas doublé, en quelque sorte. Il s'était levé, sans un mot de plus, avait rangé son instrument, et avait quelques pas en direction de la sortie du parc, comme pour mettre de la distance entre eux. Il y avait là-dedans quelque chose de blessant, auquel pourtant Jonas ne pouvait rien. Il ne pouvait pas s'insurger, il ne pouvait pas essayer de convaincre Blake. Il n'en avait tout simplement pas les moyens.
    Alors, lui aussi se leva, prêt à retourner à sa master classe ; de toute façon, les répétitions prendraient bientôt fin, pour laisser place à la représentation ; il en était en quelque sorte l'invité d'honneur, il devait ne pas être en retard. C'eut été malpoli et insultant envers ceux qui l'avaient convié. Mais quand Blake lui recommanda de l'oublier, pour ne pas s'attirer d'ennuis, il lui répondit quand même :
    Je serai au kiosque, un peu plus loin. Il y a une audition. Après cela, tu me payer une bière si tu veux. Sa manière à lui de dire qu'il n'en a rien à faire de cette histoire d'attirer les ennuis, et qu'il n'abandonnera pas. Il fera simplement les choses d'une manière plus conforme à ce qu'il est. Et quand Blake s'éloigne, lui laissant un dernier regard, il se permet même de lui sourire, un petit sourire qu'il aimerait porteur d'espoir pour ce demi-frère qu'il aura sans doute du mal à apprivoiser.


[HJ : je te laisse libre de continuer le RP comme tu le sens, soit sur Blake qui s'en va, soit sur Blake qui va le retrouver après l'audition !]
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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyDim 26 Sep - 1:56



Le changement a du bon. Pour les autres, pas pour Blake. Lorsqu’il pense au changement, il pense à la mort de ses parents adoptifs alors évidemment ça n’a rien de réconfortant. Si beaucoup le croient inébranlable, distant et glacial, c’est qu’ils ne le connaissent pas. Les adultes ne le comprendront peut être jamais. En apparence, il semble se moquer de la planète entière mais si on prête un tout petit peu attention, on pourrait vite s’apercevoir qu’il est plus humain que certains énergumènes de cette planète. Ainsi, il garde ses distances avec Jonas. Il joue l’autruche. Bien sûr qu’il sait qui il est. A-t-il envie de le voir à cet instant ? Il n’en sait rien mais il n’a pas envie de donner raison à Noam. Parfois, il a juste envie d’assommer ce clone de lui-même pour le faire taire. Pour qu’il arrête de dire tout haut ce qui passe dans sa tête. Avoir un jumeau, c’est pas un cadeau. Les pensées secrètes sont révélées au grand jour et le mystère n’est plus entretenu. Jonas est hésitant, il le remarque. Pas qu’il ait spécialement envie d’être cassant mais pour lui la famille est une notion lointaine. « ça fait longtemps que j’ai arrêté de croire. La famille, l’amour… tout ça, c’est des conneries. Ça nous empêche pas de vivre. Et puis le bonheur c’est quoi ? Juste une petite satisfaction personne qu’on a réussi quelque chose dans sa vie. Si tu veux vraiment me connaitre… alors tu sais où me trouver. Et peut-être qu’un jour on aura d’autres trucs à se dire que « salut, moi c’est Jonas, j’suis ton demi-frère. » » Il avait presque été sympa. Enfin fallait le dire vite, Blake était devenu cassant très vite. Dans le fond, il voulait pas heurter Jonas mais juste qu’il comprenne qu’ils viennent de deux mondes différent et que lui, connait majoritairement le monde de la rue. C’est d’où il vient, ce qu’il est. « J’veux dire… jouer dans la rue ou me produire dans un piano bar, c’est ma vie. Toute ma vie. Une famille… c’est trop pour moi et j’suis pas le roi de l’adaptation. »

C’était mieux. Pouvait mieux faire, comme était souvent inscrit sur ses bulletins. Mais c’était Blake. Avec un sourire, on oubliait tout. C’était un faux bad boy. Il aimait jouer ce genre de personnage qu’il n’est pas en réalité. Car ainsi, il éloigne tout le monde de lui. S’entoure encore plus de mystère et surtout, personne ne vient le chercher. Car Blake n’est pas seulement un type qui sait jouer de la guitare, il sait aussi jouer avec ses poings. Preuve de ses années passées au sein du foyer.

Rien ne devrait les rapprocher. D’ailleurs Blake agit comme il l’entend et là, il entend le son de cloche qui lui indique qu’il doit prendre la tangente. Pourquoi ? Parce que ce gamin semble tout juste sorti de l’école. Il a cet air innocent sur le visage. Songe-t-il une seconde que Blake peut avoir du sang sur les mains ? Blake est persuadé que non. Jonas doit d’ailleurs s’entendre parfaitement avec Noam. Ils sont du même moule. Attentionné, optimiste, confiant. Tout ce que lui n’est pas et ne sera jamais. Pourquoi ? Parce qu’on l’a privé de cette vie. Parce qu’il n’était qu’un gamin de scolaire lorsqu’on a foudroyé ses rêves. Et il est terrifié à l’idée qu’on puisse tenir à lui, l’aimer ou même devenir un bon frère. Il a simplement peur de s’attacher et il sait déjà que s’il s’attache à Jonas, il s’attachera à cette ville et qu’il ne repartira plus. Que son chemin sera tracé dans cette ville. Alors qu’il compte continuer son chemin, il se retourne une dernière fois. Sa remarque ne semble pas avoir de réel impact sur Jonas.
Une heure durant, il tourne sur la place. Rentrer à l’appart ou boire un verre avec Jonas. Il est resté au loin, assistant vaguement à ses répétitions. Un vague sourire a parfois traversé son visage. Jonas dans le classique et lui dans le rock. Sa vie a toujours été la musique. Parce que c’est la seule chose qu’il tienne encore de son père adoptif. Sa décision aura été difficile à prendre. Majoritairement parce qu’il crève de trouille mais une voix l’a décidé. Celle de ce père qui a tant signifié au cours de son existence. La fuite nous renvoie toujours au passé et Blake, lui, doit regarder devant. Arrêter de fuir en somme. Sa guitare dans le dos, il est près du kiosque, appuyé contre un mur lorsqu’il distingue la silhouette de ce demi-frère.
« -Toujours partant pour une bière ? »


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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyDim 10 Oct - 1:53

    Son demi-frère avait dû en prendre plein la tête, plus encore que ce qu'on pouvait deviner en lisant son dossier, pour être aussi pessimiste ... Jonas, en train de regagner le kiosque, marchant lentement, n'en revenait pas des réponses de Blake. Cela l'attristait de penser qu'un être humain pouvait se sentir aussi mal au fond de lui, indépendamment du fait que l'être humain en question soit son frère. Dire que la famille ou l'amour sont des conneries ... Et pire que ça, le penser. Car c'était certain, Blake le pensait vraiment pendant qu'il le disait ; on peut mentir sur des tas de choses, mais les yeux vous trahissent toujours quand ça vous touche vraiment. Et ce mépris du bonheur ... Est-ce que le bonheur est une satisfaction personnelle ? Bien évidemment, c'est même LA satisfaction personnelle que tout le monde recherche. Mais de là à dire que ce n'est que ça ... Il y a peu de gens au monde qui sachent être heureux en étant seul, n'est-ce pas une preuve que le bonheur, c'est aussi les autres ? Mais si on repousse ces mêmes autres ... "Peut-être qu'un jour on aura autre chose à se dire" ... Ca, ça ne risque pas d'arriver, parce qu'avant d'avoir autre chose à se dire que bonjour, et les banalités d'usage, il faut apprendre à se connaître. Mais pour ça, il faut se côtoyer, accepter d'apprendre de l'autre, accepter de connaître son histoire, de partager ce qui nous touche. Tout ce que Blake, visiblement, ne voulait pas faire.

    Finalement, bien que trouvant ses pas plus lourds qu'ils l'avaient jamais été, il avait fini par atteindre le kiosque, la tête encore pleine de cet entretien raté avec son demi-frère ... Il ne demandait pas des débordements enthousiastes, du délire, mais un tant soit peu de sympathie ... Il ne les avait pas obtenus, et maintenant, il lui faudrait tirer un trait sur Blake, peut-être ... Il doutait que celui-ci choisirait de venir le voir jouer, ou même de le retrouver à la fin de la représentation ... Clairement son frère était un solitaire qui s'en contente, le genre de personnage qu'on croise au détour des romans, des séries télé, et dont on s'imagine qu'ils sont tellement stéréotypés qu'on n'en croisera jamais un dans la réalité. Dommage que ce soit tombé sur quelqu'un que justement il aurait eu envie de connaître, ne serait-ce que pour leur passion commune de la musique.
    En parlant de musique, d'ailleurs, il est temps qu'il se reconcentre dessus ; il a ses problèmes personnels,certes, mais ceux-ci ne doivent pas empiéter sur le reste. Des gens comptent sur lui, en l'occurrence, pour cette représentation, et il ne faut pas le décevoir. Aussi, c'est avec son habituel sourire qu'il rejoint la classe de violon de la ville. A l'arrière du kiosque, sur la pelouse, il dépose l'étui qui ne l'a pas lâché d'une semelle, et l'ouvre pour en tirer son violon ; une fois de plus, il a choisi de jouer avec celui de sa mère. Les assurances ne l'autorisent pas à jouer dehors avec son Guarnerius, et en dehors de ce bijou qu'il a récemment gagné, le vieux violon de sa mère est indubitablement son préféré.

    Rapidement, il s'accorde, et rejoue une dernière fois avec les autres membres du quatuor qu'ils ont formé à titre provisoire. Le Canon de Pachelbel est un morceau joué et rejoué, qu'il connaît sur le bout des doigts ; il en va de même, à peu près, pour les autres musiciens. De toute façon, il n'est plus temps pour le travail, mais uniquement pour les éventuels derniers détails à peaufiner. Déjà, quelques personnes se présentent, alors que la représentation commencera d'ici un peu plus d'un quart d'heure.
    Une jeune fille vient lui demander comment il fait pour être si serein avant de jouer en public ; il lui sourit, lui cachant qu'en vérité, s'il a l'air serein, c'est qu'il pense totalement à autre chose qu'à la musique. Au lieu de ça, il lui parle de 2 ou 3 mauvaises raisons, plus ou moins philosophiques, sur la musique qui le fait voyager et l'apaise. En temps normal, c'est à peu près ça, et la force de l'habitude, évidemment. Et quand elle retourne auprès de ses amis, Jonas sourit ; il l'a entendue jouer, elle a du talent, et si elle persiste dans cette voix, elle pourra devenir quelqu'un. C'est amusant d'être celui qui distille les conseils, alors même qu'il y a peu encore il était avide de recevoir ceux des autres. Gagner ce concours l'a fait changer de statut, du jour au lendemain.
    Et quand la professeur de violon d'Hope Mills le présente à l'assistance, elle parle de lui pratiquement comme d'une star. C'est très gênant, et il se sent rougir ; il n'a rien prouvé encore, les preuves viendront à la fin de sa vie, quand il aura démontré, peut-être, qu'il était un grand musicien. Pour l'instant, il se contente de jouer du mieux qu'il le peut, et le public a l'air d'apprécier. Quand le mot de la fin lui est confié cela dit, il se contente de féliciter la professeur de violon de la ville, ainsi que les élèves, pour les efforts qu'ils ont fournis.
    Puis, rapidement, il va ranger son violon, ayant averti sa confrère qu'il doit maintenant les quitter rapidement, mais qu'il organisera volontiers une master class avec les meilleurs élèves de l'école d'ici une ou deux semaines.
    Là, tout de suite, maintenant, il doit ranger son violon, il a remarqué Blake un peu plus loin, et il ne sait pas vraiment si ce dernier va avoir le cran de venir jusqu'à lui, mais il veut se tenir prêt à cette opportunité, en quelque sorte. Il est en train de détendre son archet, quand son demi-frère finit par venir lui parler, pour lui proposer d'aller boire un verre.
    Il n'en revient pas, il ne pensait pas, au fond de lui, que Blake accepterait ... Mais c'est plutôt une bonne nouvelle, et c'est avec un grand sourire qu'il lui répond.
    Plus que jamais ! A condition que ce soit moi qui invite !


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MessageSujet: Re: « Don’t forget the past.» ▬ Jonas   « Don’t forget the past.» ▬ Jonas EmptyDim 24 Oct - 20:01



Cette froideur et brutalité dans l’attitude de Blake représente ce qu’il est. Tenir les gens loin de lui est devenue une nécessité au fil du temps. En est-il fier ? Est-il heureux de devoir endosser ce masque ? Depuis toutes ses années, il ne sait toujours pas à quoi ressemble le bonheur. Il s’éloigne à chaque fois que les choses deviennent sérieuses. Des villes, il en a traversé des centaines. Il a joué dans des taudis, dans la rue. Il a croisé des centaines de femmes et pourtant, jamais il n’a ressenti autant de chaleur que dans cette ville. Parfois, il a l’impression d’être un peu chez lui. Puis le passé lui rappelle qu’il a un jumeau et que c’est Noam qui est tant apprécié. Pas lui. Il est ce vilain petit canard à qui on tournera toujours le dos. Parce qu’il ne fait pas d’effort et parce qu’il a déjà fait preuve de violence. A la différence près qu’aujourd’hui, c’est Jonas qui est venu le trouver et pas l’inverse.

Il ne tire aucune satisfaction de cette attitude envers Jonas. En y réfléchissant, il est d’un pur égoïsme à vouloir le tenir à l’écart de sa vie. Que cherche réellement Jonas en venant le trouver ? Cette question le tarabuste et pourtant, il fait le choix de l’ignorer. Parce qu’il est toujours plus simple de faire l’autruche que de voir la vérité en face. Cette vérité il la craint pour l’unique et simple raison que ça signifie qu’il n’est plus seul. Qu’il aurait une famille. Mais comment agit-on en famille. Des petites choses qu’il ignore parce que très jeune il est devenue un enfant de la rue. Il a appris à se battre tout seul et à ne compter que sur lui-même. Alors peut-on lui en vouloir de garder autant ses distances avec les moindres personnes qu’il rencontre ?

Cette entrevue avec ce « demi-frère » le tracasse. Ira-t-il tout déballer à Noam ? Pourquoi tient-il tant à le connaitre. Okay, ils ont quelques gènes en commun mais ils ne sont pas forcés de s’apprécier et de se fréquenter. Tout devient compliqué depuis qu’il a mis les pieds dans cette ville. Avant il n’avait pas ce genre de question à se poser. Tout ce à quoi il pensait, c’était jouer, manger et dormir. Aujourd’hui, il allait devoir prendre en comptes les inquiétudes de ceux avec qui il partage un lien génétique. Ce qui en somme était loin de le ravir, car il devrait marcher sur des œufs en toutes occasions.

Alors qu’il s’éloigne, il songe à retourner sur la plage, histoire de réfléchir puis finalement au Catalyst. Sauf que là-bas, il lui était évident qu’il tomberait sur Austin. Cet imbécile qui réclame toujours quelque chose à quelqu’un mais surtout qui a le chic pour faire du mal autour de lui et pour prendre les mauvaises décisions. Le souvenir de la plage le revient à la mémoire et il revoit encore la frayeur envahir les traits de Regan. Cette simple pensée le bouleverse. Jusqu’à maintenant, il avait choisi de tenir les femmes à une distance prédéfinies. Sauf que la jolie blonde à tout bousculer, qu’elle est passé à travers ses défenses sans qu’il sache comment. Alors qu’il s’apprête à quitter la place principale, il se surprend à faire demi-tour puis à venir assister à cette répétition. Qu’est-ce que ça lui coutait d’écouter jouer Jonas et peut être de passer un peu de temps avec lui ? Au final, il pourrait toujours quitter la ville quand bon lui semblera non ? Sauf qu’à cette heure, il savait déjà qu’en quittant cette ville, bien des regrets suivront.

Le sourire de Jonas est éloquent. Il n’en cache pas sa surprise pour autant, ceci dit sa réponse fait naître un vague rictus sur le visage de Blake. Il ne porte pas la richesse sur lui mais il pourrait très bien vivre sans faire la manche. Après tout, Blake a du talent et fréquenter des boites lui apporterait plus qu’il ne veut bien y croire. Sauf que la confiance en soi, on n’en trouve pas dans les boites de céréales. Alors il touche à tout et fait son bout de chemin. Au point même qu’aujourd’hui, il en vient à se trouver une famille. Plutôt étrange mais pire, Blake arrive même à s’accorder le bénéfice du doute. Et si, c’était cette famille qui le sauvait ? Un vague sourire traverse son visage et finalement, il emboite le pas de Jonas. L’un, son violon à la main et l’autre, sa guitare dans le dos.





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